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Etini Neya

Par Mayday

Donne-moi cette flûte et chante
La plus belle des logorrhées.
Quand la flûte geint, elle enchante
Et rend la vie au sang figé.
En hiver, prends-tu pour demeure
La forêt, ce charmant palais?
Longes-tu le ruisseau clameur?
Foules-tu, pieds nus, ses galets?
Sais-tu te nourrir de lumière
Jusqu'à l'ultime satiété?
Lécher le vin, dans la prière
Des chairs férues, est piété.
T'assieds-tu à l'ombre des vignes,
L'après-midi dans ce décor?
Les grappes gorgées te font signe,
Luisant comme des lustres d'or.
T'étends-tu sur l'herbe le soir?
Ton drap est-il air et quiétude,
Quand ta rancœur, au moelleux noir,
Se sucre de mansuétude?
Donne-moi cette flûte et chante
Ce chant qui embaume les cœurs.
La flûte geint comme l'amante
Fend l'inertie, d'un cri rieur.


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