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Juste la fin du monde

Par Mrvladdy @mrvladdycrane
Juste la fin du mondeJuste la fin du monde. 1 heure 35. Canada - France. Drame. Sortie en France le 21 septembre 2016. Réalisé par Xavier Dolan avec Gaspard Ulliel, Nathalie Baye, Vincent Cassel, Léa Seydoux, Marion Cotillard... " On a mis, j'sais pas, plus de vingt ans à se barrer de là-bas et toi tu veux, retourner là-bas pour vérifier si le vent à bien déposer les feuilles mortes sur la toiture rouillée en cette magnifique canicule... On s'en branle ! Je comprends pas le programme là ! "

Après douze ans d'absence, un écrivain retourne dans son village natal pour annoncer à sa famille sa mort prochaine.
Ce sont les retrouvailles avec le cercle familial où l'on se dit l'amour que l'on se porte à travers les éternelles querelles, et où l'on dit malgré nous les rancœurs qui parlent au nom du doute et de la solitude.

A la base, bien que j'aie trouvé certains points intéressant dans " Laurence Anyways " et que j'ai globalement apprécié " Mommy ", je ne suis pas spécialement fan de Xavier Dolan dont je ne comprends pas toujours l'aura qu'il véhicule autour de lui. Cependant, après avoir vu la bande annonce, j'étais quand même intrigué vis à vis de " Juste la fin du monde " et porté par un casting qui me plaisait bien, je me suis décidé à le voir en salles.

Je tiens donc maintenant ma première vraie déception concernant ce réalisateur. En effet, j'ai vraiment pas du tout accroché à ce scénario écrit par Xavier Dolan, d'après la pièce " Juste la fin du monde " de Jean-Luc Lagarce. Je n'ai pas vu cette dernière donc je ne vais pas faire de comparaison mais pour faire simple, je me suis pas mal ennuyé.

Sur le fond, le sujet me parle pourtant mais je n'ai jamais réussi à avoir la moindre sympathie pour cette famille et leurs débats. J'ai eu l'impression d'être en retrait tout le temps, de ne pas rentrer dans leurs conversation et de me retrouver limite à la place d'un voyeur qui lui-même ne comprenais pas trop pourquoi il matait ce repas de famille.

Ça parle beaucoup, il y a pas mal d'enrobages à mes yeux pour faire tenir tout ce discours et tel un Vincent Cassel dont le personnage évoque son sentiment à son frère dans la voiture, je me moque royalement de tout ce qui se raconte. J'ai eu cette désagréable sensation durant tout le film, de voir un drame bourgeois français... sauf qu'on n'est pas trop dans la bourgeoisie.

Je regrette sincèrement de ne pas avoir accroché au scénario car à côté de cela, j'ai bien aimé le casting. Chaque acteur porte bien son rôle et même si j'ai parfois eu du mal à trouver une quelconque alchimie dans cette famille (heureusement qu'on nous précise les liens entre les personnages), le casting fait quand même le boulot en incarnant bien ses différents caractères.

J'ai par exemple apprécié Gaspard Ulliel (Louis). Bon, heureusement qu'il véhicule des choses à travers son regard car son personnage ne parle pas beaucoup mais le comédien l'interprète bien. J'ai bien aimé aussi la folle fraîcheur d'une Nathalie Baye (La mère) qui cabotine un peu mais qui m'a amusé. Sans faire de comparaison, j'ai parfois pensé à travers elle à la mère dans " Mommy " ce qui ne m'a pas forcément déplu.

Miracle, bien que je sois loin (mais alors très loin), d'être fan du jeu de Léa Seydoux (Suzanne) et Marion Cotillard (Catherine), ici, j'ai trouvé que les deux comédiennes n'étaient pas si mal que ça. Bon dans le genre rebelle Léa Seydoux m'a parfois paru caricatural tandis que Marion Cotillard aurait peut-être mérité un meilleur traitement qu'un bégaiement intensif mais ça colle bien à leurs portraits.

Sans être non plus la prestation la plus folle et/ou la plus originale qu'il nous ait offerte, j'ai bien aimé Vincent Cassel (Antoine). C'est d'ailleurs peut-être le seul pour qui j'ai pu voir naître par moment une once de sympathie. Son personnage est souvent détestable mais il dit quelques répliques qui m'ont fait sourire. Ce côté désabusé par la situation et énervé par tout ce qui se raconte est sans doute ce qui se rapproche le plus de ce que j'ai ressenti en tant que spectateur.

Dans sa mise en scène, Xavier Dolan fait du Xavier Dolan. Je n'ai pas la prétention d'être un expert avec ce cinéaste mais on ne peut pas dire qu'il m'ait bluffé ici. C'est bien filmé, il a un certain talent pour la recherche de cadres et pour l'exploitation de la lumière. On a de beaux plans, simplistes, mais efficace... Maintenant, ça reste quand même assez poussiéreux.

Je n'ai vraiment pas eu de grandes surprises, j'ai trouvé l'ensemble assez classique et je continue de ne pas comprendre l'aura qu'il peut avoir sur certains (sans dénigrer pour autant son talent, ce n'est pas mauvais non plus ce qu'il fait...). Une fois que l'on enlève le trauma familial de cette histoire, je trouve qu'il n'y a pas d'âme, pas de fraicheur...

Le réalisateur garde toujours aussi son rythme lent mais bon, heureusement cette fois-ci son film est assez court ce qu'il fait que je n'ai pas eu trop le temps de m'ennuyer puis le montage est bien ficelé aussi. On sent bien le côté théâtral de ce récit en tout cas et même si cela n'apporte pas forcément grand-chose à l'ensemble, j'ai bien aimé quand même la bande originale composée par Gabriel Yared.

Juste la fin du monde

Pour résumer, " Juste la fin du monde " ne m'a pas laissé totalement indifférent. Sous certains aspects, le film peut fonctionner et peut nous montrer les difficultés à communiquer au sein d'une famille. Bien que très classique et sans grande saveur à mon sens, la réalisation de Xavier Dolan est belle tandis que la distribution est convaincante. Maintenant, c'est quand même bien dommage que je me sois moqué royalement du sort de cette famille pour laquelle je n'ai eu aucune sympathie et dont le discours ne m'a jamais paru passionnant. Cette sensation d'avoir été un voyeur qui ne mate pas ce qui l'intéresse m'a du coup ennuyé et je le regrette mais cela suffit pour que cela soit un long métrage que je n'aurais pas spécialement envie de revoir... même si je ne lui ferme pas complétement la porte pour autant...


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