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[Interview] Nico Augusto de l’émission RIP, nous parle de son premier livre : Les Saisons du Paradis

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Interview] Nico Augusto de l’émission RIP, nous parle de son premier livre : Les Saisons du Paradis

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Comment un chasseur de fantômes devient-il écrivain ?

Et bien je ne sais pas trop… Je ne me suis pas posé la question (rires). Pour être franc, je ne me suis jamais considéré comme chasseur de fantômes, c’est plutôt une appellation que les médias grand public nous ont attribué. Je me vois comme un explorateur et témoin de la vie. Écrire a toujours fait parti de mes envies, j’ai commencé très tôt à écrire des petites fictions qui ne seront pas publiées, puis j’ai commencé à prendre confiance en moi, et je crois que c’est de là qu’est venue l’envie d’écrire un livre un jour. La société dans laquelle on vit, aime nous enfermer dans des boites car c’est plus facile pour analyser ses sujets. Moi je n’aime pas les boites, on doit sortir de cela, même si je te l’accorde, ce n’est pas toujours facile.

Que réponds-tu à ceux qui pourraient te dire qu’ils se seraient attendus à un livre relatant tes expériences dans les lieux hantés ?

Je n’avais pas envie d’écrire ce genre de livre.Je souhaitais explorer la fiction, la création de personnages. Si ils veulent un livre sur le domaine, mon frère (Anthony Augusto, ndr) en a écrit un. Je voulais relever un défi. Tu vois, quand on a commencé en TV avec Canal, on était des provinciaux pour eux, mais on n’a rien lâché et ils ont signé quatre saisons de 32 épisodes de RIP, c’était cool. Pour le livre c’est pareil, tu es personne mais tu fais ce qui correspond à ce que tu rêves.

De quelle façon Les Saisons du Paradis est-il lié à RIP ?

Les deux sont au cœur d’un grand mystère, à savoir la mort. Que se passe-t-il après celle-ci ? C’est la grande question que j’étudie, qui me fascine. Avec RIP, on remonte le cours historique pour décrypter les légendes et ensuite enquêter sur le terrain avec des méthodes très particulières basées sur des variations de températures, magnétiques et autres. Avec le livre, l’exploration est autre. J’ai beaucoup lu et enquêté dans des domaines extrêmement fascinants comme le shamanisme, la réincarnation, l’énergie… Nous savons bien plus de choses que ce que les grands médias nous laissent croire mais il faut aller chercher, fouiller, se remettre en question, ce n’est pas toujours facile, mais c’est magique spirituellement.

Ton livre se fait le vecteur de craintes qui sont cruellement d’actualité car liées à l’extinction de certaines espèces et plus généralement à tous les dégâts qu’a pu faire l’homme sur son environnement. Souhaites-tu par ce biais tirer la sonnette d’alarme et penses-tu que la fiction soit le meilleur moyen de le faire ?

Oui, c’est quelque chose qui me fait beaucoup souffrir interieurement. Je vois notre planète se détruire à petit feu, nos océans, nos forêts, nos enfants, nos animaux. Je crois que nous avons un devoir de protection et de conservation. Je ne crois pas à notre système actuel, il est mort depuis longtemps et sert a engraisser la même élite qui détruit notre planète depuis un siècle. La barrière de corail est entrain de disparaître, tout le monde s’en fout, le parc du Virunga subit des pressions énormes de compagnies pétrolières pour son exploitation, le pH de nos océans est si élevé que nous perdons chaque jours des espèces qui le peuplent depuis des siècles…. Sans parler des enfants que nous exploitons à travers le monde pour des sociétés qui amassent toujours plus de dollars. Je suis écœuré mais pas abattu. On peut encore changer les choses.J e vais te donner un exemple : si demain Tony Stark était végétarien et bien nos enfants diraient c’est cool je veux être comme lui. Je crois que la fiction peut être un bon moyen pour faire changer les mentalités.

L’histoire de Yann distille un espoir ténu. Une façon pour toi de dire que malgré les apparences, tout n’est jamais perdu et qu’un revirement est encore possible ? Les Saisons du Paradis est-il un roman optimiste ?

Oui, très clairement. Même si il y a une grande partie très sombre au travers du récit. Le voyage est parsemé d’éclaircies. La nature est beaucoup plus subtile que l’on ne peut l’imaginer mais elle est aussi impitoyable. Le livre s’inspire de ce que je crois d’un point de vue factuel. Le monde part en vrille et nos dirigeants jouent avec nous pour assouvir leur soif de pouvoir, mais un jour les choses vont se gaufrer .C’est ainsi, c’est le chemin de la vie sur cette merveilleuse planète. N’oublions jamais qu’il y a déjà eu cinq grandes extinctions avant nous et que nous sommes les prochains d’une façon ou d’une autre. Oui, comme je te le disais, je reste optimiste (rires). Imagine un instant que la vie ne soit pas liée à notre planète mais a quelque chose de plus grand, à savoir l’univers, et que les énergies qui composent chaque chose de cet univers s’échangent à l’infini et pour toujours. Au final, on meurt, pas vraiment, car c’est seulement notre enveloppe physique qui est concernée. Donc comme je te le disais, je suis optimiste de ce point de vue. Et le roman essaie de véhiculer ce message. De casser les conventions du monde matériel comme on le connait.

