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[Critique série] BALLERS – Saison 2

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique série] BALLERS – Saison 2

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Titre original : Ballers

Note:

★
★
★
★
☆

Origine : États-Unis
Créateur : Stephen Levinson
Réalisateurs : Julian Farino, Simon Cellan Jones.
Distribution : Dwayne Johnson, Rob Corddry, John David Washington, Omar Miller, Andy Garcia, Troy Garity, Arielle Kebbel…
Genre : Comédie/Drame
Diffusion en France : OCS
Nombre d’épisodes : 10

Le Pitch :
Spencer Strasmore, une ancienne gloire de la NFL dispense désormais ses conseils financiers aux joueurs pour le compte d’une importante boite dans laquelle il occupe un poste clé. Mais les nuages ne tardent pas à s’amonceler au-dessus de la tête du colosse. Aux prises avec de sérieux problèmes de hanche, qui vont l’entraîner sur une pente glissante, notamment au niveau d’une consommation accrue d’antidouleurs, Spencer doit aussi gérer la concurrence agressive d’André, son ancien conseiller financier, dont l’influence se fait de plus en plus incontournable. Une bataille s’engage alors entre les deux hommes. Plus près des terrains de football, Charles Greane doit faire face à un changement de taille tandis que Ricky Jerrett commence à envisager la suite de sa carrière au sein de la ligue…

La Critique :
Est-ce parce qu’on retrouve Mark Wahlberg à la production que Ballers semble s’imposer avec naturel comme une déclinaison « sportive » d’Entourage (qui pour rappel, s’inspirait de l’arrivée à Hollywood de Wahlberg) ? Quoi qu’il en soit les faits sont là. L’esprit est plus ou moins le même dans les deux séries. On retrouve cette camaraderie virile bien mise en avant et les séquences de fêtes bien débridées ne sont pas rares. Ce qui était valable pour Vince Chase et son ascension dans le milieu du cinéma, l’est aussi pour Spencer Strasmore et sa reconversion après des années passées sur le terrain. Un constat qui en amène un autre : si vous n’aimiez pas Entourage, vous n’aimerez pas davantage Ballers, tant on peut à peu près faire les mêmes louanges et les mêmes remarques plus nuancées aux deux. Surtout après cette deuxième saison, qui enfonce le clou, sans tourner le dos aux idéaux établis au préalable par le showrunner Stephen Levinson et ses lieutenants.

Ballers-saison-2-Dwayne-Johnson

Si Entourage et Ballers partagent donc de nombreux points communs, il faut reconnaître à la série de Levinson d’avant tout se focaliser sur un seul personnage, à savoir Spencer, que campe un Dwayne Johnson en pleine forme. On suit bien de manière appuyée une petite poignée de joueurs et le collègue de Spencer, interprété par Rob Corddry a aussi une belle place au soleil, mais ici, c’est The Rock l’épicentre. Plus encore que dans Entourage où l’action se centralisait sur Vincent Chase mais pas trop non plus. Il faut dire que Johnson est particulièrement excellent. À tel point qu’il serait même tentant d’affirmer que Ballers lui a offert son meilleur rôle « hors action ». Celui en tout cas qui lui a ouvert les portes d’un autre registre, pas du tout axé sur les bourre-pifs ou les courses en bagnoles et qui a donc prouvé à tout le monde, détracteurs et fans compris, qu’il pouvait aussi faire autre chose.
Alors qu’il joue les gros bourrins dans la franchise Fast & Furious et qu’il enchaîne les comédies d’action où ses muscles saillants et son sourire à 10 millions de dollars font des merveilles, l’ex-star des rings de catch se la joue plus intimiste chez HBO, en campant en quelque sorte une version de lui-même plus bousillée que nature, mais tout aussi soucieuse de refléter une bonne image. Spencer ne semble pas si éloigné de Dwayne, si ce n’est que dans Ballers, le Rock est sérieusement sur la brèche. Et c’est logiquement là-dessus que table avant tout la saison 2. Le ton est moins « joyeux » qu’auparavant. Le temps est à la chute de l’idole. Aux remises en question et aux choix déterminants. Pour Spencer, qui souffre en silence et doit aussi faire face à un requin aux dents longues incarné par la force désormais tranquille Andy Garcia, mais aussi pour les joueurs que nous suivons depuis le début. L’un d’entre eux se blesse et voit sa carrière remise en compte, l’autre se cherche une nouvelle équipe, un bleu veut faire ses preuves… Rien ne va plus sous le soleil de Miami, qui brille quand même, comme souligné plus haut, sur de bonnes vieilles fêtes où les filles dansent dans des tenues affriolantes et où le champagne coule à flots.
Ce deuxième acte est plus sérieux et plus concerné mais jamais il ne marque un changement brutal de ton. Finalement, l’évolution est naturelle et tout à fait pertinente.

Ballers-Saison-2-Andy-Garcia

Pour ce qui est de la rythmique et de cette faculté à captiver pendant presque 30 minutes à chaque épisode, Ballers fait toujours aussi bonne figure. Dwayne Johnson mène la danse et l’écriture sait imposer de belles idées, parfaitement calibrées à l’écran par les réalisateurs Julian Farino et Simon Cellan Jones, qui se partagent les 10 épisodes. L’immersion dans les coulisses de la NFL est totale et c’est à sa capacité à nous intéresser à un sujet sans pour autant trop en parler qui caractérise peut-être le mieux le show. Car dans Ballers, on ne voit finalement que peu de football. Il n’y a pas de matchs. Tout se déroule en dehors du terrain si on fait exception des entraînements, dont les enjeux servent toujours quoi qu’il en soit à illustrer les thématiques. Un choix qui, quand on y pense, s’avérait dès le départ assez audacieux, mais qui reste payant, ici comme pour la saison 1.
Sur un schéma connu, Ballers fait montre de maîtrise sans pour autant faire du sur-place. On se plaît à suivre les vicissitudes des personnages et on salue le sens de la mesure des scénaristes, jamais dans l’excès mais toujours droits dans leurs bottes face à leur cahier des charges. Dommage alors qu’aucun personnage féminin ne se démarque vraiment. Ballers, encore plus qu’Entourage, est une vraie série de mecs. Un show qui se prête donc à des critiques pouvant le taxer de machiste, mais qui assume au fond cette condition. Il serait cela dit appréciable si le troisième acte voyait arriver dans le jeu un ou plusieurs intervenants féminins, comme Entourage avait si bien réussi à le faire.

En Bref…
Ballers continue sur sa lancée, quelque part entre Entourage, Friday Night Lights et L’Enfer du Dimanche. Des préoccupations plus graves et des remises en questions marquent cette seconde saisons sans entamer la légèreté assumée de la série, qui mise aussi sur sa capacité à offrir un divertissement de haute volée, aussi facile qu’agréable à suivre. Touchdown !

@ Gilles Rolland

Ballers-saison-2-cast
  Crédits photos : HBO


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