Pour mon anniversaire, Camille m’avait offert un livre.
Non, ce n’est pas de l’info de toute fraîcheur, vu que mon anniversaire, c’est en Décembre. Certes.
Tu peux gueuler lecteur, qu’on te refile du thème poussiéreux, mais sache que j’en ai un peu rien à foutre, vu que je fais un peu ce que je veux, non pas avec mes cheveux, mais chez moi.
Donc.
Cette histoire de livre, j’aurais pu vachement mal le prendre vu que le bouquin en question s’appelle “La zen attitude des paresseuses“.
T’avoueras que merci bien copine, elle est bien belle l’image que t’as de moi, que tu as l’air de me prendre pour une glandeuse surmenée.
On note l’incohérence dans le titre même.
Et si la clef du bien-être c’est d’avoir des jambes greffées sur le sommet du crâne, moi je te dis qu’on est pas dans la merde.
Bref. Je ne l’ai ouvert que très récemment, tellement que j’avais rien à foutre (quand j’en arrive à ce stade en général, c’est que je suis au bord de la mort cérébrale).
Et comme dans tous les livres destinés au lectorat féminin (qui par définition ne lit que des trucs qui parlent de problèmes vachement graves, genre les règles douloureuses, les déboires capillaires par temps de pluie ou encore comment maquiller les yeux bleus), y’a des règles de vie super importantes.
Et surtout, des trucs qu’on aurait jamais deviné toutes seules. Bah non, on est des filles.
On sait même pas comment on a obtenu le droit de vote d’ailleurs. Ou pourquoi on nous a laissé travailler à un moment de l’histoire.
Alors réfléchir sur nous mêmes, c’était un peu comme demander à BHL de faire de la philosophie.
(photo cadeau, prise par moi-même pendant un magnifique exercice de démagogie donné par le maître à penser de toute une nation) (qu’est ce qu’on avait rigolé ce soir là…on avait même payé pour. On en a eu pour notre argent, inutile de le dire)
Alors donc, tout plein de préceptes te disais-je, mais attention, du précepte de haute-volée que l’auteure elle doit avoir un bac+12 en nombrilisme option “lieux communs”.
Règle numéro 1: JE FAIS LA GUERRE A L’ALCOOL, AU TABAC, AU CAFE.
En gros, deviens mormone, ta vie n’en sera que plus belle. Moi je lui rétorque que si on nous enlève tout ça, justement, va y’avoir suicide massif d’individus femelle. Perso si on m’enlève l’alcool et la clope, ça va pas me rendre zen, je vais passer maître dans l’exécution sommaire.
Règle numéro 2: J’APPRENDS A DIRE NON.
Ca ça va, je le tiens vachement bien:
“Elsa, tu veux bien m’aider à faire à manger?“
“Non”
“Elsa, tu veux bien garder mes enfants? Ma mère est en train de décéder d’une myxomatose groënlandaise bubonique purulente à la clinique?
“Non”
“Elsa, tu veux bien…“
“Non”
“Elsa…“
“PUTAIN, NON QUOI, vous êtes chiants à la fin, c’est proprement insensé de gonfler les gens comme ça!”
Tu n’as plus d’amis, mais avoue que la plupart du temps, c’est eux qui te stressent. C’est chiant ces rafales de mails, coups de fil, verres à aller boire etc…
Moi je suis vachement plus sereine depuis que je sais que personne peut plus me blairer.
Règle numéro 3: JE REDEVIENS L’ENFANT QUE J’ETAIS.
Pipi caca prout ça marche à tous les coups, on a pas fait mieux pour lutter contre le stress.
“Hey Elsa, t’en penses quoi de ma nouvelle coupe de cheveux?”
“CACA! hi hi hi hi“
Ouais, ça fait ses preuves, je suis tout d’un coup une femme officiellement non-stressée.
Règle numéro 4: TENTEZ LA THERAPIE COMPORTEMENTALE.
Ah ouais, quand même!
Bon bah là, j’avoue que ça me sèche, c’est pas la première fois qu’on me le dit, mais enfin, je ne pensais pas que ça dérangeait tant que ça qu’en période de stress je shoote dans les caniches en imitant Nana Mouskouri.
Règle numéro 5: STIMULEZ VOTRE FOIE.
On ne nous donne pas la recette miracle, mais je peux m’avancer sans crainte, je suppose que ça ressemble à un truc du genre 40cl de vodka, 20 de Cointreau, 8 citrons pressés et deux rasades d’eau-de-vie; shakez bien le tout et avalez cul-sec.
L’électro-choc des foies les plus amorphes.
Bon, y’en a d’autres hein; plein même, mais on va pas y passer la bénédiction des rameaux parce qu’au final on a perdu 87 points de QI, et qu’on est toujours aussi stressées.
Deux chapitres de Kant, recette de grand-mère. Et dans la minute, tu pionces.