La relation entre le jeune héros et son chien est très intéressante. Peux-tu nous expliquer comment t’es venue une telle idée, notamment au niveau de leur moyen de communication ?

Ani était mon chien. Quand il est décédé, j’ai décidé d’écrire une histoire dont il ferait partie.Puis est né Yann, un jeune garçon qui me ressemble un peu. Durant mes années de recherches sur le paranormal, j’ai découvert des centaine de témoignages au sujet de la communication entre les hommes et les animaux. Puis chez les indiens, chamans et civilisations pré-colombiennes, la communication est forte entre les espèces. C’est un peu comme cela qu’est née leur méthode de communication.

Le héros est d’ailleurs atteint du syndrome d’Asperger. Est-ce pour toi une façon de nous dire à nous lecteurs, que la différence, parfois montrée du doigt, est surtout une force ?

Peut-être, mais je n’aime pas le mot « différent ». Il me ramène instantanément au mot « norme ». Je dirais que nous sommes tous uniques, et à la fois tous les mêmes. Le monde actuel nous force à vivre dans un moule donc il est normal que nous cherchions à prouver contre vents et marées que nous sommes uniques. Mais il n’en a pas toujours été ainsi. Ce que j’ai essayé de faire avec le livre est une répartition juste de différentes cultures, pays, et espèces. De montrer le monde à travers ce qu’il offre de plus beau pour le mettre en opposition avec ce que nous créons de plus laid.

Comment s’est déroulé la rédaction des Saisons du Paradis ?

Très difficile et longue. J’ai commencé à écrire le fond du livre, en essayant de répondre a deux questions : sommes-nous d’origine extraterrestre  ? Que se passe-t-il après la mort ? Je vous rassure, je n’ai pas trouvé les réponses de façon scientifique, même si pour l’une des deux, on peut avancer certaines choses qui tiennent la route. Personnellement, j’y ai trouvé ma réponse plutôt spirituelle et je me sens mieux depuis quelques temps.
Puis en 2012, mon chien Ani est décédé. Je l’ai intégré au récit et j’ai créé une dizaine d’aures personnages. Ce fût difficile mais très constructif. J’ai voyagé, lu, rencontré beaucoup de personnes pour l’écrire. Je peux te dire que ce n’est que le début des Saisons du Paradis.

Pourquoi ce titre ?

Il ramène a deux choses qui sont primordiales pour moi : la Spiritualité (et par pitié ne pas confondre avec la religion qui est le contrôle des masses par l’aveuglement) et la Nature, qui est notre Mère à tous.

Dirais-tu qu’il s’agit d’un roman cinématographique, en cela qu’il contient un certain nombre de références puisées notamment dans le cinéma d’anticipation américain ?

Un peu oui. Il y a beaucoup de descriptions au cours du récit. La thématique, les personnages et le monde dans lequel ils évoluent ressemblent à l’univers d’un film. Pour écrire, on se nourrit de ce que l’on voit, écoute, mange, transpire et dans le lot, il y a des films qui m’ont marqué, des livres, des séries. Il y a quelques clins d’œil aussi. Je me suis un peu amusé…

Et d’ailleurs, souhaiterais-tu qu’il connaisse dans un futur plus ou moins proche une adaptation en film ou en série ?

Oui, j’aimerais bien, mais chaque choses en son temps. Je suis entrain décrire la suite directe et un spin-off. Nous enregistrons aussi l’audio book avec une composition musicale originale .Cela me prend tout mon temps. Mais je ne vais pas lâcher cet univers.

Les enquêtes paranormales, les jeux-vidéos et maintenant la littérature. Quel est le lien entre toutes tes activités ?

La vie. Essayer encore et encore, se chercher. Bien prétentieux celui qui affirme qu’il a toujours su ce qui l’aimait ou voulu faire. La vie nous amène sur des sentiers imprévus. J’ai envie de crier aux gens, « sortez de votre routine », « brisez les conventions du système », « vivez votre vie avec amour et respect ».

Je sais que tu es très engagé dans la protection animale. Pourrais-tu nous en parler et nous expliquer notamment en quoi tes convictions ont d’une certaine façon motivé l’écriture de cet ouvrage ?

Tes lecteurs vont commencer à avoir peur (rires). Oui je ne supporte plus la consommation extrême de notre monde, la souffrance et la mort pour le plaisir gustatif. Je ne comprends plus. Sans parler des problèmes écologiques liés a l’élevage des bovins, de la pollution des océans, de l’exploitation de millions d’hommes et femmes dans les centres d’abatages de la plante qui vivent dans des conditions révoltantes pour engraisser les mêmes, toujours les mêmes. J’aime les animaux et j’aime la vie donc je ne consomme plus la mort. Mais il y aussi quelque chose d’anti-conformiste là-dedans.

Merci !

@ Propos recueillis par Gilles Rolland


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