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MY HALLOWEEN NIGHT - CLASSEMENT N°6 sur 8 - DON' T BREATHE : La maison des ténèbres par Matthieu

Par Christian Papia @ChristianPAPIA

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Synopsis : Pour échapper à la violence de sa mère et sauver sa jeune sœur d’une existence sans avenir, Rocky est prête à tout. Avec ses amis Alex et Money, elle a déjà commis quelques cambriolages, mais rien qui leur rapporte assez pour enfin quitter Détroit. Lorsque le trio entend parler d’un aveugle qui vit en solitaire et garde chez lui une petite fortune, ils préparent ce qu’ils pensent être leur ultime coup. Mais leur victime va se révéler bien plus effrayante, et surtout bien plus dangereuse que ce à quoi ils s’attendaient…

Le deuxième long métrage du réalisateur Fede Alvarez (après la réussite d’Evil Dead 2013) aura permis à celui-ci d’être produit par Sam Raimi qui en fait son nouveau protégé. Don't Breathe est annoncé comme « le meilleur film d'horreur de l'année ». Il tient toutes ses promesses dans un un condensé d'actions silencieuses, calibrées et totalement référencées. Le film est situé dans la ville de Détroit à l'abandon, (rappelons qu'elle subit depuis les années 80 mais plus particulièrement depuis 2008 une faillite économique meurtrière qui a vu ses maisons se vider d'année en année...), avec ces magnifiques plans automnaux aériens et ses maisons alignées dans des rues désertes. On ne peut s'empêcher de penser à It Follows ou bien encore Lost River qui l’utilisait. Ici, Détroit sert d'appui scénaristique à toutes explications, non nécessaires, accompagnant le destin de chaque personnage. Trois voleurs au destin tragique qui dans un contexte familial compliqué, n'ont pas d'autres solutions que d'aller piller ce qui reste de la ville. C'est donc dans une ambiance fortement connotée et une misère sociale tranchée que le film marque son territoire, construit autour d'une maison, parmi d'autres, théâtre silencieux à l'image de sa ville.

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Copyright Sony Pictures

Don't Breathe, qui prend la forme d'un huis clos, démarre doucement, enchainant les actions avec fluidité et cohérence. La mise en scène soignée, mâche le travail au spectateur qui n'a plus qu'à suivre les indications données pour comprendre le plan des trois délinquants. Si le scénario, minimaliste, peut fatiguer ou procurer un air de déjà-vu, la mise en scène et l'exercice stylistique auquel attèle Fede Alvarez laissent oublier toute facilité. Chaque élément esthétique est travaillé avec minutie ; les longs plans-séquences, rappelant fortement l'exercice de style de James Wan en présentant la maison dans Conjuring, la lumière contrastée de bleu et de rouge en opposition avec un décor délabré ou encore la composition sonore toute en subtilité... Les twists et les sursauts s'enchainent – même si la peur n'est pas toujours au rendez-vous – dans un découpage de l'histoire millimétré. Sans arrêt en train de jouer avec la notion de liberté, ici matérialisée par l'extérieur, Fede Alvarez concentre le climat horrifique dans le sous-sol, bas fond de l'horreur anti-conforme et couvert de perversité malsaine, créant un vrai « Sous-sol de la peur » pour faire référence au film de Wes Craven qui a inspiré Don't Breathe.

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Copyright Sony Pictures

Dans un pays où l’american way-of-life est toujours omniprésent dans les esprits troublés des jeunes, Don't Breathe ressort comme le symbole d'une réalité économique qui ferme les yeux sur un déficit culturel laissant place à un trop-plein de criminalité. Assumant chacune de ses références, Fede Alvarez n'en oublie pas moins son premier long-métrage Evil Dead dont il utilise toujours les outils qui ont fait son succès. En somme, un scénario économe habilement maitrisé, une esthétique soignée au profit de l'horreur sublimée et jamais stéréotypée avec pour la deuxième fois consécutive Jane Levy dans le rôle principal qui crève l'écran.

DON'T BREATH Bande Annonce VF Officielle 2016

MATTHIEU EB.

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