La meilleur défense, c'est l'attaque. Kery James, poids lourd du rap dit " conscient ", revient avec Mouhammad Alix, un septième album placé sous le signe de la révolte : politique, racisme, discriminations, banlieue, tout y passe, avec des mots qui piquent comme une abeille.
Rap conteste. Vingt-cinq ans de carrière et toujours autant la rage. Il faut dire que le contexte anxiogène de ces derniers temps a de quoi chatouiller la plume acerbe de Kery James. Il raconte et dénonce ainsi les maux de l'époque avec les mots à lui, taillés dans le vif. Seize morceaux composent le brûlot Mouhammad Alix, auxquels ont collaboré Youssoupha, Lino ou encore Faada Freddy.
Racailles et musique nègre. Kery James envoie dans les cordes tous les thèmes qui marquent au fer rouge la France d'aujourd'hui, à commencer par le racisme ambiant. Dans Musique Nègre, le rappeur répond à Henry de Lesquen, candidat à l'élection présidentielle et auteur de l'expression " musique nègre " pour qualifier le rap, pour mieux porter la voix de ceux qui en ont assez. Dans Racailles, le boxeur de la rime fait écho à la zone de turbulence pré-électorale que l'on traverse en invoquant le réveil citoyen. Porte-parole d'une génération oubliée et combattant révolu, Kery James n'est pas prêt de raccrocher les gants.