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Cartographie de l’oubli de Niels Labuzan

Par Artemissia Gold @SongeD1NuitDete

Cartographie de l’oubli de Niels Labuzan

Cartographie de l'oubli - Niels LabuzanNombre de pages :  522 pages
Editeur :  JC Lattès
Date de sortie :  24 août 2016
Collection :  Littérature française
Langue :  Français
ISBN-10:  2709649373
ISBN-13:  978-2709649377
Prix Editeur :  20€
Disponible sur Liseuse : Oui

Son résumé :

« J’étais jeune et je découvrais à quel point l’Histoire qu’on maintient vivante est modulable et subjective. Le Sud-Ouest africain a été une répétition avant le grand bal. La modernité avant l’heure. Mais personne ne voulait m’écouter. »

1889. Jakob Ackermann et une vingtaine de soldats allemands débarquent dans le Sud-Ouest africain. Ils ont pour mission de créer une colonie de peuplement. Ils s’imaginent être des bâtisseurs, l’étendard de la modernité.

2004. En marge d’une journée commémorant le massacre des Hereros, un jeune métis namibien interroge son passé. Comme son pays, il est fait de contradictions, de violences. Il est l’héritier de ce qui n’aurait pas dû être.

L’un pense écrire l’Histoire, l’autre la questionne. Leurs voix se répondent. Elles racontent le destin de ces hommes et de cette terre convoitée, conquise, ravagée, où le XXe siècle est peut-être né.

Mon avis :

Ce roman narre deux époques de l’Histoire du Sud-Ouest africain. 1889 avec Jakob Ackermann, un soldat allemand envoyé pour coloniser cette partie du pays. Il arrive à 19 ans sur le territoire allemand, jeune, plein d’espoir de renouveau et de modernité, malgré l’affreuse cicatrice qui le défigure totalement. Puis en 2004, on fait la connaissance d’un jeune métis qui s’interroge sur son propre passé qui répond à l’histoire de son pays, son père est allemand et sa mère est africaine. Il est le résultat de la colonisation allemande, mais il reste un homme qui cherche encore ses racines.

J’ai aimé lire ce roman qui m’a fait connaître une période de l’histoire que je connais très peu voire pas du tout. Quand on évoque la colonisation à l’école, c’est souvent les colonies françaises, beaucoup l’Algérie par exemple, mais les colonies allemandes sont à peine évoquées. Avec ce roman, j’ai vraiment eu le sentiment d’apprendre une nouvelle part de l’histoire africaine qui m’était alors inconnue. Ce n’est d’ailleurs pas une belle Histoire, le sang a coulé, j’ai été parfois glacé des horreurs qu’on pu faire les hommes pour s’imposer sur cette terre africaine. Les meurtres de masses ne se sont malheureusement pas déroulé qu’au XXe siècle. L’histoire suit parfaitement l’Histoire avec un grand H, tout en développant une intrigue intéressante et bien menée.

Les deux protagonistes se répondent en quelque sorte, avec plus d’un siècle d’écart. On suit le cheminement d’un soldat qui essaye de se construire tout en souhaitant apporter beaucoup au territoire colonisé. On le suit pendant presque tout sa vie d’adulte, entre ses émois et ses peurs, ses incompréhensions et son devoir de soldat. J’ai assez peu aimé sa manière d’évoluer, qui n’est pas vraiment dans le bon sens selon moi. L’armée détruit lentement l’homme et annihile sa morale et sa volonté. Jakob est un personnage soumis à sa hiérarchie et qui ne fait rien pour vivre sa vie comme il l’entend.

De l’autre côté, il y a un jeune homme métis, dont on ne sait pas le nom, comme pour renforcer son sentiment d’errance. Le jour de la commémoration du massacre des Hereros, il s’interroge sur sa venue au monde, sur ses parents qui forment un couple mixte. Il essaye de se construire tout en étant profondément touché par le passé colonial et le profond manque de reconnaissance du massacre de son peuple. On le suit beaucoup moins que Jakob, les chapitres sont plus courts et moins récurrents.

Ce livre est très touchant par son contenu historique, mais je suis cependant resté plutôt spectatrice face aux personnages et à l’intrigue qui souffrait parfois de longueurs. Les chapitres avec Jakob était parfois très long et cela faisait que l’intrigue retombait à cause du manque de rebondissements. Ce livre reste néanmoins intéressant et il agit comme une véritable enquête sur l’Histoire, cela permet une véritable réflexion chez le lecteur du XXIe siècle.

