C'est à n'y plus rien comprendre...
On ne s'y prendrait pas mieux si on voulait nous inciter à tout confondre :
Le terrifiant et le stupéfiant, le djihadisme et l'illusionnisme.
Le populiste Zemmour cherche à surprendre en nous laissant entendre que l'opium du peuple, c'est le peuple lui-même.
Et qu'il faut sans cesse prendre son parti pour qu'il prenne votre parti. C'est la fine logique des partis pris.
Les représentants des victimes des attentats qui déposent plainte, sont eux-mêmes victimes d'une représentation : ils en veulent à la fois au doigt qui montre la lune et à la lune qui est montrée du doigt.
Que dit l'auteur des valeurs réac-tuelles ?
Que le djihadiste est estimable et non méprisable. Estimable cela veut dire libre et responsable de ses actes.
Pour réaliser son idéal, il n'hésite pas à sacrifier sa vie. En tant que tel il est, on ne peut plus respectable. Voilà ce qui s'appelle jouer cartes sur table!
Mais si on y prend garde, ce n'est pas du tout un message d'avant garde mais d'arrière garde.
L'intention de Zemmour n'est pas d'innocenter l'islam mais de le rendre encore un peu plus coupable... en révélant qu'il ne peut pas être autrement qu'il n'est , ni faire autrement que ce qu'il fait, car il est violent, conquérant et fondamentalement méchant.
Et à l'adresse des démocraties minables, Zemmour indique pourquoi ce bât blesse : Parce que cette violence est irrémédiable, l'islam est incompatible avec l'âme républicaine et avec la République qui se prétend souveraine.
L'incident est clos.
Les plaintes sont de trop... Je dirais même qu'elles sont exécrables parce qu'elles font aussi semblant d'ignorer que si pour une fois Zemmour n'attaque pas l'islam de front, c'est parce qu'il se défend... que dis-je... il se protège.
Parce que figurez-vous qu'il a peur. Il n'est pas assez fou pour imiter Charlie... ni assez fort pour risquer sa vie... alors il fait à ses ennemis un petit cadeau empoisonné en leur disant qu'ils sont des méchants respectables.
En espérant que l'opinion ne retienne que la méchanceté et oublie sa lâcheté.
Non, indignes représentants des victimes, Zemmour ne fait pas l'apologie de la pulsion de mort, mais l'apologie de la pulsion d'autoconservation.
Zemmour voudrait survivre y compris à ceux qui ont eu la sotte idée de le poursuivre.