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La Femme - Mystère LP - Delicieuse Musique

Publié le 19 septembre 2016 par Delicieusemusique @delicemusique

Un Mystère. De l’éclectisme, mais de l’unité. Une certaine naïveté saupoudrant des textes à l’intelligence rare. De l’électro pop, de la surf music, des ballades 60’s. Moins de tubes, plus de maturité. Trois ans après Psycho Tropical Berlin, La Femme dévoile un deuxième opus dans un univers toujours loufoque, fougueux, fascinant et un brin provocant. Aidé au mixage par Sonny Dipenni (Hanni El Khatib, Animal Collective) et Stéphane Briat (Air, Mustang), le sextet s’est confronté à l’épreuve du deuxième album, après une tournée internationale éprouvante et riche en émotions. Avec succès.
La Femme, c’est Marlon Magnée (chant/clavier) et Sacha Got (chant/guitare) aux manettes, mais aussi la chanteuse Clémence Quélennec, le bassiste Sam Lefèvre, le percussionniste Lucas Nunez Ritten et le batteur Noé Delmas composent le groupe. Les chanteuses Jane Peynot, Mathilde Marlière, Clara Luciani, Angela Hureau, Sarah Ben Abdallah, Naomi Greene et Ambre Hazlewood apparaissent également sur « Mystère ». Une bande qui vit dans un monde parallèle où les couleurs sont plus vives, les paroles plus crues, et les coins sombres plus noirs encore. Et qui nous le fait visiter à travers son album, dans lequel chaque piste est un tableau que l’on se plaît à arpenter.
Tout commence sur l’électro-pop « Sphynx » et sa rythmique géométrique qui rappelle parfois le meilleur d’artistes comme Django Django. Un voyage par-delà les astres qui est suivi par le beaucoup plus terrestre « Le vide est ton nouveau prénom », ballade mélancolique dont la poésie crue est une caractéristique de cet album. Cette fausse légèreté se retrouve sur le tube surf « Où va le monde », plus proche de ce que proposait La Femme sur son opus précédent. Septembre, quatrième titre, commence comme une ballade un brin enfantine, avant de se transformer en une déambulation psyché enivrante. Le rock 80’s sensuel de Tatiana prends alors le relai avant de nous plonger dans les déambulations nocturnes très disco de S.S.D. (pour Strasbourg Saint-Denis), dansant au rythme du clavier magique de la seconde partie du titre. « L’Exorciseur » continue sur cette lancée noire avec ses lignes de chant rappées et ses cris en fond sonore, légèrement malsain, avant de nous emmener vers l’un des meilleurs titres de ce grand « Mystère ».
Porté par ses envolées synth-pop, le dystopique « Elle ne t’aime pas » est d’une poésie rugueuse et d’une justesse remarquable. La surprise de cet album, ballade aux sonorités aériennes, se nomme « Mycose ». Géniale dans le sujet, parfaite dans l’interprétation, cette piste est grisante dans le texte comme dans la musique et prouve que La Femme n’a peur de rien, pas même de faire d’un titre s’intitulant « Mycose » l’un des joyaux de ce LP. L’angoissant « Tueur de Fleurs » vient clore la première partie de cet album. Le chapitre oriental ouvert par Al Warda et poursuivi par Psyzook est une porte vers le trip psyché de cette fin d’album. Le rêveur « Le chemin » et ses voix qui s’entremêlent prends la suite. Puis l’exceptionnel « Vagues » et ses 13 minutes de progression vers un solo final sous acide viennent conclure cet album de façon magistrale.
Riche en variété, « Mystère » conte le quotidien de La Femme avec justesse et passion, dans une légèreté de façade qui cache un côté sombre, d’une mélancolie parfois amère. Un voyage à travers les yeux de la belle, pour voir que La Femme s’est assagie, mais n’a rien perdu de son charme.


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