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Frankenstein à Bagdad d’Ahmed Saadawi

Par Anneju71 @LesMotordus

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Laissez-vous dévorer par les Editions Piranha avec ce roman de 400 pages pour 22.90€

Dans le quartier de Batawin, à Bagdad, en ce printemps 2005, Hadi le chiffonnier récupère les fragments de corps abandonnés sur les lieux des attentats qui secouent la ville pour les coudre ensemble. Plus tard, il raconte à qui veut bien lui payer un verre qu’une âme errante a donné vie à cette mystérieuse créature, qui écume désormais les rues pour venger les innocents dont elle est constituée. À travers les pérégrinations sanglantes du Sans-Nom, Ahmed Saadawi se joue des frontières entre la réalité la plus sordide et le conte fantastique, entre superstitions magiques et croyances religieuses pour dresser le portrait d’une ville où tout le monde a peur de l’inconnu.

« Alors, tu es partie en vacances avec la créature Anne-Ju ? »

Il y a des livres qui vous attirent par leur couvertures et d’autres pour leurs titres. C’est cette seconde option qui a fait que j’ai eu envie de le lire. Il faut dire que Frankenstein à Bagdad, ça intrigue. Surtout quand on sait que j’adore ce genre de roman. Je vous rassure, j’ai quand même lu la quatrième de couverture et il m’a encore plus convaincu.

Me voilà donc partie pour Bagdad, en 2005, sous les bombes. Hadi Al-Attag, un chiffonnier (oui oui ce métier existe encore !) aime raconter des histoires et notamment celle où il a donné la vie à une mystérieuse créature. Tout le monde a des hobbies différents. Le sien fût de reconstituer un corps avec d’autres morceaux de victimes mortes durant des attentats. Et cette créature, qui n’a pas vocation de vivre, va lui pourrir la vie. Mais pas qu’à lui…. »Sans-nom », la créature, va se voir doté d’une mission : la vengeance des âmes des victimes qui le constituent. Mais ce qui est fort et aussi perturbant, c’est que « Sans- nom » ne fait pas la différence dans les victimes et les bourreaux. Il ne sait pas si les parties qui lui sont greffées sont celles de victimes ou pas. Il doit aller jusqu’au bout de la vengeance de ses âmes qui le pousse à ne plus avoir de libre-arbitre.

Hiver 2005, Bagdad connait une violence extrême. Les attentas sont de monnaie courante. Personne n’est à l’abri, tout le monde est visé. Ce roman peut être qualifié comme un conte, sordide certes, mais où se trouve la frontière entre la réalité et les légendes ? Je n’ai pas eu le sentiment que l’auteur donnait son jugement par rapport aux évènements de 2005. Non, il exprime les peurs de chacun dans une ville où l’inconnu règne en maître.

La vengeance fût depuis longtemps la raison de nombreuses guerres, de nombreux conflits entre les hommes depuis la nuit des temps. On a et on combat toujours pour la religion, pour des croyances religieuses. On nous inculque des notions, des idéaux mais comment les appliquer après avoir subit l’horreur ?

Cette créature m’a touché. J’avais envie de l’aider, de la quitter à travers sa quête. Elle en souffre tous comme ces peuples sous l’emprise des bombes. Elle ne cherche pas que la vengeance mais aussi le repos, le repos de l’âme.

J’avoue que ce conte, qui peut faire sourire de temps en temps, a fait cogité mon cerveau au bord de la plage. Oui, ça fait du bien de temps en temps de cogiter !

Ce livre est une belle découverte pour moi. Il mêle la réalité, les légendes, les croyances religieuses car c’est que l’Homme a besoin pour survivre.

Frankenstein à Bagdad a reçu le Prix international du roman arabe 2014.

Si tu le veux, il suffit de cliquer sur l’image ci-dessous :

Frankenstein à Bagdad d’Ahmed Saadawi


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