Lire un ouvrage dont on connait - même assez peu ou de loin - l'auteur s'avère toujours un exercice difficile. En parler devient encore plus délicat et rester objectif dans son jugement représente alors un véritable travail d'équilibriste!
Quand on m'a signalé la publication par Mohamemed ALLAOUI, ancien haut cadre de la grande maison où j'ai travaillé, je me suis précipité pour l'acheter.
Il s'agit de d'un roman intitulé " DES VOIX ET DES OMBRES" paru en 2014 chez les Editions AÏNI BENNAÏ - collection "Fictions".
L'auteur, spécialiste reconnu de la numismatique, aurait-il découvert l'écriture durant sa vie de jeune retraité? D'autres ont bien découvert d'autres passions, loin de leurs préoccupations professionnelles, dans ce qu'on peut appeler leur deuxième vie! Avait-il une envie secrète de s'éloigner de l'histoire des monnaies anciennes pour écrire une histoire moderne et contemporaine !
Mais peut-on passer aisément de la numismatique à la littérature ou du moins à l'écriture ? Je crois bien que Mohammed ALLAOUI n'y soit pas parvenu avec son ouvrage.
N'est pas Stieg LARSON qui veut! Quand on veut mêler à une enquête populacière une jeune informaticienne géniale et délurée, on doit se souvenir que des millions de personnes ont lu MILLENIUM et connaissent Lisbeth Salander.
Les histoires d'amour contrarié entre fille de colon et garçon du "bled" ont par ailleurs été maintes fois relatées, parfois avec talent.
Les personnages qui accrochent le lecteur sont ceux qui ont du volume, de la présence réelle et vraisemblable, sinon on n'y croit pas ou on ne comprend pas leur comportement, comme c'est le cas de ce banquier - le personnage du roman pas l'auteur bien sûr - qu'on n'arrive pas à imaginer dans un vie réelle.
Les intrigues policières nécessitent une maîtrise parfaite dans la construction de l'intrigue, dans le montage des dialogues, leur spontanéité et leur pertinence. Tout cela manque à ce roman.
Mais bon, cela aurait pu passer si le récit était fluide et agréable! Or, la lecture de ce roman est pénible et elle est rendue encore plus pénible par la composition graphique presque artisanale du livre.
Bref, près de 240 pages assez indigestes! Dommage, car j'aurais voulu tant dire du bien du roman de Mohammed LAALLOUI. J'espère qu'il ne m'en voudra pas trop.