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Shalom Gourmets !

Par Gourmets&co

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Toujours en mouvement, en paroles, comme en joie de vivre…

En hypertension permanente, Tel Aviv est une des villes les plus chaudes de la Méditerranée. Elle entend battre son cœur au rythme d’un soleil brûlant qui fait converger les habitants vers ses rivages. Un shabbat (jour de repos) sur la plage est un grand moment de foule, de bruits, de vagues, de parasols animés sous lesquels les pique-niques donnent avalanche de fruits, pastèque, melon, orange, pamplemousse, raisin, pêche, prune… Dans leurs boîtes en plastique, façon Tupperware, les Télaviviens adorent, mieux collectionnent, ce qui représente pour eux le véritable cordon ombilical du repas : il s’agit bien sûr du houmous ou purée de pois chiche à l’huile d’olive, qui se mange dans une pita ou pain plat un peu épais. À ses côtés, une salade de tomates avec des concombres, des oignons, une salade verte, des poivrons ou encore du chou-fleur. Une verdure obligatoirement accompagnée de la sauce Tehina. C’est une pâte de graines de sésame, mélangée avec de l’eau et des épices, relevée à l’ail et de consistance proche d’une purée molle. Encore une base plus qu’incontournable. Et puis, ces grands enfants de Tel Aviv, toujours en mouvement, en parole comme en joie de vivre, se régalent avec ce qu’ils y a en plus dans les boîtes ou réclame la suite au restaurant de la plage : poissons grillés, hamburgers frites, fallafels, pâtes, pizza… Un vrai tour du monde des clichés culinaires mais toujours servis très généreusement. Une règle absolue.

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Tous les moyens sont bons – du vélo à la patinette électrique en passant par la paire de basket – pour parcourir un front de mer qui s’étire sur plus de 10 kilomètres de Jaffa jusqu’au « nouveau » vieux port avec une enfilade de tours hôtels, de succursales balnéaires et autres glaciers s’enchaînant sans vraiment retenir l’attention. Mis à part Manta Ray, un restaurant réputé autant pour ses plats de poissons que pour son brunch et qui peut prétendre, à juste titre, posséder la plus belle terrasse sur la vieille ville et sa fameuse tour de l’horloge. Et comme ici on dîne souvent assez tôt, pourquoi ne pas profiter du coucher du soleil sur une cité plus que millénaire.
Manta Ray « Alma Beach ».
Tel. : (03) 517-4773.
Réservation indispensable.
www.mantaray.co.il

Une street food de choc

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Autre posture, tourner le dos à la mer et partir vers ces quartiers où la vie n’est pas futile mais bien ancrée dans des boulevards un peu vieillots qui respirent le temps passé avec des immeubles gris à étages, construits entre les années 1930 et 1950, dont les arcades abritent moult magasins, bazars, bars et autres restaurants de rue. Comment sortir du train-train méditerranéen ? Car malgré sa bonne humeur, sa décontraction, son « je ne sais quoi » d’agitation et d’empressement, chaque cuisine ressemble à s’y méprendre à celle de sa voisine. C’est peut-être sur cette ritournelle que le chef Eyal Shani a ouvert Miznon avec des ambitions de fusion Food qui mixe les thèmes du Moyen-Orient à d’autres venus des quatre coins… de la cuisine juive mais pas seulement. Tel Aviv devient gourmet avec Eyal Shani et ses pitas se prêtent à l’aventure culinaire. Exit les shawarmas et autres fallafels. Place aux burgers avec des œufs et de la tomate fraîche.

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Un « Trina » garni de pickles, cornichon, fromage blanc, oignon, huile pimentée… Ou encore des foies de volailles, côtes d’agneau en cuisson lente, une viande hachée de premier choix ou encore des kebabs maison. En accompagnement, le chou-fleur grillé – à ne pas manquer sous aucun prétexte – remplace haut la main les traditionnelles frites molles et grassouillettes. Chez Miznon d’Eyal Shani, figure de proue de la nouvelle cuisine israélienne, il règne une ambiance joyeuse et festive. Le soir, les décibels fusent et les cuisiniers chantent à tue-tête sous le regard amusé des clients. On en oublierait presque l’addition très iodée et l’on se dit que le talent d’Eyal Shani est d’offrir en plus de sa cuisine une véritable mise en scène. Comptez autour de 40 shekels (10 €) selon la garniture.
Miznon

Ibn Gvirol 21, Tel Aviv

Tél : 03-7168977

Et si l’on n’aime pas ces pitas addictives ? On peut se reposer dans le jardin de l’ Auditorium Charles Bronfmann mis en scène par l’architecte Dani Karavan, s’y asseoir et écouter de la musique classique. Mais comme nous sommes au début du Rothschild Boulevard, il faut savoir que Ha Shulchan n’est pas loin.

