A l’inverse du travail graphique de l’artwork des albums se minimalisant avec le temps, l’architecture sonore et le travail de recherche musicale, eux, s’étoffent au fur et à mesure que la discographie grandit. Dans la lignée de son dernier album Awakesorti en 2014, Epochvient confirmer la place particulière que Tychopossède dans le cercle très privé des projets ambient qui – somme toute – semblent presque émerger de tréfonds plus organiques.
Fondant principalement ses morceaux sur une base de superposition d’éléments récurrents – nappes keyboard, rythmes percutants, gimmicks guitaristiques et basse indépendante – le groupe mené par le producteur-graphiste Scott Hansenne s’aventure clairement pas sur des terres inconnues avec Epoch mais assied plutôt une suprématie d’un genre qui les distingue d’une masse parfois fort homogène. L’ensemble successif des titres est constant et consistent, nous emmenant dans une bulle multicolore où la géométrie et l’imparfait gouvernent.
Le groupe, assez confiant de leur notoriété et de la fidélité de ses fans a fait surgir cet album de nulle part, sans promotion préalable, mais ne crée donc tout de même pas d’énorme surprise en ce qui concerne sa musicalité et son son. Pour notre grand plaisir. Tycho fait du Tycho et c’est très bien comme ça.