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[Interview] Flavia Coelho : "je n'essaie pas de m'adapter à ce qui existe déjà"

Par Bottines
Flavia Coelho, chanteuse brésilienne à l'origine de la " bossa muffin " que j'avais adorée lorsque j'étais allée la voir sur la scène de l'Olympia, vient de sortir un nouvel album, Sonho Real. C'est à cette occasion que je suis allée la rencontrer, dans les studios parisiens du 5ème arrondissement où ses dernières chansons ont été enregistrées. Voici mon entretien (dans un français presque impeccable s'il vous plaît !) avec cette bête de scène au déhanché audacieux ! [Interview] Flavia Coelho : "je n'essaie pas de m'adapter à ce qui existe déjà"Ton nouvel album s'appelle Sonho Real, qui signifie " je rêve réel ". Pourquoi ce titre ?

Car ça fait quelques années que je vis de la musique. J'ai commencé à 14 ans, la musique est une passion et vivre de sa passion aujourd'hui c'est un bonheur. Et tout ceux qui arrivent à vivre de leur passion aujourd'hui sont très heureux !

En quoi Sonho Real est-il différent des deux premiers albums ?

Je parle de plusieurs sujets comme les femmes, des femmes de tous les jours, des femmes modernes, des femmes qui essaient de se battre contre les traditions, des femmes qui sont mamans ou pas, des femmes qui cherchent leurs droits. Je parle aussi des histoires d'amour, des ruptures,des histoires de famille, de la situation économique et sociale de mon pays. Parfois je parle du brésil car j'y ai passé 26 ans de ma vie mais les sujets restent universels ! Cela traite beaucoup du bien-être, de comment on essaie tous de s'en sortir. Cette lumière à la fin du tunnel, qu'on doit toujours essayer de trouver !

Qu'est ce que cela change de l'enregistrer ici à Paris plutôt qu'ailleurs ?

Le chemin reste à peu près le même, car je n'ai pas arrêté ma curiosité ni ma créativité. Je n'essaie pas de m'adapter à quelque chose qui existe déjà, je fais les chansons qui me plaisent, toujours tournées vers l'Afrique, les Caraïbes et le Brésil. Le premier album était plus roots, avec plus d'instrumentation. Pour le deuxième, je suis allée vers des sons plus brésiliens et il y avait beaucoup d'invités. Dans le troisième, c'est le premier où l'on retrouve une chanson en français et on a choisi de le faire et de l'enregistrer à 100% ici à Paris, dans le quartier (5ème arrondissement).

Cela change de ne pas chercher à faire quelque chose d'incroyable mais juste de faire les choses bien !

[Interview] Flavia Coelho : "je n'essaie pas de m'adapter à ce qui existe déjà"

Ça reste dans la veine de ce que j'ai appelé le bossa muffin. C'est un peu comme si la boucle était bouclée avec ce troisième album, car le premier, les maisons de disque ne voulaient pas signer au début car elles pensaient que le public n'allait pas comprendre...

C'est maintenant que je me suis sentie prête et il y avait une légitimité dans les paroles. On me l'avait proposée il y a un petit moment. Ce n'est pas moi qui l'ai écrite donc prendre la chanson de quelqu'un d'autre est un exercice compliqué. Elle s'appelle T'es mon tout, je te laisse aller l'écouter (rires)...

Merci ! C'est un peu les deux, on travaille le show et les déplacements pour avoir quelque chose de carré et que ce soit confortable aussi. Plus on travaille, plus on peut ensuite s'amuser. La danse fait partie de ma vie et l'animation aussi. Pour moi ce qui est important, c'est que les gens viennent au concert et vivent deux choses : qu'ils voient un joli show, mais aussi qu'ils dansent et qu'ils participent ! J'ai fait beaucoup de danse au pays et je fais aussi beaucoup de sport pour tenir car je bouge beaucoup, parfois les scènes sont très larges et il faut les occuper. Je veux être bien, car parfois on enchaîne 5 ou 6 dates d'affilée, avec les avions, les nuits courtes, donc je dois me préparer presque comme une sportive ! Les gens se déplacent pour venir me voir, ils font garder leurs enfants, donc j'ai envie de faire un truc bien pour eux.

