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Travailler à l’étranger : tout ce que j’aurais aimé savoir avant de partir

Publié le 25 octobre 2016 par Alanlimo @ChristoChriv

Travailler à l'étranger : tout ce que j'aurais aimé savoir avant de partir

1. Tous les pays ne sont pas faits pour tout le monde

J'aurais aimé qu'on arrête de me servir ce bullshit constant, disant que toute expérience à l'étranger est bonne à prendre. Non, ce n'est pas vrai, et ça n'aide personne de continuer à servir ce mensonge.

La plupart, la grande majorité des expériences à l'étranger apportent énormément ; mais certaines personnes vivent très mal leur expatriation / job d'été à l'étranger / simple stage. Pour les raisons que je listerai ci-dessous, mais aussi, souvent, à cause du choc culturel. En Inde - où la vie trépidante, harassante, harcelante, dans une ville comme New Delhi, peut casser plus d'un(e) Français(e). En Chine - où la difficulté pour nouer des liens d'amitiés avec les Chinois, où le système de relations interpersonnelles, où les codes hiérarchiques, peuvent étouffer beaucoup de monde.

2. Virements internationaux / retraits

J'aurais aimé qu'on me prévienne que des frais de change et de virement s'appliquent si je choisis de recevoir mon salaire sur mon compte français, et qu'il est beaucoup plus pratique d'ouvrir un compte bancaire dans le pays dans lequel je me trouve. Et j'aurais aimé qu'on me parle de TransferWise, qui permet de faire des virements internationaux quasiment gratuitement - bien meilleur marché que Paypal ou qu'un virement international passé avec votre banque. Et qui me permet donc de faire des virement de mon compte français à mon compte étranger (et vice-versa) en payant beaucoup moins d'argent.

3. L'échange de permis

J'aurais aimé qu'on me prévienne dès le début qu'il est possible, dans la plupart des pays du monde où l'on s'expatrie (même temporairement), d'échanger son permis de conduire français contre un permis de conduire local. Ce qui permet, entre autres : d'immatriculer un véhicule, d'acheter un véhicule neuf / d'occasion / de le revendre, de s'assurer pour moins cher, etc.

4. Ne pas se faire entuber sur le droit du travail

J'aurais aimé qu'on me souligne qu'à peu près tous les pays du monde ont un droit du travail bien inférieur à celui de la France. Et que les boîtes françaises s'en donneront à coeur joie pour essayer de vous embaucher avec un contrat local - ce qui revient à vous entuber sérieusement. Refusez à tout prix, et menacez de les poursuivre en justice - surtout s'ils préfèrent donner le job à quelqu'un qui, lui, acceptera de travailler sous contrat local.

5 La solitude et le mal du pays

J'aurais aimé qu'on me dise qu'à l'étranger, on se sent souvent seul. Qu'il s'agisse d'un Erasmus, d'un semestre à l'étranger ou d'un simple job d'été, tout le monde n'a pas le caractère nécessaire pour se faire des amis en moins de deux minutes - en tout cas, ce n'était sûrement pas mon cas. Rester dans son appartement à regarder des séries ; commenter, liker, envoyer des messages sur Facebook ; se promener dans la rue en regrettant de n'avoir personne avec qui partager ça ... Alors, j'aurais aimé qu'on me parle de Couchsurfing ou de Geocatching ; j'aurais aimé qu'on me dise qu'il suffit de se faire un seul ami, pour avoir une porte d'entrée à une infinités de rencontres.

6. L'amour à distance, ça ne marchera pas

J'aurais aimé qu'on me dise que l'amour à distance ne marche pas. Que, dans un couple, on a toujours l'impression d'être l'exception, le couple qui marchera tant bien que mal, et qui surmontera la distance. Mais, non - s'expatrier, pour un job d'été à l'étranger, pour un VIE, pour un travail, pour un stage, pour n'importe quelle raison, crée une distance mentale encore plus grande que la distance physique. Celui qui part vit tant de choses, rencontre tellement de nouveaux mondes, de nouvelles personnes, s'ouvre des horizons tellement plus grands - tandis que celui qui reste, reste dans le même quotidien, toujours pareil, comme s'il n'évoluait pas, comme s'il ne bougeait pas, comme s'il stagnait. Jalousie ; méfiance ; scruter les nouvelles et les nouveaux amis Facebook de l'autre ; et-si-c'était-mieux-avec-elle-ou-lui ; la difficulté de parler de son quotidien à l'autre ; la distance, qui se creuse encore et encore. Mais si ça marche pour vous / si ça a marché pour un couple d'amis à vous, tant mieux hein !

