Synopsis: Meurtri dans sa chair et son esprit au cours d’une mission désastreuse à Kiev 8 mois plus tôt, Jay, ancien soldat devenu tueur à gages, se retrouve contraint d’accepter un contrat sous la pression de son partenaire Gal et de sa femme, Shen. Jay et Gal reçoivent de leur étrange nouveau client une liste de personnes à éliminer. À mesure qu’ils s’enfoncent dans l’univers sombre et inquiétant de leur mission, Jay recommence à perdre pied : peur et paranoïa le font plonger irrémédiablement au cœur des ténèbres.
Le film démarre sur une scène conjugale conflictuelle, amère introduisant deux personnages meurtris par la solitude émotionnelle qu'ils subissent après le retour brutal, dans leur famille, de la figure paternelle. Un dîner entre deux amis permet d'enclencher le brouillard intense qui va peser sur tout le film. D'une part un flou incohérent sur les flashs sectaires et mystérieux qui se déroulent dans leur maison et d'autre part ce job de tueur à gages, qui tente une explication vers le malaise du père dans un brouillon d'actions connotées et très approximatives. Kill List démarre et déjà beaucoup de questions se posent...
Copyright Senator Filmverleih
Le film ne traite pas tant d'une « liste » de personnes à tuer. Le réalisateur semble prendre plaisir à perdre le spectateur dans une incohérence sadique qui commence par son titre à l'opposé de son sujet principal. C’est dans cette logique qu'est construit Kill List, oscillant entre un montage heurté, décousu et alterné sur un fond de musique stridente apocalyptique. Tout semble conçu pour tromper, à commencer par le couple lui-même qui agit de manière totalement faussé, caché derrière un sourire hypocrite, une conversation téléphonique en Suédois ou un mensonge,... Cette notion de faux-semblant déteint sur l'intégralité des éléments du film créant un décalage perturbant alternant par exemple des scènes entre le père et le fils jouant à l'épée sur une musique aux basses impressionnantes sur un fond de chorale sectaire ou sifflement sournois. L'incohérence de chaque scène nous amène à penser qu'un élément par rapport à un autre nous guidera vers une quelconque explication. En vain.
Copyright Senator Filmverleih
Beaucoup de thèmes sont donc enclenchés, laissés au spectateur pour qu'ils en fassent leur propre interprétation. Une violence extrême liant le tout. Cette dernière participe à l'atmosphère crue et grisonnante et se faufile dans chaque scène. Qu'elle soit verbale (les disputes) ou physique (les meurtres), elle dégage une rage puissante et vindicative. Elle s'associe (beaucoup) à la religion mais également aux divers faits sociétaux en Angleterre, le tout dans un personnage incarné par le père qui, en plus de prendre la forme de la figure paternelle, est l'élément brouillard principal du film. Arborant son marteau comme principal outil de violence extrême, le réalisateur semble implicitement faire passer un message. La religion, la politique, la pédophilie, satire d'une classe sociale ou simple moquerie morale ? Derrière ce personnage ambigu, l'histoire tangue et l'on se demanderait presque si le film n'est pas juste un refoulement involontaire de réalité et une fuite à l'opposé des conventions sociales normatives. Or, si les cartons intertitres nous rappellent bels et bien qu'il s'agit d'un film de tueur à gages, Kill List, hybride et mutant (un thriller sous la forme d'un film d'horreur), trouble le spectateur qui n'est pas sûr de tout comprendre car c'est justement là où voulait en venir Ben Wheatey.
Kill list Bande annonce VOST
MATTHIEU EB.
$http://www.canalblog.com/cf/my/?nav=blog.content&bid=1345206$> $http://www.canalblog.com/cf/my/?nav=blog.comment&bid=1345206$> $http://www.canalblog.com/cf/my/?nav=blog.category&bid=1345206$>