
Qui se ressemble, s'assemble.
Ben justement, je ne m'assemble jamais chez le quincaillier, j'y suis en général assez égaré.

"Lefonn?, Lefonn Nissrapa? l'employé de la quincaillerie qui vous avait promis de vous aider..."

Ah oui! ah oui! ça m'est revenu. J'oublie vite ce qui ne me plaît pas. Il est arrivé chez nous avec peu d'outils. Ce qui est une erreur que mon beau-père ne fait plus car je n'ai rien. Ou si peu. Et quand j'ai, en général, je ne savais pas que j'avais. Je le découvre. Et c'est toujours le beau-père qui m'avait donné un outil dont je n'avais jamais assumé la paternité puisque je ne l'avais jamais choisi.

Bravo bambino! plus besoin du Finlandais. Mais voilà, on arrête pas un passionné de la rénovation. Et Lefonn était déterminé.
"Tu m'avais aussi dit que tu devais fixer le bas de ta verrière à cause que des ratons les avaient crochis, mettons nous-y!"


Lefonn a essayé de trouver un terrain commun de communication. Tout en décrochissant ma tôle de verrière, il s'est lancé dans le "small chat".
"Comme ça..t'es traducteur?..."
"Français/anglais, anglais/français, les 2 directions"

"Je...je ne traduis, ni ne comprend pas le finnois..."
Son oeil torve semblait chercher un sens à la vie. Après une pause inconfortable, j'ai voulu relancer la conversation.
"De quel coin de la Finlande êtes vous originaire? j'ai un ami à Oslo"
"Oslo est en Suède" m'a-t-il correctement corrigé.

Autre malaise.
Sans attendre sa réponse (parce que je m'en calissait) j'ai enchaîné.:
"J'ai beaucoup aimé A-Ha quand j'étais jeune"
"Ils sont Norvégiens"
"J'ai déjà pris le train Transybérien"
"Passe pas chez nous"
"Le petit reine au nez rouge..."

Je vous épargne le reste.
Nous n'avions aucune chance. Rien ne nous unissait. Rien ne nous assemble.
Rien sauf cette tôle décrochie sous la verrière que les ratons avaient magané.
Maintenant correctement corrigée.

C'est un presque voisin. Un presqu'ami. Faudra que je le salue de temps à autres.
J'ai mon pusher à la quincaillerie.