Brasserie Eric Lecerf

Les grands classiques de brasserie mais… bien tournés

En peu de temps après son installation, Eric Lecerf est devenu une des personnalités incontournables des métiers de bouche dans la ville d’Orléans. Il faut reconnaitre que l’homme possède un sérieux passé et une expérience chez les plus grands. Le Chapon Fin à Perpignan, chef de l’Astor à Paris et surtout quelques huit années au côté de Joël Robuchon, dont deux ans à la grande époque de Jamin. Ça vous forme un homme. A Orléans, il est né dans la région, il a voulu se ranger des étoiles pour ouvrir une grande brasserie dans le quartier en pleine mutation de la vieille ville et des bords de Loire… Atterrissage réussi au vu du succès de l’endroit. Ses recettes pour y parvenir ?

Une grande salle claire, vaste, agréable, sur deux étages avec une terrasse sur rue piétonne, et de l’extérieur comme à l’intérieur un style vaguement moderne pas très avenant. A la lecture de la carte, des plats typiques de brasserie, rassurants, mais cependant fort variés. Rillettes de thon et pain grillé sur la table à peine assis après un accueil efficace et un service adorable tout au long du repas.
Dans une carte des vins relativement courte mais bien construite, les entrées de gamme sont autour de 27 à 30 €, ce qui demeure fort raisonnable et le Morgon Côte du Py de chez Piron en est la parfaite illustration.

Dans la richesse du choix des entrées, difficile d’éviter les Oeufs mimosas, cette belle entrée souvent massacrée sur l’hôtel du « tout préparé ». Ici, c’est tout simplement une belle réussite, tant par la présentation, la générosité du plat et la qualité des ingrédients.

Au même niveau mais plus travaillé, le Cannelloni d’aubergine, jambon Serrano, et mozzarella est en fait une grosse aubergine roulée, farcie de caviar d’aubergine et agrémentée de sauce tomate, jambon et mozza. Une très belle entrée, copieuse, bien que servie (très) froide. La Tarte fine de burrata, caviar d’aubergine et légumes croquants possède une pâte à tarte trop dure pour que l’on s’y attarde.

Classique des classiques de la carte, la Quenelle de brochet, sauce homardine, est une belle pièce, longue, peu gonflée paradoxalement, et accompagnée d’une excellente sauce, et d’une purée « robuchonesque » c’est tout dire !
Surprenant Osso bucco aux tomates fraîches qui est un plat plus qu’étonnant puisque présenté avec des pommes de terre grosses sinon grossières et décalées avec ce plat. Il semblerait, selon le chef, que les Orléanais ne supportent que des variations sur la pomme de terre en accompagnement. Dont acte, mais il vaudrait mieux alors retirer ce plat de la carte, d’autant que le jarret est fade et la sauce assez liquide.

L’esprit du maître est toujours très présent sur une Crème brulée d’anthologie et l’on voit soudain que l’ancien élève a bien retenu les leçons. Un véritable délice.

Finalement, Eric Lecerf travaille tranquille, sur une cuisine de brasserie simple, bien faite, généreuse sans aucun doute, travaillée avec soin en respectant les goûts de la clientèle locale, sans les heurter. Une vitesse de croisière un peu nonchalante mais finalement, une adresse sérieuse de la ville.
Continuant sur sa lancée, il a ouvert en janvier 2016 une boulangerie, viennoiseries, et quelques gâteaux avec Michel Galloyer sous l’enseigne Le Grenier à Pain. Un grand espace, four et atelier visibles, à quelques pas de la brasserie.

Rue des Halles
45000 Orléans
Tél : 02 38 54 20 00
www.brasserie-eric-lecerf.fr
Fermé le dimanche
Ouvert de 11h à 22h

Menus déjeuner : 13,50 € (1 plat) – 19,50 € (2 plats) – 25 € (3 plats)
Menu dîner : 35 € (3 plats et deux choix par plat)
Carte : 45 € environ

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