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Il a été élu meilleur restaurant de Tel Aviv en 2012. C’est un des repaires du chef Omer Miller, vedette d’émissions de télévision et autres rendez-vous médiatiques autour de la cuisine. La ménagère israélienne a aimé ses shows. Il le sait et il se la joue « hot spot » d’une ville qu’il aime qualifier de « young, urban and professionnal ». Une personnalité très affairée qui a travaillé à Manhattan, aime « l’ambiance casual » et prend le succès comme allant de soi… Pour commencer un déjeuner, il recommande une limonade à la rose très fraîche : c’est bien vu, et ça change de la citronnade, autre incontournable de la ville.

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Œufs frits, oignons, coriandre, une entrée phare et en fanfare avec un délicieux pané autour de l’œuf selon la mode du « schnitzel » viennois.
Poisson, tomates, olives, pousses d’épinard : un plat généreux avec une daurade bien grillée. C’est frais, pas forcément bluffant mais comme nous sommes dans le registre de la bistronomie qui plait, ça « colle » à l’ambiance de la belle salle aérée, les serveurs en tablier noir blouse blanche et la cuisine ouverte qui regarde la rue. Et puisque nous avons affaire à un chef qui fait et défait les modes, on ne s’étonnera pas de la récente ouverture à Jaffa de Baazar by Omer Miller.
Ha Shulchan
73 Rothschild Street, Tel Aviv

Tél : 03-5257171
À la carte Comptez autour de 250 shekels (60 € environ )
Baazar by Omer Miller.
Hatsfira 21.
Jaffa-Tel Aviv

Tel Aviv touchée par la grâce du business ne pouvait pas passer à côté de la grande table d’hôte. The Dining Hall, « la salle à manger » s’acquitte fort excellemment du concept que l’on ne présente plus : une salle plus que bruyante – toute conversation avec son voisin d’en face relève du défi -, un mobilier de cantine chic, des couverts et des serviettes mis à disposition sur les tables et une climatisation poussée à son maximum. Comme les serveurs font aussi leur maximum pour parler votre langue maternelle, très vite, on se sent « comme à la maison » et l’idée qui émerge est de se nourrir avec de l’innovation et de la tradition. Cette dernière reprend un registre à présent connu de tous ! L’aubergine, le houmous, la Tehina, en déclinaison totale, des foies hachés un peu sucrés, une belle sélection de salades, le poisson du jour avec une sauce à la tomate fraîche et à l’ail, copieux et goûteux, des pâtes aux fruits de mer… Les inconditionnels de la boulette adoreront la betterave cuite entière avec à l’intérieur de la viande hachée, justement comme des boulettes. C’est bon ? Non, Supra bon !
The Dining Hall,
Sderot Sha’ul HaMelech 23.
Tel Aviv-Yafo.
Tél : 03-696 6188
www.thedininghall.rest-e.co.il

Et les institutions ? Et les rendez-vous obligés ? Départ pour Dr. Shakshuka et son restaurant éponyme de Jaffa. Dr. Shakshuka est un petit bonhomme à la carrure de catcheur que l’on trouve attablé dans son restaurant en train de déguster une belle pastèque « Je vis ici, je dors ici » raconte-t-il quand on lui rend visite avant le service du midi.

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Il se dit tunisien d’origine, fait « la cuisine tunisienne que ma mère faisait à la maison », tandis que certains bien informés disent que la famille vient de Tripoli et que c’est son père qui l’aurait mis aux fourneaux ! En fait, peu importe, il a une recette qui fait courir le monde entier comme cette shakshuka ou œufs au plat à la tomate servie sur la table dans une petite poêle.

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Pour la manger, une belle tranche de pain frais, c’est tellement bon qu’elle transporte jusqu’aux histoires de chacun et que l’on peut porter un regard attendri sur l’incroyable décor du lieu, surtout le plafond constellé d’ objets d’un vieux monde au quotidien. Un passeport pour le rêve.
La salle adjacente est pas mal non plus, sorte de cour intérieure avec de grandes tablées pour ceux qui veulent continuer à vivre moitié ombre moitié la chaleur. Il va s’en dire que Dr. Shakshuka est aussi le roi du couscous. Et si le « Royal » porte au sommet le flambeau de cette spécialité, le maître des lieux se réjouit d’en avoir régaler Gérard Depardieu et Fanny Ardant. Ah, les boulettes ! Ah la semoule ! Ah la viande d’agneau doucement parfumée par le citron, le curry, le paprika, l’ail et le poivre ! Dr. Shakshuka veut le meilleur de la tradition. Un grand homme donc. Ici, la cuisine est « Kosher », il va s’en dire…

Dr. Shakshuka
3, Beit Haeshel Street.
Tel Aviv-Jaffa
Tel. : 03- 68 22842
Comptez 58 shekels pour le coucous royal,
42 shekels couscous végétarien,
36 shekels pour la shakshuka,
Menus, 85 shekels et 75 shekels.

Autres adresses très recommandables pour ceux qui sortiront de la ville.

The Eucalyptus
Jérusalem est la ville de toutes les époques qui s’empilent les unes sur les autres, tel un millefeuille. Sous les murs de la vieille ville, près de la porte de Jaffa, une petite maison garde en son sein des trésors culinaires et s’est donnée pour vocation de raconter son histoire à partir de la fusion de plusieurs cuisines, romaine, irakienne, palestinienne…Car, pour le chef Mosche Basson, cette incroyable et unique aventure se niche aussi au fond de la marmite. Sans forcer sur sa renommée internationale, avec un talent certain, et le charme en plus, sa cuisine « biblique », raconte les cultures potagères, les vergers, les plantes sauvages, les fruits, les fleurs, les feuilles et les baies d’un pays qui sont ses sources d’inspiration. Qu’on ne s’y trompe pas, ici la magie du végétal transporte un coucous dans une autre dimension, subtile presque câline, joue sa partition avec un mouton cuit à l’étouffée dans une croûte de pita, fait regretter de ne pas avoir connu avant le maklouba aux aubergines, célèbre plat moyen-oriental. Les desserts du chef Mosche Basson ont des parfums d’orchidée : la poésie culinaire est décidément un fortuné moment !

14 Hativat Yerushalayim.
Tél. : + 972 (0) 50 653 0530
Comptez environ 180 shekels à la carte
www.the-eucalyptus.com

Restaurant Muscat
La table gastronomique de l’Hôtel Myzpe Yamim propose une cuisine fraîche, délicate, soignée, gaie, emplie de légumes et d’herbes du jardin biologique. Elle est au goût du jour dans la présentation des produits de la ferme et fait penser à un dîner en famille lorsque la maitresse de maison a ouvert ses livres de cuisine. Sans oublier le choix du vin, un Yarden sauvignon blanc, le plus populaire des vins blancs israéliens.

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Mais quel environnement merveilleux ! L’hôtel au charme désuet a des allures d’hacienda californienne – votre serviteur a toujours aimé Zorro ! – et les chambres spacieuses, décorées avec des meubles solides et des tentures anciennes, donnent sur un patio intérieur à l’odeur de jasmin et de fleur d’oranger, où l’eau d’une fontaine bruisse doucement. Une chambre avec vue sur le lac de Tibériade, une promenade dans les vergers de citronniers et de pamplemoussiers, un vieux jardinier qui conte la vie des premiers migrants venus de Roumanie en 1882 fonder à Rosh Pina la première colonie juive en Palestine : ce petit hameau de Galilée qui s’est donné pour ambition d’être un lieux de sérénité pour ses clients privilégiés. Une réussite.

Spa Hôtel-Mizpe Hayamim Relais & Châteaux
Route de Rosh Pina
Rosh Pina
Tél. : + 972 (0) 46994555
À la carte comptez environ 200 shekels à la carte
Chambres, de 600 à 1000 shekels, selon les formules.
www.mizpe-hayamim.com

Pita un jour, Pita toujours !
Une escapade dans un village druze ? Rendez-vous à Ussafiya, à une heure de route de Tel Aviv, en direction de Haifa et de Zichron Yaakov, le berceau de la viticulture israélienne.

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La récompense sera de taille tant au niveau de l’accueil que des spécialités locales : houmous, feuilles de vignes farcies, agneau et les pitas qui sont les pièces maitresse d’un déjeuner. Dans le village d’ Ussafiya sur les pentes du Mont Carmel, les restaurants ont des allures de maison d’hôte avec leur décor défraichi et les photos de famille des ancêtres. Tout le charme d’un moment convivial consiste bien sûr assister à la cuisson en pleine air des pitas que l’on garni ensuite d’une sauce pimentée (za’atar) et de viande.

À ne pas manquer :

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« So Frenchy So Tasty », le rendez-vous incontournable de la gastronomie israélienne. Cette manifestation qui se déroule chaque année au mois de février en Israël, est organisée par l’Ambassade de France, l’Institut Française d’Israël, le service de coopération économique et Ubifrance. Elle rassemble de nombreux chefs des deux pays qui cuisinent seul ou à quatre mains et établissent des menus spéciaux dans les restaurants partenaires.

www.institutfrançais-israel.com


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