On va faire 8 ou 9 titres du nouvel album et tout de même reprendre des titres auxquels les gens sont attachés, avec des nouveaux arrangements. Je suis émue de chanter à l'Élysée Montmartre, car quand je suis arrivée en France il était fermé. Je savais que c'était un temple du reggae et du rock, et donc ça fait encore partie de mon " rêve réel " !

Extrait du précédent album Mundo Meu

J'étais hystérique, hyperactive ! Je courrais partout ! Ma famille a beaucoup déménagé, donc aller vers les autres faisait partie de ma vie. Quand on change d'école deux fois par an, on n'a pas le choix que de se bouger, de se faire de nouveaux amis, d'avancer. Etre toujours dans l'urgence, c'est aussi très brésilien !

Et comment as-tu appris à bien chanter ?

Non, déjà je chantais très mal (rires), mais j'avais très envie d'être sur les routes. J'avais ce truc de nomade qui venait de ma famille. Je me suis dit : il faut que je trouve un métier pour lequel je voyage. Alors j'ai passé un casting pour intégrer un groupe, et j'avais tellement envie que le groupe m'a prise et depuis ce jour je n'ai plus jamais arrêté de chanter.

[Interview] Flavia Coelho : "je n'essaie pas de m'adapter à ce qui existe déjà"

C'est ce truc de ne pas avoir peur d'aller vers les autres et de leur demander de m'apprendre des choses. Je n'ai aucun problème avec mon égo et de dire que je ne sais pas faire. Avec tous les musiciens que je côtoie par exemple, j'apprends. Je suis passée par une trentaine de groupes avant de sortir mon premier album, et j'ai pris beaucoup d'années à écrire mes chansons. Cela se prépare !

Oui, et aussi de prendre des risques, ne jamais avoir peur de changer. Puis mêler le tout pour trouver sa propre façon de faire...

Je rêve réel ! Je suis venue avec l'idée de faire un album, mais je n'avais jamais écrit de ma vie, je ne jouais pas de guitare, je ne connaissais personne. J'ai chanté dans le métro, les bars, les terrasses, jusqu'à ma rencontre avec Victor Vagh mon producteur qui a accepté le défi de faire quelque chose d'un peu différent. Les choses se sont faites naturellement avec beaucoup de travail et surtout beaucoup d'envie. Dans ma tête, je n'ai pas passé de barrières, j'ai juste vécu des étapes. Cela a été compliqué, mais ce sont des détails aujourd'hui !

[Interview] Flavia Coelho : "je n'essaie pas de m'adapter à ce qui existe déjà"

Je suis venue une première fois en 2002 et j'ai été enchantée par la quantité de concerts, de musiciens de partout et les club de jazz. L'influence de l'Afrique et des pays orientaux aussi. Les premiers Africains arrivés au Brésil sont partis des ports européens, donc je venais aussi sur leurs traces. C'était une manière de mieux connaître mon pays aussi !

Beaucoup de dates de concert, on va faire une tournée en Allemagne, on part en Espagne faire le festival de Peter Gabriel etc. Puis je veux continuer à travailler et remercier à ma façon les gens qui suivent mon parcours...

Le 5ème arrondissement, Jussieu, l'Institut du Monde arabe, la Sorbonne, la rue Danton, toutes ces rues-là où je replonge tout de suite dans la France de la Révolution. La dimension historique de Paris est vraiment très puissante ! La nuit parisienne est incroyable, j'aime beaucoup le quartier de Château d'eau, les clubs parisiens m'inspirent énormément aussi ! Les terrasses parisiennes, je kiffe énormément. Quand je suis arrivée, je pensais à Hemingway et tous ces écrivains qui passaient des heures sur les terrasses et je me disais un jour moi aussi ! Nulle part au monde il y a des terrasses comme à Paris...

L'endroit parisien le plus romantique selon toi ? (sans aucune hésitations) Montmartre !

Merci Flavia !


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