Bon

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Cartographie de l’oubli de Niels Labuzan

Cartographie de l'oubli - Niels LabuzanNombre de pages :  522 pages
Editeur :  JC Lattès
Date de sortie :  24 août 2016
Collection :  Littérature française
Langue :  Français
ISBN-10:  2709649373
ISBN-13:  978-2709649377
Prix Editeur :  20€
Disponible sur Liseuse : Oui

Son résumé :

« J’étais jeune et je découvrais à quel point l’Histoire qu’on maintient vivante est modulable et subjective. Le Sud-Ouest africain a été une répétition avant le grand bal. La modernité avant l’heure. Mais personne ne voulait m’écouter. »

1889. Jakob Ackermann et une vingtaine de soldats allemands débarquent dans le Sud-Ouest africain. Ils ont pour mission de créer une colonie de peuplement. Ils s’imaginent être des bâtisseurs, l’étendard de la modernité.

2004. En marge d’une journée commémorant le massacre des Hereros, un jeune métis namibien interroge son passé. Comme son pays, il est fait de contradictions, de violences. Il est l’héritier de ce qui n’aurait pas dû être.

L’un pense écrire l’Histoire, l’autre la questionne. Leurs voix se répondent. Elles racontent le destin de ces hommes et de cette terre convoitée, conquise, ravagée, où le XXe siècle est peut-être né.

Mon avis :

Ce roman narre deux époques de l’Histoire du Sud-Ouest africain. 1889 avec Jakob Ackermann, un soldat allemand envoyé pour coloniser cette partie du pays. Il arrive à 19 ans sur le territoire allemand, jeune, plein d’espoir de renouveau et de modernité, malgré l’affreuse cicatrice qui le défigure totalement. Puis en 2004, on fait la connaissance d’un jeune métis qui s’interroge sur son propre passé qui répond à l’histoire de son pays, son père est allemand et sa mère est africaine. Il est le résultat de la colonisation allemande, mais il reste un homme qui cherche encore ses racines.

J’ai aimé lire ce roman qui m’a fait connaître une période de l’histoire que je connais très peu voire pas du tout. Quand on évoque la colonisation à l’école, c’est souvent les colonies françaises, beaucoup l’Algérie par exemple, mais les colonies allemandes sont à peine évoquées. Avec ce roman, j’ai vraiment eu le sentiment d’apprendre une nouvelle part de l’histoire africaine qui m’était alors inconnue. Ce n’est d’ailleurs pas une belle Histoire, le sang a coulé, j’ai été parfois glacé des horreurs qu’on pu faire les hommes pour s’imposer sur cette terre africaine. Les meurtres de masses ne se sont malheureusement pas déroulé qu’au XXe siècle. L’histoire suit parfaitement l’Histoire avec un grand H, tout en développant une intrigue intéressante et bien menée.

Les deux protagonistes se répondent en quelque sorte, avec plus d’un siècle d’écart. On suit le cheminement d’un soldat qui essaye de se construire tout en souhaitant apporter beaucoup au territoire colonisé. On le suit pendant presque tout sa vie d’adulte, entre ses émois et ses peurs, ses incompréhensions et son devoir de soldat. J’ai assez peu aimé sa manière d’évoluer, qui n’est pas vraiment dans le bon sens selon moi. L’armée détruit lentement l’homme et annihile sa morale et sa volonté. Jakob est un personnage soumis à sa hiérarchie et qui ne fait rien pour vivre sa vie comme il l’entend.

De l’autre côté, il y a un jeune homme métis, dont on ne sait pas le nom, comme pour renforcer son sentiment d’errance. Le jour de la commémoration du massacre des Hereros, il s’interroge sur sa venue au monde, sur ses parents qui forment un couple mixte. Il essaye de se construire tout en étant profondément touché par le passé colonial et le profond manque de reconnaissance du massacre de son peuple. On le suit beaucoup moins que Jakob, les chapitres sont plus courts et moins récurrents.

Ce livre est très touchant par son contenu historique, mais je suis cependant resté plutôt spectatrice face aux personnages et à l’intrigue qui souffrait parfois de longueurs. Les chapitres avec Jakob était parfois très long et cela faisait que l’intrigue retombait à cause du manque de rebondissements. Ce livre reste néanmoins intéressant et il agit comme une véritable enquête sur l’Histoire, cela permet une véritable réflexion chez le lecteur du XXIe siècle.


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