C’est bien la première fois depuis très longtemps les amis que les chroniques à rédiger se bousculent au portillon. Il faut dire que j’ai sacrément bien lu ces derniers jours. Des lectures pas très longues et très addictives, dois-je avouer – mais je viens de me replonger dans un gros pavé sur la famille Hugo, donc le rythme va un petit peu se ralentir.
Marcel Pagnol nous décrit là son enfance. Son petit frère Paul, son père à qui il voue une grande admiration teintée de possessivité, les premières vacances à la campagne loin de tout après une année de plus à l’école primaire. Et surtout, la première chasse avec ce fameux père (même si ce dernier n’est pas vraiment au courant – vous verrez…).
Il s’agit là d’un classique depuis les années 60. Pourquoi ? Peut-être déjà parce que Marcel Pagnol était déjà un grand nom du cinéma et qu’il deviendra très vite aussi un grand nom du théâtre. Une réputation qui n’est plus à faire mais il a pourtant réussi à se tailler une belle place dans la prose et dans la biographie. Comment a-t-il réussi ? Déjà en racontant la vie, l’enfance de très nombreux petits garçons, du moins ceux de sa génération. Et tous nous pouvons nous retrouver dans des moments simples, des moments passés en famille : les oncles, les frères et sœurs, les plaisirs et les jeux improvisés, les petites aventures qui nous semblaient de grands défis, les mille et une choses féeriques de la nature qui nous semblaient alors les plus belles au monde les soirs d’été. Vous voyez là où je veux en venir ?
Mais le meilleur dans tout ça, c’est la façon qu’a l’auteur de nous le raconter. Tout simplement, sans fioritures, mais en douceur tout de même. Évidemment qu’on adore faire étudier ce livre au collège ou au lycée, la langue est simple mais belle, le thème est commun mais merveilleusement traité. Ce livre se laisse savourer sans aucune difficulté. C’est une vraie gourmandise et j’ai pris un immense plaisir à découvrir à la fois la plume de l’auteur et la vie du petit garçon qu’il a été.
Je ne peux que vous conseiller cette lecture rafraîchissante et agréable. J’ai très hâte à présent de lire Le Château de ma mère.
Marcel Pagnol, La Gloire de mon père, aux éditions Portuno, 5€70.