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Mister Babadook

Par Mrvladdy @mrvladdycrane
Mister BabadookMister Babadook (The Babadook). 1 heure 34. Australie - Canada. Épouvante - Drame - Fantastique. Sortie en France le 30 juillet 2014 (le 22 mai 2014 en Australie). Réalisé par Jennifer Kent avec Essie Davis, Noah Wiseman, Hayley McElhinney, Daniel Henshall, Ben Winspear, Cathy Adamek, Barbara West, Jacqy Phillips, Craig Behenna, Benjamin Winspear, Bridget Walters...

Depuis la mort brutale de son mari, Amelia lutte pour ramener à la raison son fils de 6 ans, Samuel, devenu complètement incontrôlable et qu'elle n'arrive pas à aimer. Quand un livre de contes intitulé 'Mister Babadook' se retrouve mystérieusement dans leur maison, Samuel est convaincu que le 'Babadook' est la créature qui hante ses cauchemars. Ses visions prennent alors une tournure démesurée, il devient de plus en plus imprévisible et violent. Amelia commence peu à peu à sentir une présence malveillante autour d'elle et réalise que les avertissements de Samuel ne sont peut-être pas que des hallucinations...

Lors de sa sortie en salles, " Mister Babadook " est un film qui me tentait bien. L'affiche me promettait quelque chose de sympathique et bien que je n'avais lu et/ou vu très peu de choses à son sujet, les retours qu'il bénéficiait été dans l'ensemble plutôt positif. Du coup, lorsque j'ai vu qu'il passait à la télévision, j'ai eu envie de me le découvrir en cette soirée d'Halloween.

Globalement j'ai bien aimé. Je ne suis pas aussi enthousiasmé que certains avis que j'ai pu lire mais j'ai apprécié ce scénario écrit par Jennifer Kent. Pendant une grande partie du film ce n'est pas super dynamique mais on m'avait prévenu donc ça ne m'a pas déstabilisé et j'étais prêt à voir un film d'ambiance.

D'ailleurs, l'ambiance est plutôt pas mal. Durant tout le film, je me suis demandé comment ça allait se finir. La perte d'un parent, le refus d'affronter ses peurs, le fait de ne plus supporter son enfant voir même parfois la maltraitance enfantine sont autant de thèmes qui sont venus à moi lors de ce visionnage.

Le récit s'amuse à nous envoyer pas mal de fausses pistes et durant tout le film, je me demandais quel chemin allait prendre cette intrigue. Du coup, lorsque le fantastique frappe enfin, j'avoue avoir été un peu déçu. J'aurais aimé quelque chose d'un peu plus subtil et je suis resté un peu sur ma faim avec cette sensation d'exagération qu'il n'y avait pas forcément au début.

Oui je sais, c'est stupide d'attendre moins de fantastique dans un film d'épouvante qui traite d'un monstre mais la direction dramatique prise par cette histoire était tellement bien amené (je n'arrivais pas à avoir de l'empathie pour la mère et j'avais bien envie de donner quelques claques aussi au gamin) que l'arrivée du fantastique me frustre quelque peu...

Après, la distribution fait le boulot. Essie Davis (Amelia) est parfaite en mère dépassée. Je n'ai pas eu d'empathie pour elle car elle ne nous apparait pas spécialement amicale mais on sent à travers sa gestuelle et son regard, la fatigue et le vide psychologique qui la possède. Noah Wiseman (Samuel) est lui aussi très bon. L'enfant nous fatigue et parvient aussi bien à pousser à bout sa mère que le spectateur.

Derrière, le reste du casting est plus anecdotique. J'ai l'impression qu'il y avait une volonté d'aller plus loin dans l'exploitation de Daniel Henshall (Robbie) mais qui n'a jamais été plus loin. L'acteur est pourtant bon mais il apparait aussi vite qu'il disparait. J'ai bien aimé aussi Hayley McElhinney (Claire) dont là le traitement m'a semblé plus intéressant avec plus de nuances dans l'interprétation de la comédienne.

Pour son premier long métrage, la réalisatrice Jennifer Kent met tout de suite la barre très haute ce qui me rend encore plus curieux de voir ce qu'elle nous réserve à l'avenir. En effet, ici il y a une maitrise dans les cadres et dans l'utilisation des différents décors qui est excellent. Avant l'arrivée du fantastique dans ce récit, il ne se passe pas grand-chose mais la cinéaste réussie à nous accrocher avec sa réalisation impeccable.

L'ambiance froide est très bien crée, on se laisse vite prendre au jeu sans se rendre compte et la photographie très belle contribue pour beaucoup aussi à cette atmosphère. Cette façon de jouer avec des émotions simples comme le fait d'être fatigué et de pouvoir exploser à tout moment et une vraie bonne idée. Heureusement, à l'arrivée du fantastique, cela reste cohérent. On a une surenchère visuelle mais ça tient quand même la route.

Visuellement, les effets spéciaux sont pas mal. Même si je ne suis pas fan de l'aspect fantastique de l'œuvre, le Babadook est bien foutu. On joue bien avec la lumière, on n'exploite bien les ombres et les différents costumes et maquillages sont assez fun avec une identité bien propre qui fait penser un peu à l'expressionnisme allemand. Le travail sur le son a aussi une grande importance dans la tension généré par cette histoire tandis que la musique de Jed Kurzel accompagne bien ce conte horrifique sans jamais être trop lourde.

Mister Babadook

Pour résumer, j'ai bien aimé " Mister Babadook ". Je m'attendais à quelque chose de plus percutant mais pour son premier long métrage, Jennifer Kent a su tirer son épingle du jeu à mes yeux. Moins fan du final beaucoup trop fantastique à mon goût à côté de la première partie assez intense, le film parvient néanmoins à trouver un bon équilibre pour nous offrir un conte intéressant et malgré tout un monstre qui a toute sa place dans nos peurs enfantine que le film veut réveiller chez nous.


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