Je me souviens avoir vu il y a fort longtemps Le Journal de Bridget Jones (le film). J’avais alors pensé à l’époque : « C’est certain, ce n’est pas le petit bijou de cinéma d’auteur mais qu’est-ce que ça fait du bien ! ». En repassant devant le cinéma, je me rends compte que Bridget ne s’en sort toujours pas de ses déboires amoureux, mais qu’elle avance tout de même puisqu’elle va avoir un bébé ! M’est alors revenu en mémoire la promesse que je m’étais faite après le visionnage du premier film : lire le livre à l’origine de tout ça. Plus d’excuses pour reculer, la bibliothèque me l’a offert sur un plateau d’argent puisque je suis tombée dessus sans trop d’effort. Aujourd’hui, nous allons donc parler du fameux roman d’Helen Fielding, Le Journal de Bridget Jones.
En effet, il s’agit bien là d’un journal intime où Bridget note son poids, les calories prises dans la journée, les cigarettes, les unités d’alcool, ses déboires au boulot, les aventures de ses amies, les discussions avec ses parents mais aussi et surtout les hommes. Enfin, tout d’abord, surtout un : son patron. Alors oui, c’est niais par moment, carrément. Oui, il y a des choses à revoir (faire un régime alors qu’on pèse 57 kg. CINQUANTE-SEPT. J’ai cru que j’allais finir par taper l’héroïne à travers les pages face à cette lubie quotidienne.) Mais on a beau dire… Je trouve décidément cette héroïne attachante. Elle vit des choses qu’on a tous vécu : la solitude, la jalousie et l’obsession amoureuse bizarre et irrépressible, la honte face aux parents et aux amis de ses parents. Mais aussi des choses plus sérieuses : la remise en question professionnelle, la peur de finir seule à un âge où tout le monde autour de soi se marie et a des enfants. Rien de lourd, le roman reste agréable et n’est jamais plombé par ce genre de sujets, toutefois ils apportent plus de profondeur au récit.
Ce n’est pas juste l’histoire d’une nana qui boit un peu trop facilement et met des jupes pour exciter son boss. C’est aussi et surtout l’histoire d’une femme qui veut assumer son corps pour plaire quand bien même elle se trouve des bourrelets disgracieux. C’est cette amie qui se plie en quatre pour recevoir ses potes avec un repas de roi alors qu’elle ne sait pas cuisiner. C’est cette fille qui répond à son père au téléphone en pleine nuit parce que sa mère a décidé de « vivre sa vie ».
Côté écriture, ça se lit bien et vite. Je regrette les répétitions quasi-obligatoires du nombre de cigarettes, etc. qui plombent chaque journée. J’ai parfois eu du mal également avec le style parfois trop télégraphique – même si je comprends son utilisation. Et de façon très personnelle, je me suis un petit peu perdue dans les personnages, faute d’attention, mais cela n’enlève pas grand-chose à la compréhension du récit. Ce n’est pas un roman à l’eau de rose, ce n’est pas de la très grande littérature non plus, ce n’est pas une histoire comique, encore moins tragique. Disons que c’est un petit mélange de tout cela. Je ne regrette pas du tout ma lecture, mais je ne m’en serais pas beaucoup voulu non plus d’avoir fait l’impasse dessus. Je ressors de ce Journal avec le sourire et je vais courir voir le dernier film au cinéma. Et vous ?
Helen Fielding, Le Journal de Bridget Jones, traduit de l’anglais par Arlette Stroumza, aux éditions J’ai lu, 6€90.