Résumé : Aurélien tombe amoureux de Bérénice Morel qui, de sa province, est venue passer quelques jours à Paris.
Avis : Aurélien sort de la première Guerre Mondiale, mais paraît y être encore. Il vit sur ses rentes, sans but, passe de femmes en femmes, sans en aimer aucune. Il semble assez détaché du monde, jusqu’à l’arrivé de Bérénice dans sa vie. Bérénice vient de la campagne, elle débarque à Paris et découvre un peu la vie en ville. Si elle à un côté naïf, on sent aussi qu’elle a de l’esprit, elle réfléchit et garde sur les gens un regard parfois amusé. J’aurais aimé être plus souvent dans la tête de Bérénice, mais les fois où on y est, elle m’a plu. Aurélien va, d’abord, la trouver laide, faire peu attention à elle. Puis petit à petit les choses vont changer et un amour va naître entre eux.
J’ai aimé cette histoire, parce que j’ai adoré l’écriture d’Aragon. Parfois un brin « moqueuse », on sent tout de même qu’il a un attachement pour ses personnages, surtout pour Aurélien et Bérénice. Le questionnement sur l’Amour m’a plu. Comment savoir si on aime, si l’autre nous aimes, les doutes, et également le bonheur d’être auprès de la personne qu’on aime. Le manque qu’elle laisse. Et pourtant entre Aurélien et Bérénice, il ne va pas se passer grand chose, mais en même temps, il va se passer beaucoup. Ils m’ont déchiré le cœur de par certaines de leurs décisions. Et en même temps j’avais souvent envie de les secouer. Bérénice m’énervait parfois, mais je l’aimais quand même. Dans un sens on la comprend, elle veut l’amour absolue d’Aurélien, qui avant elle passait de femmes en femmes.
Aurélien et Bérénice sont entourés d’autres personnages. On entend parler de Picasso, de Cocteau, et d’autres dans ce livre. Ça parle des arts de cette époque, le dadaïsme, le surréalisme, il y a un regard un peu critique dessus. On voit également la vie après guerre de ceux qui y étaient, certains ne s’en sortent pas, on regrette presque la guerre par moment.
Il y a également le cousin de Bérénice qui cherche simplement à avoir de l’argent pour être tranquille et qui à épousé sa femme juste pour ça. Je dois dire que je n’ai pas du tout aimé Edmond et son comportement, j’avais envie de lui mettre ma main dans la tronche. J’ai à peine plus apprécié Blanchette, car le chantage qu’elle fait subir à Bérénice est vraiment énervant, mais en même temps elle a pas une vie facile vu comme son mari la traite.
Le livre se lit facilement, on ne voit pas les pages passer. J’ai souri plusieurs fois au cours de ma lecture, et j’ai été chamboulé également. J’avais vraiment envie que ça se termine bien, que tout s’arrange. La fin m’a pas mal chamboulé, elle est assez expéditive en plus.
Dans tous les cas c’est un livre qui m’a pas mal touché et que j’ai aimé lire.
Phrases post-itées :
« Trente ans. La vie pas commencée. Qu’attendait-il ? Il ne savait faire autrement que flâner. Il flânait. »
« Il promenait avec lui, et pour lui seul, sa guerre, comme une plaie secrète. »
« on comprendra qu’il eût trente ans et qu’il fût si peu entré dans l’existence, qu’il se sentit encore à trente ans dans les vêtements d’un autre, comme un intrus dans le monde, et un peu un enfant qui s’est introduit dans les pièces de réception d’une demeure de province, avec ses persiennes baissées et les housses sur les meubles. »
« Nous faisons de bon camarades précisément pour ça… parce qu’on peut se taire ensemble… ou parler sans que l’autre vraiment écoute… »
« Pour la première fois il vient de sentir son absence. Il vient de sentir son absence dans ses bras. »
« L’argent n’était qu’un moyen de ne plus avoir à penser à l’argent »
« Au fond, le siècle d’Aurélien s’écrit en deux mots : il y avait eu la guerre, et il y avait Bérénice. »
« C’est bien de dire qu’on part, mais si on part pour emmener avec soi ce dont on part? »
« Peut-être ne l’aime-t-elle, pas, lui, Aurélien, mais elle aime l’amour qu’il a d’elle. »
Je vous conseille la vidéo suivante :
Elle en parle beaucoup mieux que moi, de ce livre !