Partager la publication "[Critique] MASCOTS"
Titre original : Mascots
Note:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Christopher Guest
Distribution : Parker Posey, Ed Begley Jr., Chris O’Dowd, Bob Balaban, Jennifer Coolidge, Christopher Guest, Zach Woods, Jane Lynch, Harry Shearer…
Genre : Comédie
Date de sortie : 13 octobre 2016 (Netflix)
Le Pitch :
C’est bientôt le grand jour ! Celui qui verra s’affronter les mascottes du monde entier pour le titre suprême. Des concurrents qui vont se livrer à des numéros étonnants affublés de costumes plus ou moins loufoques…
La Critique :
Christopher Guest peut se targuer d’une carrière extrêmement riche. Acteur, producteur, scénariste, réalisateur et compositeur, il a tout fait, mais reste associé, à l’instar d’Harry Shearer et de Michael McKean au film culte This is Spinal Tap, qu’il a porté avec ses deux amis, avant de voir s’envoler le phénomène. Un long-métrage emblématique qui a joyeusement secoué la communauté hard rock/metal pour au final encourager Guest, Shearer et McKean a véritablement entrer en studio pour enregistrer un album, avant de rejoindre la scène à l’occasion de concerts mémorables.
Personnalité phare de l’humour anglais, Guest revient ce mois-ci avec Mascots, qu’il a écrit, réalisé et dans lequel il joue. Une raison suffisante pour s’y intéresser de près…
On retrouve dans Mascots beaucoup de visages connus, comme celui de Chris O’Dowd (Good Morning England), de Jennifer Coolidge (2 Broke Girls), de Parker Posey (Café Society), de Jane Lynch (40 ans toujours puceau, Glee) ou encore de Bob Balaban (Moonrise Kingdom, The Monuments Men). Sans oublier Christopher Guest lui-même et son acolyte de Spinal Tap Harry Shearer (par ailleurs également populaire pour sa voix, qui double plusieurs personnages des Simpson). Autant d’acteurs qui, associés à un sujet aussi fantasque que celui de Mascots, pouvaient permettre au long-métrage de se détacher et de s’imposer comme la comédie sympathique qu’il avait l’air d’être sur le papier. Dans les faits, même si il est difficile de parler de déception, il faut bien reconnaître que le spectacle n’est pas aussi bon qu’espéré.
Christopher Guest adopte un peu la même posture qu’avec This is Spinal Tap, à savoir celle du faux documentaire. Son film est parcouru d’interviews des participants à la compétition qui voit s’affronter plusieurs mascottes, et les séquences intermédiaires semblent avoir été « volées » pour ressembler (ou tout du moins essayer) à des tranches de vie en coulisse censées nous rendre les personnages sympathiques ou antipathiques suivant les cas. Le problème, c’est que ce qui fonctionnait à plein régime dans Spinal Tap tombe un peu à plat ici. Au début, c’est amusant mais la routine s’installe vite et ni les répliques ni les ressorts comiques ne parviennent à maintenir le récit à un niveau digne de la réputation et du talent du chef d’orchestre.
Il est certes plutôt drôle de voir s’affronter des personnages en mousse et certains échanges ne manquent pas de piquant, mais pas de quoi sauter au plafond non plus. Guest s’est visiblement un peu laissé guider par de bons vieux clichés, sans chercher à sublimer son postulat pourtant prometteur. Les acteurs, de leurs côtés, font ce qu’ils peuvent mais encore une fois l’écriture bancale et un peu feignante plombe leurs performances. Du moins jusqu’à ce que les mascottes entrent en scène et accomplissent leur numéro. C’est à ce moment que le métrage reprend un peu du poil de la bête. Mieux vaut tard que jamais, et Mascots de s’avérer plus inventif quand il s’agit de montrer les participants en action, au cours de spectacles parfois très audacieux, que quand il s’agit de faire exister à l’écran le trop grand nombre de personnages.
Assez court, Mascots n’est pas non plus un monument d’ennui, mais semble assez anecdotique. Pas assez délirant, il joue la sécurité et n’exploite pas correctement toutes les possibilités qui auraient pu s’offrir à lui si il avait fait preuve d’un esprit un peu plus frondeur. On retiendra donc quelques gags et ces fameux numéros, ainsi que la présence de comédiens qu’il est de toute façon toujours agréable de retrouver, même si le contexte ne leur donne pas la chance de briller comme il se doit.
En Bref…
Christopher Guest livre avec Mascots une comédie peu inspirée mais néanmoins attachante, ne serait-ce que pour le caractère bariolé de ses personnages. Quelques séquences se détachent mais tout est très gentil et policé. C’est dommage. Surtout de la part d’un artiste qui par le passé, a déjà su imposer une verve qui, on le sait, peut faire des merveilles.
@ Gilles Rolland
Crédits photos : Netflix