La dernière fois que j’avais publié des poèmes de Jean-Claude Pirotte, les réactions des lecteurs et lectrices avaient été très positives, et je m’étais promis de consacrer plus tard un autre article à ce poète.
Voici donc trois nouveaux poèmes extraits du recueil « Autres séjours » et cette fois ayant pour thème le chat du poète, qui venait alors de mourir.
Ce recueil avait paru en 2010 aux éditions Le temps qu’il fait.
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je t’écris chaque jour
je sais que tu peux lire
d’instinct d’un seul coup d’œil
entre toutes les lignes
pensez-vous dit la voisine
il écrit à son chat
s’il vivait passe encore
mais son chat il est mort
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La lune au coin du toit
aussi ronde que l’œil
ou plutôt la pupille
très jaune d’un chat noir
mais la lune était blanche
la nuit où tu es mort
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N’en as-tu pas assez d’être mort ?
Ici nous te cherchons encore
l’heure est venue ne crois-tu pas
de recommencer une vie
avec le vent et la pluie
comme si c’était hier
ou même aux sources du temps
tu redeviendrais le gardien
de ce royaume du silence
où nous survivons égarés
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Et voici un quatrième poème sur la thématique de la mort (mais humaine cette fois)
Je sais que la mort me précède
depuis toujours – avant de naître
nous sommes tenus de mourir
c’est un mort qui commence à vivre
le vivant n’est que le fantôme
du revenant qu’il deviendra
pour lui-même à chaque détour
du temps à chaque heure du jour
et jusqu’à n’être enfin personne
une absence dans de beaux draps
