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Diabète : les outils de prévention de la Silicon Valley

Publié le 30 septembre 2016 par Pnordey @latelier

De nombreuses start-ups rencontrées à l’occasion de la Learning Expedition sur la santé connectée organisée par L’Atelier en Silicon Valley s’attaquent au sujet épineux des maladies chroniques, en particulier du diabète.

Selon L’Association Américaine du Diabète, près de 30 millions d’Américains souffrent de diabète. Un chiffre en croissance, puisque chaque année, 1,4 million de nouveaux cas seraient détectés. Et cette maladie chronique concerne un pourcentage élevé de seniors : environ 26 % de la population diabétique aux États-Unis seraient âgés d’au moins 65 ans. 7e cause de mortalité aux États-Unis, le diabète serait directement ou indirectement responsable de près de 300.000 décès par an.

Par ailleurs, cette maladie coûte cher à la société américaine : près de 322 milliards de dollars chaque année. Ainsi, nombreux sont les entrepreneurs en Silicon Valley à s’attaquer à la gestion du diabète. Le marché a d’abord été témoin de l’émergence des glucomètres connectés dont Livongo constitue une belle illustration. La start-up qui a réalisé un second tour de table à 44,5 millions de dollars en avril dernier pour un financement total à hauteur de 90 millions, a développé une solution mixant hardware et software. Il s’agit d’un glucomètre connecté qui combine des données liées à l’activité physique et fournit des comptes rendu en temps réel à l’utilisateur. Le glucomètre est également lié à une application mobile donnant accès à une offre de coaching assurée par des professionnels de santé.

Quand certaines misent sur le hardware, d’autres ne se lancent que sur des solutions d’analyse des données de glycémie et d’insuline dans le but de fournir des recommandations en temps réel au patient. Glooko dont on parlait déjà il y a quelques temps sur le site de L’Atelier a levé 36 millions de dollars pour construire une application mobile de suivi du diabète compatible avec plus de 40 glucomètres. Les données de glycémie et d’insuline collectées sont directement téléchargeables depuis l’application smartphone qui prend également en compte des informations relatives à l’activité physique et à l’alimentation pour permettre la création de recommandations d’autant plus personnalisées. Les données sont utilisées afin d’alerter l’utilisateur en cas de résultats préoccupants mais peuvent aussi fournir un support d’analyse au médecin traitant.

Plusieurs start-ups qui figuraient au programme de la Learning Expedition organisée par L’Atelier sur le thème de la santé connectée, abordent la gestion du diabète par le biais d’approches innovantes. Les participants ont pu rencontrer des acteurs aussi variés que des institutions à cheval entre l’académique et le privé tel que CITRIS à Berkeley et SRI International, ainsi qu’une multitude de start-ups spécialisées dans le domaine de la santé.

Et si le smartphone devenait votre glucomètre ?

Les smartphones étant dotés de caméra toujours plus performante et d’une puissance de calcul d’autant plus avancée, démontrent des utilisations dans le domaine de l’analyse médicale. Peek Vision les transforme ainsi en outils d’analyse rétinienne à moindre coût, ce qui s’avère un atout précieux dans les régions du monde où l’accès aux soins fait encore défaut. L’Université de Washington développe également en ce moment une solution pour le dépistage de l’anémie par le biais du smartphone. Cofondée par Max Wasmer et Jason Ko, la start-up californienne Nexpaq développe un cache pour smartphone sur lequel peuvent s’emboiter des modules équipés de capteurs, venant ajouter alors des fonctionnalités supplémentaires au téléphone. Mesurer son taux de glycémie pourrait ainsi constituer une des déclinaisons possibles de la solution. Nexpaq, actuellement incubée chez Wearable IoT World à San Francisco, est en attente de partenaires pour exploiter les nombreuses applications de son produit.

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Le textile connecté offre un potentiel intéressant pour le suivi du diabète

Lorsque le diabète est mal régulé pendant une période de temps trop allongée, un rétrécissement des artères peut se produire conduisant à une diminution de l’apport en oxygène et une perte de sensibilité nerveuse dans les membres inférieurs. Les cas plus sérieux peuvent mener à l’amputation, qui concerneraient plus de 70.000 patients par an aux États-Unis (soit 60% des cas d’amputations de membres inférieurs).

Fondée il y a un an, Siren Care est la première entreprise à développer un textile connecté pour améliorer le suivi du diabète. La jeune pousse a mis au point une chaussette pourvue de capteurs qui mesure en continu la température de l’individu. Via une interface mobile facile d’utilisation, Siren Care prévient l’utilisateur en cas de données alarmantes. Les précommandes de chaussettes ont commencé cette semaine. Pour la modique somme de 30 dollars par mois, Siren Care fournit sept paires de chaussettes lavables en machine. La solution présente également des applications pour l’industrie textile et militaire.

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Médecine de précision et télémédecine réunies pour mieux gérer le diabète

« 140 milliards de dollars sont dépensés chaque année pour subvenir aux complications et aux hospitalisations liées à une mauvaise gestion du diabète », avait commenté Marlon Castillo, fondateur de DoseDR à l’occasion du demo day de la saison d’hiver 2016 du Y Combinator. De surcroît, le nombre d’endocrinoglogues est en chute libre aux États-Unis depuis les dix dernières années. En associant télémédecine et médecine de précision, DoseDR entend réduire drastiquement le nombre de patients diabétiques admis en unité de soins intensifs pour complications. L’application de DoseDR lie les données issues du glucomètre et permet de fournir des conseils sur la quantité d’insuline à être injectée en se basant sur l’avis d’une équipe de spécialistes. La société, qui depuis son lancement en janvier dernier dispose de 300 patients, a d'ailleurs signé un partenariat avec le Stanford Health Care, hôpital le plus connecté des États-Unis, pour tester sa solution.

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Le pillulier connecté de retour

L’observance, soit le respect des prescriptions médicamenteuses par le patient, constitue encore un défi conséquent pour le domaine de la santé. « Aux États-Unis, il y aurait plus de 125.000 décès par an liés à l’observance. De plus, 290 millions de dollars sont dépensés pour le système de santé en raison de la mauvaise prise des médicaments. Or ces coûts sont évitables », a évoqué Jeff LeBrun, cofondateur de Pillsy, une start-up qui développe un pilulier connecté. Et l’observance coûte également à l’industrie pharmaceutique. En trois ans, les budgets des laboratoires américains consacrés à ce problème auraient grimpé de 281%.

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Pillsy a ainsi conçu un pilulier connecté qui se veut un véritable assistant personnel médical. La jeune pousse a mis au point un pilulier capable de collecter les données liées à la prise de médicaments. Le hardware connecté à une solution software permet d’envoyer des rappels, d’en planifier, de traquer les effets secondaires et les symptômes. Elle permet aussi de numériser les notices de médicaments et d’agréger les avis d’autres patients. Pillsy, originaire de Seattle, est actuellement accélérée au sein du tout nouveau programme « santé connectée » de 500 startups à San Francisco. Peu importe le support, peu importe la nature - hardware ou software ou les deux - les solutions développées par les start-ups de la Silicon Valley fleurissent pour améliorer le quotidien des diabétiques.


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