Dans quelques jours, plus de 15 millions de marocain(e)s seront convié(e)s à exprimer leur choix des nouveaux représentants de la nation au parlement et forcément du choix du nouveau chef de gouvernement.
Une certitude est admise par tous les observateurs de la vie politique de ce pays : aucun parti n'est en mesure de rafler la mise et de remporter la majorité absolue des sièges en vue de gouverner seul!
Ni le PJD ni son adversaire direct le PAM, ni aucun des parti traditionnels ou historiques comme le PI ou l'USFP, ni encore moins le RNI ou aucun des partis plus ou moins présents dans le paysage politique national
Pourtant forcément, il y aura un parti qui aura plus de sièges (pas forcément plus de voix du fait du mode de scrutin retenu qui arrange tout le monde suaf les électeurs) et de ce parti sera désigné par le Souverain, aux termes de l'article 47 de la constitution du 1er juillet 2011,le prochain chef de gouvernement.
Peu nous importe pour le moment qui sera le parti politique arrivé en tête des élections des membres de la Chambre des Représentants et pourtant une vraie question de gouvernance saine et rétionnelle se pose !
Faut-il absolument que la personne destinée à être désignée par le roi comme "chef du gouvernement" soit obligatoirement le "chef", le "patron", le "secrétaire général", peu importe la titre qu'elle porte dans ses fonctions au sein de son parti?La constitution énonce clairement et sans équivoque la règle : "Le Roi nomme le Chef du Gouvernement au sein du parti politique arrivé en tête des élections des membres de la Chambre des Représentants".
L'expérience vécue avec Monsieur Benkirane et le P.J.D. nous a démontré que la double casquette "chef de parti" et "chef de gouvernement" est, sinon incompatible, du moins difficile à assumer.
En moult occasions, Monsieur Benkirane n'a pas su ou faire la part des choses et a confondu ses deux fonctions en se mettant en porte-à-faux avec sa fonction nationale, qui est bien plus importante que sa fonction partisane. Cette dichotomie dans ses fonctions, nationale et partisane, ont provoqué quelques situations délicates qui auraient pu avoir des conséquences d'une gravité qu'il n'avait pas mesurée.
Aussi est-il nécessaire, dès à présent de se demander s'il est absolument nécessaire de continuer à suivre cette façon de procéder!
Certains pays suivent cette règle, d'autres pas ....
En tous cas, au Maroc, nous n'avons pas d'hommes politiques aux épaules suffisamment solides pour suporter cette double fonction : l'expérience avec Monsieur Benkirane est concluante. Et pour peu que nous soyons un peu objectifs dans notre jugement, il faut reconnaître que ni l'énigmatique Illyas OMARI, ni l'élégant Salah Ed-Dine MZOUAR, ni le bouillant HamidCHABBAT, ni le brouillon Driss LACHGAR, ni le transparent Nabil BENABDELLAH, ni la nouvelle venue et ambitieuse Nabila MOUNIB, a ucune de ces honorables personnalités ne semble en mesure de jouer le rôle de rassembleur, de leader, de meneur, de coordinnateur d'une équipe gouvernementale qui sera forcément hétéroclite.
Il faudra un homme (ou une femme) qui ne dise pas "mon gouvernement" mais "le gouvernement du Maroc", qui ne parlerait pas de "ses ministres" mais "des ministres", qui ferait le bilan de son gouvernement et non pas celui des ministères qui dépendent de son parti, qui ne soit pas en conflit permanent avec d'autres ministères ou d'autres ministres! Bref, il faudrait un véritable homme (ou femme) d'état et non pas un homme (ou femme) de parti!
Le choix sera difficile quelque soit le parti arrivé en tête des prochaines élections législatives de la semaine prochaine!