Magazine Cinéma

[Critique] CIGOGNES & COMPAGNIE

Par Onrembobine @OnRembobinefr

[Critique] CIGOGNES & COMPAGNIE

[Critique] CIGOGNES & COMPAGNIE

Partager la publication "[Critique] CIGOGNES & COMPAGNIE"

Titre original : Storks

Note:

★
★
★
☆
☆

Origine : États-Unis
Réalisateur : Nicholas Stoller
Distribution voix : en V.O. : Andy Samberg, Jennifer Aniston, Ty Burrell, Kelsey Grammer, Danny Trejo… / En V.F. : Bérengère Krief, Issa Doumbia, Florent Peyre…
Genre : Comédie/Aventure
Date de sortie : 12 octobre 2016

Le Pitch :
Jadis, les cigognes parcouraient le monde pour livrer les bébés. Désormais, les choses ont bien changé. Le Mont Cigogne ne s’occupe plus de ce genre d’affaire, mais abrite une entreprise florissante de livraison de colis pour un géant d’internet. Junior, une cigogne particulièrement zélée, convoite une importante promotion mais se retrouve, à la suite d’une succession d’événements causés par son amie Tulip, à relancer accidentellement la machine qui fabrique des bébés. Il se retrouve alors à devoir gérer un enfant, au risque de se faire renvoyer par son patron. Une seule solution s’offre alors à lui : livrer le plus vite possible le bébé et reprendre le cours de sa vie. Commence alors une grande aventure…

La Critique :
Quelle surprise de retrouver le réalisateur de Sans Sarah rien ne va, American Trip et Nos Pires Voisins aux commandes du nouveau film d’animation des studios Warner ! Quelques semaines après Nos Pires Voisins 2, Nicholas Stoller change radicalement de registre et livre une aventure familiale inspirée de sa propre expérience de parent, épaulé par Doug Sweetland, un ancien de chez Pixar.

Cigognes-et-compagnie

Finis les gags plus ou moins graveleux et place à des cigognes qui livrent des bébés, conformément au mythe vieux comme le monde qui veut que ce sont ces oiseaux précisément qui apportent les enfants aux heureux parents, après que ces derniers aient passé commande. Un concept que Stoller, qui a aussi écrit le scénario, parvient à adapter au monde moderne de façon relativement naturelle. En d’autres mots, on y croit. Dans l’univers du long-métrage, comme le souligne un des personnages, il y a plusieurs façons d’avoir un enfant. L’une d’elle consistant à faire appel aux cigognes et à leur machine qui fabrique des bébés à la chaîne. Le truc, c’est que Cigognes et Compagnie commence justement au moment où de telles pratiques ne sont plus d’actualité pour les oiseaux, désormais sous-traitants d’une boite comme Amazon. Le fait qu’un bébé sorte par accident de l’usine laissée à l’abandon étant le point de départ de l’histoire et de sa volonté de livrer un message bienveillant et universel sur le fait de devenir parent. Un message qui constitue d’ailleurs l’un des gros points forts du métrage, tant celui-ci est illustré avec pertinence, sensibilité et humour. Il n’y a qu’à voir la formidable et vibrante séquence finale pour s’en convaincre.

Malheureusement, si la conclusion est remarquable sur tous les points, tout comme l’introduction, dynamique, virevoltante même et parfaitement cadencée pour présenter l’histoire et ses enjeux, il n’en pas toujours de même quant à tout ce qui se situe au milieu. Si Junior, le héros, s’avère vite attachant et drôle, lui-même garant de la verve comique adaptée à un large public, de Nicholas Stoller, ce n’est pas le cas de tous les personnages. Le pigeon un peu débile voit ses interventions tomber quasi-systématiquement à plat. Si la jeune Tulip, la seule humaine du Mont Cigogne ne démérite pas et que certains autres protagonistes se retrouvent au centre de séquences amusantes et/ou émouvantes, le film fait montre d’une incapacité certes pardonnable mais néanmoins chronique à imposer des personnages secondaires un peu transparents ou anecdotiques. Le scénario va également trop vite. On sent, peut-être parce que Christopher Miller et Phil Lord de La Grande Aventure Lego sont à la production, que Cigognes et Compagnie veut tracer et imposer une rythmique frénétique, mais il n’y parvient pas toujours sans se prendre les pieds dans le tapis. Du coup, l’humour en pâtit. La profusion de gags fait que certains se détachent toujours mais beaucoup se vautrent aussi, constituant autant de ratés qui finissent par rendre la progression du récit un peu brouillonne. Les idées se bousculent et mettent en exergue le petit manque de tenue de l’ensemble. Le voyage de Junior, de Tulip et de leur colis si spécial se suit sans déplaisir mais l’accumulation de petits travers incite à faire la comparaison avec les fleurons de Pixar ou même avec La Grande Aventure Lego, dont l’équilibre et l’efficacité fait office de modèle à suivre.

Niveau animation, le film fait bonne figure. Les passages dans les airs tout particulièrement, sont parfois saisissants. Surtout en 3D. Les personnages par contre, apparaissent peut-être, concernant deux ou trois d’entre eux, trop simplistes. Là encore, sur un plan purement formel, la production pêche par un manque d’ambition, par rapport à la concurrence. Il faut dire que nous sommes devenus exigeants en matière de films d’animation et si Cigognes et Compagnie fait preuve d’une bonne volonté à toute épreuve, il ne rivalise pas avec les canons du genre, malgré la belle réflexion qu’il s’échine à illustrer et qui répond à des questionnements d’actualité avec intelligence.

En Bref…
Cigognes et Compagnie fait office de joyeux outsider face aux poids lourds du cinéma d’animation. Plein de fougue et d’entrain, il s’avère moins souvent drôle qu’il aurait pu l’être et un peu trop bancal, mais gagne clairement ses galons quand il nous délivre un grand message de tolérance et d’espoir, qu’il serait malvenu de ne pas accueillir avec le sourire. Et puis le héros est vraiment sympathique !

@ Gilles Rolland

Cigognes-et-compagnies-2
  Crédits photos : Warner Bros. France


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Onrembobine 57561 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazines