Dans son dernier livre, Cher Dieu… (Chiflet & Cie, 160 pages, 15 €), Jean-Loup Chiflet avoue qu’il doute depuis 70 ans. La question de l’existence ou de la non-existence de Dieu l’obsède. Cet ouvrage, s’il avait été publié il y a vingt ans, aurait probablement été considéré comme un OVNI littéraire car le sujet n’entrait guère dans les préoccupations d’une société laïcisée qui se croyait enfin débarrassée des religions. Il en va tout autrement aujourd’hui car, si Nietzsche avait proclamé la mort de Dieu il y a près d’un siècle et demi, un nombre croissant de nos contemporains agissent comme s’ils n’avaient jamais reçu le faire-part. Ecrire ce texte en 2016 n’a donc rien d’incongru, d’autant que l’auteur, s’affranchissant des discours nostalgiques, des confessions assommantes ou des prêches culpabilisants, traite son sujet avec l’humour et l’érudition qui sont depuis longtemps sa « marque de fabrique ».