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Jean Tinguely gagne en amplitude chez Georges-Philippe et Nathalie Vallois

Publié le 23 septembre 2016 par Alexia Guggémos @alexia_guggemos

Jean Tinguely gagne en amplitude chez Georges-Philippe et Nathalie Vallois

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Jean Tinguely gagne en amplitude chez Georges-Philippe et Nathalie ValloisJean Tinguely gagne en amplitude chez Georges-Philippe et Nathalie Vallois

Jean Tinguely est mort il y a 25 ans et ses œuvres sonores résonnent aujourd'hui encore plus fort. Un brin de folie règne dans la galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois à Paris. Des machines-sculptures jubilatoires des années 60 à faire vibrer jusqu'au 29 octobre.

"Quatre ans ont été nécessaires pour réunir la quinzaine d'œuvres de Jean Tinguely", précise Georges-Philippe Vallois qui, quatre ans justement après l'exposition de reliefs des années 50, présente des personnages haut en couleur de la tribu des "Baluba" (1963) chère au sculpteur suisse disparu en 1991 à l'âge de 66 ans. Plumes, singes, ressorts et fils électriques... Tous s'agitent et se tordent dans un chaos sonore. On sursaute, on chavire, on s'émeut face à ces machines vibrantes et drôles. Ce n'est pas avec les yeux qu'il faut entrer dans l'univers de ce sculpteur des rebuts déjantés mais avec les oreilles.

Jean Tinguely gagne en amplitude chez Georges-Philippe et Nathalie Vallois

"J'aimerais être violoniste si je pouvais", dit Tinguely. Ce qui a toujours animé l'artiste depuis son enfance à Bâle, c'est en effet la musicalité du monde, se promener avec émerveillement en forêt, traverser un peuplement de sapins aux "qualités sonores d'une cathédrale, les sons s'amplifiant formidablement bien." De vivants piliers laissant parfois sortir des confuses paroles... Car Tinguely n'est pas un technicien mais à l'instar de Baudelaire, un poète.

Deux Radios WNYR, 10 et 12, de Jean Tinguely sont exposées dans le deuxième espace de la galerie Vallois, du 36 au 33 rue de Seine. Sur plexiglass, composée de fixations en métal et de moteurs électriques, comment ne pas être séduit par la beauté de l'ossature confirmant l'immense inventivité de l'artiste ? Le tremblement des chariots rappelle le grésillement diffusé par une radio lorsque l'on passe d'une chaine de radio à une autre. Interstice ténu de l'entre-deux. Le silence perforé.

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A la recherche perpétuelle de la fausse note, sur le fil du contretemps, celle qui trouble, initie la surprise, donnant toute l'amplitude à la mécanique du hasard. Faire bouger les formes pour les dégager de leur inertie n'est pas une mince affaire. La légèreté et l'humour pour leitmotiv. Contre la fixité et la mort, un éloge puissant au procédé toujours actif du contre-sérieux.

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