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Le soboro bento version végétarienne

Par Camillebook @carnetsdecam

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Il existe plusieurs types de pause-déjeuner : la pause-déj’ rapide, composée d’un sandwich engouffré sur le pouce devant l’écran d’ordinateur, la pause-déj’ relax, pendant laquelle on a le temps de se poser dans un petit restaurant entre collègues, la pause-déj’ flemme, durant laquelle on feint de manger rapidement devant son ordinateur alors qu’en fait on est en train de geeker sur le net, ou encore la pause-déj’ soleil, quand le ciel est bleu et que le square du coin semble être un havre de paix au sein de la jungle urbaine.

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Les délicieux bento du Kosyuen

Ayant changé trois fois de boulot en un an, j’ai alterné les quartiers parisiens, les collègues et les styles de pause-déj’. J’ai squatté les toits parisiens du 8ème arrondissement lorsque je travaillais pour une petite maison d’édition numérique nichée dans les sommets d’un immeuble haussmanien, arpenté de long en large le quartier Sainte Anne lors de mon bref et redoutable séjour dans une agence de voyages consacrée au Japon dont nous tairons le nom, et enfin, j’ai découvert, avec mon poste actuel dans la périphérie sud de Paris, les joies de la cantine d’entreprise.

Oui, c’est du sarcasme, vous m’avez bien comprise

😉
Quand je dis joie, je pense plutôt cauchemar en cuisine, avec des batteries de steacks surgelés, des cohortes de tomates en plastique, des kilos de riz pas cuit et des ruissellements de ketchup. Même si je dois moduler, car récemment le directeur de la cantine a changé et les plats se sont nettement amélioré, la réalité demeure la suivante : il s’agit de nourriture industrielle, avec un choix végétarien quasi-inexistant.

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Orgie de tempuras : un bonheur qui ne m’est pas permis près du stade Charléty 

Que voulez-vous, je n’y peux rien, chez moi manger se rapproche d’un culte très select où le moindre aliment fait l’objet d’un examen au microscope, et où les cookies sont vénérés au rang de grand prêtre. En un mot, j’adore manger ! Ce qui me fait sortir du lit le matin c’est la perspective du bon smoothie bowl composé de fruits frais et de granola qui m’attend, je ne tiens toute la matinée que dans l’espoir de savourer mon déjeuner. Or, ce plaisir m’a été ôté (arraché, plutôt !) lorsque j’ai commencé mon nouveau travail d’éditrice dans le sud de Paris. Tout d’abord, la cantine, donc. Mais cette dernière n’aurait pas été un problème si le quartier s’était montré plus accueillant envers les cuisines exotiques ! À part un sushi médiocre vers Gentilly, un bistrot bien viandard et une excellente boulangerie, il y a peu de raisons de s’extasier dans les environs !

Ce triste constat, à savoir la nullité abysmale de toutes les pauses-déjeuners à venir dans ce nouveau boulot, a fortement contribué à opérer le déclic du végétarisme en moi, et à me pousser à grands coups de pied dans la cuisine, un lieu que j’avais déserté depuis des années. Le deuxième déclic de l’année a été de me préparer des bento pour compenser l’absence de fantaisie culinaire de la cantine d’entreprise. Là, c’est mon amie Eugénie (encore elle, eh oui ! Elle a eu un rôle considérable dans ma vie ces derniers mois) qui m’a convertie à la bento-mania, m’assurant que sisisi, c’est possible de se faire à manger le matin avant de partir au boulot, du moment que tu t’organises et que tu ne mets pas dix plombes à te préparer.

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Exemple de bento : nouilles soba, crudités, algues, noix de cajou, gingembre rapé, oeuf dur et sésame noir.

