Magazine Beaux Arts

Expositions « Abstractions narratives #1 » Andrea Büttner & Flatland | MRAC – Sérignan

Publié le 29 octobre 2016 par Philippe Cadu

Du 06 novembre 2016 au 19 février 2017 - Vernissage samedi 5 novembre 2016 à partir de 18h30

http://mrac.languedocroussillon.fr/

Flatland / Abstractions narratives #1

En 1884, le professeur et théologien anglais Edwin A. Abbott (1838-1926) publie Flatland, une aventure à plusieurs dimensions, un récit allégorique contre le dogmatisme dont les protagonistes sont uniquement des formes géométriques. Le narrateur, un carré originaire de " Flatland ", un monde en deux dimensions, y raconte sa découverte de " Spaceland ", un monde en trois dimensions. De retour dans sa contrée, un univers où tout est plat, ce carré se confronte à l'impossibilité de convaincre sa communauté de l'existence d'une 3ème dimension, pour elle inexorablement impensable et invisible. Déclaré hérétique, il est alors enfermé en prison, et c'est depuis sa geôle qu'il fait le récit de sa révélation et de son infortune.

L'exposition Flatland / Abstractions narratives #1 se concentre sur des artistes faisant doublement écho dans le domaine des arts visuels au livre d'Edwin A. Abbott. D'une part, parce que les artistes ici sélectionnés composent des récits à partir de formes abstraites ; d'autre part, parce qu'en télescopant les notions d'" abstraction " et de " narration ", ils peuvent être considérés comme hérétiques du point de vue d'une certaine histoire de l'art, reprenant ainsi en quelque sorte le rôle du Carré d'Abbott.
Inséparable de la modernité artistique, l'abstraction s'est en grande partie fondée sur le rejet de la narration et du symbolisme dans le champ des arts visuels. Mise en crise du paradigme classique de l' Ut Pictura Poesis - qui aligne les arts visuels sur les arts discursifs de la rhétorique et de la poésie -, la modernité artistique correspond à l'invention d'un nouveau paradigme dont l'abstraction picturale est le point d'orgue. En effet, prenant souvent la musique pour modèle, les pionniers de l'abstraction on tcherché à créer des langages plastiques autonomes, dégagés de toute dimension symbolique et narrative,au profit de dimensions strictement expressives et sensibles, de l'ordre du visible et de la sensation. C'est pourquoi, associer " abstraction " et " narration " en parlant d'abstractions narratives pourrait tout d'abord passer pour une contradiction dans les termes, une contradiction pourtant remise en question par un grand nombre de productions contemporaines. En effet, par-delà la diversité des questions abordées par les artistes ici réunis, chacun d'eux compose des récits à partir de formes abstraites, souvent inspirées de la modernité artistique, qu'ils chargent de références à des champs artistiques et extra-artistiques. Lire La suite...

Andrea Büttner " Piano Destructions "

Le Mrac a le plaisir de présenter la première exposition personnelle en France de l'artiste allemande Andrea Büttner. L'exposition présente le projet Piano Destructions, ainsi qu'une nouvelle série d'oeuvres spécifiquement produites et pensées pour le cabinet d'arts graphiques du musée. Andrea Büttner y propose un parcours iconographique inédit, fait d'échos, de doutes, d'ambivalences et de rapprochements, invitant le visiteur au coeur de ce qui constitue et motive son travail depuis ses débuts.

Chez Andrea Büttner, les émotions telles que l'embarras ou la confusion se renversent en affirmation positive. Son travail se développe librement à travers l'usage de médiums traditionnels nécessitant engagement physique, labeur et savoir-faire, comme la gravure sur bois, l'eau-forte, la peinture sur verre ou encore le tissage. Un intérêt marqué pour les techniques d'impression se retrouve dans son utilisation de la sérigraphie ou encore de l'offset, en parallèle à une approche conceptuelle et à des médiums aussi variés que la sculpture, la performance ou la vidéo. Au sein de cette diversité de moyens, où l'invisibilité d'un geste peut côtoyer la beauté d'une gravure, modestie et simplicité se dégagent toujours du travail. Un intérêt pour la fragilité humaine associée à l'imperfection de la figure de l'artiste traverse sa pratique. Andrea Büttner pose la question du regard et de l'ambivalence du jugement esthétique. Dans ses expositions, l'oeuvre et sa réception par le visiteur prennent une place égale, et le jugement esthétique y est toujours traité avec ambivalence et doute, sans affirmation autoritaire, ni mise en avant excessive de l'artiste. La radicalité de son travail se traduit par l'exploration récurrente de sujets sociaux, politiques et esthétiques touchant à l'histoire de l'art et à celle du goût, à la religion, la pauvreté, la notion de partage, de communauté ou de consensus, et le sentiment de honte, qu'elle conçoit comme une force créatrice et une éthique de regard sur le monde. Lire la suite...

MRAC, 146, avenue de la plage - BP 4 - 34 410 Sérignan. Tél : 04 67 32 33 05

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