7. Fuir les communautés d'expats

J'aurais aimé qu'on me dise que les communautés d'expatriés sont des environnements horribles, vivant en vase-clos et souvent coupés de la réalité du pays dans lesquels ils se trouvent - particulièrement sur le continent africain. J'aurais aimé qu'on me dise d'éviter les évènements organisés par les Alliances Françaises - souvent intéressants à voir, souvent humainement navrants à vivre.

Néanmoins, j'aurais aussi aimé qu'on me rassure, qu'on me dise qu'il ne faut pas se sentir coupable si on a le mal du pays et qu'on cherche à passer du temps avec des Français. Parler sa propre langue, avoir le même code culturel, les mêmes références, ça peut faire du bien, et c'est normal. Mais s'enfermer dans une communauté d'expats tout le temps, ça fait pourrir le cerveau.

8. Le home-sitting pour prolonger l'expérience

J'aurais aimé qu'on me dise que j'aurais pu rester un peu plus longtemps dans ce pays que j'ai eu l'impression de survoler, grâce au home-sitting ; qu'on me dise qu'il était tout à fait possible d'y rester plus longtemps, quelques semaines, quelques mois de plus, gratuitement, en allant m'occuper d'une maison et d'un animal de compagnie en échange de l'hébergement.

9. Le blues du retour

J'aurais aimé qu'on m'organise quelque chose pour m'accueillir au retour ; une transition, un accompagnement, dans le brusque changement qu'est un retour au pays. J'aurais aimé qu'on me dise de prévenir mes proches, qu'il faudra être un petit peu patient avant de me retrouver, ne pas me brusquer, ne surtout pas me demander : " alors, c'était comment ? "

10. L'assurance

J'aurais aimé qu'on me dise que l'assurance de ma carte bancaire ne marche que pour les achats effectués avec elle - et que tout ça ne dure que trois mois et, bien souvent, ne couvre que le strict minimum. J'aurais aimé qu'on me dise que j'aurais peut-être besoin de payer un docteur, l'hôpital, pour une fracture en faisant du ski ou du vélo, pour un accident de voiture pas très grave mais qui m'aurait amené aux urgences pour une nuit - et paf, 5000 € à débourser, pas pris en charge par la carte bleue puisque la location de vélo s'est faite en argent liquide. J'aurais aimé qu'on me dise qu'une assurance complémentaire, ce n'est pas cher payé, et ça peut vraiment sauver la mise. Que partir à l'étranger, oui, mais pas n'importe où et/ou à n'importe quel prix.

11. Vin / fromage / saucisson livrés à domicile

J'aurais aimé qu'on me dise qu'il existe un service de livraison mensuel de Vin / Fromage / Saucisson à destination de tous les pays du monde (trouvez-le par vous-même). J'aurais aimé qu'on me prévienne que les consulats et les ambassades peuvent, dans certains pays, offrir un service d'achat/livraison pour vous, pour ces denrées qu'on réclame à corps et à cris dès qu'on s'en va de l'hexagone.

12. L'échange de maison entre deux expatriés

J'aurais aimé qu'on me dise que certaines nationalités - Allemands, Anglais, Canadiens, Etats-uniens par exemple - sont tout aussi nombreux à venir en France que les Français le sont à partir dans ces pays. J'aurais aimé qu'on me dise de penser à chercher quelqu'un avec qui échanger ma maison, mon appartement à Paris contre un appartement à Londres, à Montréal ou à New York.

13. Aller voir ailleurs, ne serait-ce que pour mieux apprécier son chez-soi

Mais j'aurais surtout aimé qu'on me dise qu'il vaut regretter d'être parti plutôt que de regretter d'être resté. Dans le premier cas, on en appréciera que davantage ce qu'on a chez soi ; dans le second cas, on s'apitoiera toute sa vie quelque chose qu'on passera son temps à fantasmer, à rêver, à regretter.


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