Je me suis donc lancée un nouveau défi après cette conversation avec elle : me préparer un bento par semaine pour le boulot. Pourquoi un seul par semaine ? Parce que se préparer à manger le matin, il faut le savoir, ça prend beaucoup de temps et d’énergie, et que même si c’est très motivant et que j’en voudrais tous les jours, un par semaine c’est déjà bien ! En termes d’organisation, j’essaie de faire coïncider le jour du bento avec un matin où je n’ai pas besoin de me laver les cheveux (une opération matinale très chronophage, surtout quand elle est combinée à l’horrible tâche de devoir choisir ses vêtements). Ensuite, je m’arrange toujours pour préparer une partie des ingrédients la veille, et je sors tous les ustensiles nécessaires en évidence sur le plan de travail pour ne rien oublier le lendemain.

Aujourd’hui, je partage avec vous cette version revisitée du soboro bento : la version classique se compose de riz couvert d’omelette en petits morceaux et de boeuf ou poulet hâché. C’est une recette que mon copain avait envie de tester depuis longtemps, ayant gardé un souvenir ému des bento que lui préparait sa maman (japonaise) pour les excursions scolaires. C’est donc un bento réalisé en collaboration étroite que je présente à présent

🙂

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Pour réaliser cette recette, il vous faudra :

  • 60 grammes de riz japonais
  • 2 oeufs
  • 1 courgette
  • du sucre et du sel
  • du mirin
  • du miso rouge
  • des haricots verts
  • éventuellement du gingembre

Pour la préparation de la courgette, qui vient dans ma recette remplacer la viande, il faut que je vous explique les raisons du choix de ce légume : à la base, je voulais du tofu ferme, mais le bio de mon quartier était fermé le jour dit. Je me décidai donc pour de l’aubergine cuisinée à la façon nasu dengaku, mais, enfer et damnation ! Il n’y en avait pas non plus au rayon bio de Monoprix. Donc, avec un peu de réticence, je me suis résignée à tenter la recette avec de la courgette. Et au final c’était vraiment très savoureux, le miso rehaussant à merveille le goût de la courgette (à cet égard, je me dis que les personnes qui n’aiment pas l’aubergine à cause de son côté spongieux – dont je raffole – préféreront sans doute la version courgette).

Si vous n’avez pas beaucoup de temps le matin, je vous recommande de préparer la courgette la veille et de la mettre au frais pour la nuit, c’est ce que j’ai fait et ça m’a fait gagner beaucoup de temps. Idem pour les haricots verts.

  1. Épluchez et coupez la courgette en dés. Versez une cuillère à soupe d’huile de sésame dans une poêle et faites-y revenir les dés de courgette à feu moyens pendant une petite dizaine de minutes. Quand les dés sont fondants à l’intérieur et légèrement dorés à l’extérieur, ajoutez une cuillère à soupe de miso rouge et une cuillère à soupe de mirin. Laissez mijoter une à deux minutes, ajoutez les graines de sésame blond, remuez et retirez du feu : c’est prêt !
  2. Le matin du Jour J (ou plutôt B pour Bento), lancez le riz dès le réveil (personnellement j’ai un autocuiseur, ce qui est très pratique, mais si ce n’est pas votre cas, pensez à bien minuter la cuisson). Après avoir vaqué à vos occupations matinales, comptez une demi-heure environ pour la préparation du bento.
  3. Battez les oeufs dans un bol avec une cuillère à café de sucre et une cuillère à café de sel. Faites cuire à feu vif dans une poêle bien huilée en remuant régulièrement avec une fourchette ou des baguettes. L’omelette doit être le plus émietté possible.
  4. Étalez une couche de riz dans le fond de votre bento, puis recouvrez la première moitié de courgettes au miso, et la seconde d’omelette. Disposez quelques haricots au centre pour marquer la séparation.
  5. Pour la décoration, une tranche de carotte coupée en fleur de cerisier, une tomate cerise, un radis en fleur ou du gingembre mariné suffiront à donner le brin de couleur qui manque à votre bento !

J’espère que la recette vous a plu, n’hésitez pas à partager vos propres recettes ou vos retours sur cette version végétarienne ! Mata ne les amis

🙂



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