...the land of the free, and the home of the brave
Colin Kaepernick ça vous dit quelque chose?
Il fait parler de lui ces temps-ci pour les bonnes raisons. Il s'agit d'un quart arrière des 49ers de San Francisco dans la NFL qui refuse de se tenir debout pendant l'interprétation de l'hymne national des États-Unis car il a honte de la manière dont sont traités les gens aux États-Unis par la police (Visionnez Making a Murderer, vous ne verrez plus jamais la police du même oeil), en particulier de la manière dont les minorités visibles comme la sienne sont traitées.
Plusieurs joueurs l'ont imité et ça irrite certains.
Il faut chatouiller pour faire réagir. Colin est intelligent et le sait. Là où deux athlètes des États-Unis avaient été suspendus pour avoir levé le poing aux Olympiques en soutien au mouvements civiques des noirs aux États-Unis en 1972, Kaepernick a plutôt été choisi pour faire l'équipe. Et il est critiqué mais aussi soutenu.
Et devrait le rester, soutenu.
Dans l'histoire de la cour suprême des États-Unis, il y a des précédents qui lui donnent raison.
En 1940, la famille Barnette, témoins de Jéhovah, voit ses deux enfants de 10 et 12 ans se faire expulser de l'école parce qu'ils refusent de saluer le drapeau des États-Unis et d'y prêter serment. Les témoins de Jéhovah ne reconnaissent pas ce type de prêchi-prêcha. Par un vote de 8 contre 1, la cour suprême refuse la plainte des témoins de Jéhovah en disant que l'unité nationale est la base de la sécurité nationale en point d'orgue.
Mais trois ans plus tard. une autre famille de témoin de Jéhovah est victime du même préjudice. On porte plainte au droit à la liberté de religion au sujet de l'expulsion de leur deux filles pour le même non respect au symbole de l'unité nationale: le drapeau des États-Unis. Nous sommes en 1943. La Seconde Guerre Mondiale est à son paroxysme. Deux nouveaux juges se sont greffés à la cour suprême et ils sont progressistes. Ils convaincront 4 autres juges de leur point de vue.
L'affreuse influence nationaliste toxique des Nazis a un effet important sur les consciences américaines et mondiales, et c'est par un vote de 6 contre 3 que l'on conclu que la première décision sur le même sujet n'était pas la bonne.
Les luttes afin d'imposer de la conformité dans le but de créer ce qu'ils considéraient favorable pour leur époque et leur pays ont été multiples par des gens du côté du bien, comme du côté du mal.
Chaque ligne de la cour suprême des États-Unis de 1943 évoque les ennemis totalitaires de l'époque.
Ceux qui ont pour but d'éliminer la dissidence, extermineront bientôt les dissidents eux-mêmes. L'unification compulsive des opinions ne fait que les précipiter au cimetière. Il semble nécessaire de rappeler que le premier amendement de notre constitution Étatsunienne a été construit afin d'éviter de se rendre à de telles tragiques conclusions, en s'assurant que l'ombre du début d'une telle attitude ne se pointe jamais.
Une autre idée centrale du même texte suggère que les autorités devraient faire confiance aux opinions des citoyens et que ceux-ci devraient être en mesure de faire les choix qui leur conviennent et de croire en ce qui leur plaît.
Croire que le patriotisme ne fleurira pas si des rituels spontanés ou volontaires sont évités, plutôt qu'imposés par une routine compulsive, est une estimation peu flatteuse de notre capacité à respecter le libre esprit. Nous devons nos meilleurs cerveaux d'ici. notre individualisme intellectuel et notre riche diversité culturelle à quelques attitudes différentes et à d'occasionnelles excentricités. Lorsque les dissidences sont inoffensives comme ce qui se présente à nous en ce moment, le prix à payer n'est pas tellement souffrant. En revanche, la vraie liberté est celle qui permettrait de toucher les coeurs avec de nouvelles vues.
"Routine compulsive"...n'est-ce pas que ce qu'est l'hymne national est au sport?
Ce que les juges de la cour suprême de 1943 nous rappellent est que le rituel vaudra encore plus si les joueurs ont le choix, ou non , de se tenir debout pendant que quelqu'un s'égosille sur l'hymne national des États-Unis.
Si ils sont libres.
Ce que les noirs des États-Unis n'ont pas toujours été.
Ce que les noirs ne sont absolument pas face à la police des États-Unis.
Le genou de Kaepernick au sol est aussi un poing levé.