(9/10)
Synopsis: Après douze ans d’absence, un écrivain retourne dans son village natal pour annoncer à sa famille sa mort prochaine. Ce sont les retrouvailles avec le cercle familial où l’on se dit l’amour que l’on se porte à travers les éternelles querelles, et où l’on dit malgré nous les rancoeurs qui parlent au nom du doute et de la solitude.
Juste la fin du Monde de Xavier Dolan est un choc ! On frôle la perfection, le film met en exergue un problème familial si intense qu'on ne peut s'empêcher d'être mal à l'aise pour les personnages. Xavier Dolan a réussi à retranscrire les déficits de communication d'une famille dysfonctionnelle de façon si extrême et pourtant si réaliste qu'on est totalement dérouté face à ce scénario grandiose. Premièrement on peut applaudir tous les acteurs de ce huis clos, tous plus talentueux les uns que les autres. Cotillard nous prouve qu'elle peut endosser n'importe quel rôle, Ulliel et Cassel sont excellents, Seydoux est surprenante. Nathalie Baye, quant à elle, déconcerte avec une prestation incroyable. Cinq talents épatants donnant toute sa crédibilité au film. Des rôles bien travaillés : énigmatiques, dur à cerner, ils sont tous différents et pourtant s'harmonisent très bien dans cette guerre froide familiale.
Copyright Shayne Laverdière, courtesy of Sons of Manual
Le personnage de la mère (Natalie Baye) déroute, elle semble dépassée par les événements tout le long du film mais montre ensuite sa perspicacité et son implication dans une scène tête à tête extraordinaire. Chaque détail contribue à rendre le film plus intense. Les dialogues sont à la fois extrêmement vides et pertinents, Dolan a misé sur la parcimonie pour qu'aucun « blabla » ne vienne polluer cette ambiance glaciale et c’est un choix est plus que judicieux, chaque parole nous enfonçant plus profondément dans ce malaise. La musique quant à elle apporte beaucoup de sensations sachant se rendre discrète, parfois, pour sublimer les dialogues et à l'inverse, être omniprésente notamment lors de la scène d'amour qui paraît de trop et pourtant colle parfaitement avec le visuel fabuleux de ce petit aparté de douceur. Il est impossible de sortir de ce film intacte, Dolan a fait en sorte de ne laisser personne indifférent avec une scène finale magistrale, illuminée d'or, on atteint le summum du conflit, c'est dans cette courte scène que tout se joue et que chaque personnage se dévoile.
Copyright Shayne Laverdière, courtesy of Sons of Manua
Le film s'achève avec un air de Moby qui vient casser le mal à l'aise qu'on traîne depuis la première scène. Cette œuvre est extrêmement complexe, chacun peut l'interpréter à sa façon mais ce qui est sûr c'est qu'elle force la réflexion. On atteint des profondeurs psychologiques rarement vues au cinéma, cette immersion dans cette famille composée de membres très distincts permet à chaque spectateur de trouver sa place, d'intégrer le film et donc d'intégrer ce conflit inéluctable.
JUSTE LA FIN DU MONDE Bande Annonce (Vincent Cassel, Marion Cotillard, Xavier Dolan - Drame, 2016)
M.MOUCHE
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