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« La concordance des temps » de Vladimir de Gmeline

Par Douceurlitteraire

concordance

Je suis impatiente de vous parler du premier roman de Vladimir de Gméline. Reporter pour Marianne, il nous offre ici une épopée pleine d’amour et de vengeance.

Quatrième de couverture:

« À Bornéo, une équipe de spéléologues s’apprête à explorer une rivière souterraine. Leur chef s’inquiète. L’expédition s’annonce difficile et la mousson s’éternise. Mais les obstacles ne viendront pas seulement de la nature, ni des traumatismes anciens que certains lui ont cachés. Dans la ville côtière de Balitan, où ils séjournent avant leur départ, une histoire d’amour interdite va dérégler la vie d’une communauté employée par une compagnie pétrolière. L’humidité, la chaleur et l’ennui engourdissent les corps. La jalousie d’un homme trahi fait basculer cette immobilité dans une violence inattendue. Les spéléologues s’y trouvent mêlés malgré eux. Commence alors une course poursuite au cœur de la jungle, tandis que le temps détraqué ne leur laisse aucun répit.
La concordance des temps nous plonge dans l’univers clos des expatriés, des femmes oisives et des hommes sûrs de leur force. L’air est moite et les certitudes vacillent. Chacun s’interroge : faut-il partir ou rester ? Assumer les conséquences de ses actes ou trouver excuses et faux semblants ? Être fidèle à celui que l’on est ou à l’image que l’on donne ? Les événements les obligeront à répondre à ces questions. »

Mon avis:

500 pages prenantes et pleines de rebondissements. J’ai adoré cette lecture: tantôt avec les spéléologues, tantôt avec Catherine aux prises avec sa conscience quant à son adultère, tantôt avec Eric, son mari, on passe d’une aventure à une autre pour qu’au final tout se regroupe dans une chasse à l’homme haletante.

Catherine vit une histoire d’amour comme elle n’en a jamais connue avec Cyril, le chef de la sécurité à Balitan, là où elle vit depuis plusieurs années avec son mari et leurs enfants.  Son histoire la tiraille entre la volonté de rester auprès de ses enfants et celle de partir avec son nouvel amour.

Parallèlement, une équipe de spéléologues arrive sur place pour faire des recherches et une randonnée sous-terraine dans la région.  Les uns se connaissent depuis longtemps, d’autres viennent d’arriver dans l’équipe, ce qui ne manque pas de créer quelques tensions parfois: là où ils vont, il faut pouvoir se faire confiance à 200%.

Lorsqu’Eric, le mari de Catherine, apprend la liaison de cette dernière, cet homme au profil plutôt calme se transforme en un concentré de haine et de colère et sa soif de vengeance va lui faire traverser des frontières interdites.

Ce roman nous parle non seulement de la vengeance d’un mari prêt à tout quitte à perdre la face, d’une chasse à l’homme épique au beau milieu d’une jungle hostile mais il nous parle également de la confiance qui peut s’instaurer au sein d’une équipe et de la force que peut dégager l’entraide entre les hommes.

La description des décors et de l’ambiance au sein de cette forêt nous enveloppe des merveilles de la nature mais aussi de frissons quant à l’inattendu présent à chaque instant. L’ambiance qui règne au sein de la communauté des expatriés confère au roman une atmosphère de méfiance, chacun devant faire attention à ses propos et surtout à qui il parle.

Un merveilleux roman que je vous conseille si vous êtes adeptes d’aventures, de chasses à l’homme en milieu hostile et de la folie des hommes.

Bonne lecture!

Petit extrait:

« Il regarde la fenêtre, paniqué à l’idée des heures qui l’attendent. Il a fermé les yeux trente secondes, à peine. Il se sent envahi par la peur, une peur terrible, brute, animale. La fenêtre. La nuit. La nuit qui est douce. Tiède. Oui, c’est ça. Tiède. Les odeurs. Le sel, les épices, le clou de girofle et les étals de poissons frais. Le marché, les cris et les sourires. C’est bien, c’est ça qu’il faut faire. Se calmer, penser aux belles choses. Dehors, il y a les arbres. Il sent l’air qui passe, le parfum des feuilles. La lumière caresse la petite commode, le fauteuil, et les deux tables de nuit. Il perd pied à nouveau. Ils les avaient ramenés d’un peu partout, d’un voyage à un autre. C’était eux. Maintenant, ils lui semblent fatigués, usés et vieillis. Il faudra qu’il s’habitue à se faire surprendre ainsi. A ce que les écrans qu’il mettra entre lui et la réalité se déchirent d’un coup. A sentir ces vagues l’aspirer et l’écraser au moment où il ne s’y attend plus. Il en a pour des mois. Au moins. »

« La concordance des temps », Vladimir de Gméline, Editions du Rocher, 25/08/2016, 496 pages.


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