La nouvelle production du studio Laika est également sa plus enthousiasmante. Contrairement à leurs précédents films, la direction artistique de ce Kubo Et L'Armure Magique aura su nous surprendre et nous transposer dans l'univers foisonnant et coloré d'un Japon médiéval fantasmé où se côtoient nombre de créatures magiques. Reste un récit quelque peu balisé, manquant de folie et de singularité.
Si l'histoire ne nous aura pas spécialement convaincu, l'on ne pourra pourtant qu'affirmer que Kubo Et L'Armure Magique (un titre tellement moins poétique que dans sa version d'origine) est une belle surprise, eu égard aux précédents films du studio. Il s'agit même selon nous de la meilleure production Laika, bien plus inspirée que Les Boxtrolls ou Paranorman. Il faut dire que contrairement à ces deux films, la direction artistique de ce Kubo aura su nous émerveiller, nous transposant dans l'univers foisonnant et coloré d'un Japon médiéval, au sein de superbes paysages, entre forêts ancestrales et villages traditionnels. Les personnages évoluant dans ces impressionnants décors sont d'ailleurs tout aussi réussis et l'on appréciera le soin tout particulier réservé aux trois héros (et à leur design génial).
Rien à redire sur l'animation, encore plus bluffante que d'habitude, donnant tout son charme au long-métrage de Travis Knight. Les scènes d'action sont filmées avec dynamisme et une grande inventivité, la fluidité des mouvements de caméra laissant entrevoir l'immense challenge qu'a été la confection de ce métrage. La finesse des expressions corporelles et faciales, la sensation des éléments tels que l'eau, le vent et la neige, les textures, sont d'une justesse incroyable.
Visuellement, donc, ce Kubo est une réussite de tous les instants. Nous aurons néanmoins quelques réserves sur le scénario, dont les rebondissements n'étonneront personne, l'intrigue restant relativement sage. L'on ressent ainsi une certaine frustration de constater que les auteurs n'auront pas su tirer pleinement parti du potentiel cinématographique d'un tel univers, car l'on aurait bien aimé découvrir davantage de décors, davantage de personnages.
Kubo manque de folie, de petits débordements qui auraient pu lui donner une plus
forte personnalité. Son audace provient principalement de sa direction artistique, non de son écriture. Mais que cela ne vous empêche pas de voir le film, bien plus satisfaisant que les précédents longs-métrages de Laika. Nous n'irons pas jusqu'à dire qu'il s'agit du meilleur film d'animation de l'année, cependant il se place en très bonne position.On vous le recommande bien évidemment !
Kubo est un être aussi intelligent que généreux, qui gagne chichement sa vie en sa qualité de conteur, dans un village de bord de mer. Cette petite vie tranquille, ainsi que celle de ses compagnons Hosato, Hashi et Kamekichi va être bouleversée quand par erreur il invoque un démon du passé. Surgissant des nues cet esprit malfaisant va abattre son courroux sur le village afin d'appliquer une vindicte ancestrale. Dans sa fuite, Kubo fait équipe avec Monkey et Beetle, pour se lancer dans une épopée palpitante afin de sauver sa famille et percer le secret de la chute de son père, le plus grand samouraï que le monde ait jamais connu. À l'aide de son Shamisen- un instrument musical magique-il va affronter toutes sortes de dieux et de monstres, notamment le terrible Moon King assoiffé de vengeance ainsi que les affreuses sœurs jumelles afin de dénouer le mystère de son héritage, réunir sa famille et accomplir sa destinée héroïque.