réalisé par Marcel Carné
avec Arletty, Jean-Louis Barrault, Pierre Brasseur, Maria Casares...
Drame, romance français. 3h. 1945.sortie française : 15 mars 1945
Movie Challenge 2016 : Un film françaisParis, 1828. Sur le boulevard du Crime, au milieu de la foule, des acteurs et des bateleurs, le mime Baptiste Deburau, par son témoignage muet, sauve Garance d'une erreur judiciaire. C'est ici que commencent les amours contrariées de Garance, femme libre et audacieuse, et de Baptiste qu'elle intimide et qui n'ose lui déclarer sa flamme. Mais aussi ceux de Nathalie, la fille du directeur du théâtre, qui aime Baptiste, et Frédérick Lemaître, un jeune acteur prometteur, qui entame une liaison avec Garance, tandis que cette dernière aime aussi Baptiste en secret.
Les Enfants du Paradis, considéré par un grand nombre de cinéphiles et de critiques comme un des chefs-d'oeuvre indispensables à regarder, est une des rares grandes productions françaises qui a pu être tournée durant la Seconde Guerre Mondiale, pendant l'occupation allemande. Il dure également trois heures étant donné qu'il est découpé en deux actes : " Le Boulevard du Crime " et " L'Homme Blanc ". Ainsi, six années séparent ces deux axes de narration. Ce film a été scénarisé par Jacques Prévert qui s'est basé sur des personnages ayant réellement existé (le mime Baptiste Deburau, Frédérick Lemaître, Lacenaire...) même s'il y a aussi des personnages totalement inventés pour l'oeuvre. La patte du poète se ressent par la qualité des dialogues (chaque mot a son importance et a une musicalité, notamment aidée par la voix identifiable des interprètes) et le déroulement même du scénario (nommé à l'Oscar du meilleur scénario original) : l'histoire est a priori simple (au début, on se demande même pourquoi elle s'étale sur une certaine durée) et pourtant la complexité et l'humanité des personnages sont bien présentes. Après, pour être totalement honnête (c'est pour cela que je n'arrive pas à adorer ce film, même si j'ai tout de même beaucoup aimé et qu'il faut évidemment le voir pour sa culture), j'ai senti une sorte de " déséquilibre " entre la première et seconde partie : la première m'a plus emportée que la seconde. Quitte à passer pour une chieuse, je l'admets : j'ai senti quelques longueurs. La mise en scène est maîtrisée, les mouvements de caméra virtuoses, les décors et costumes époustouflants de beauté, la photographie splendide ou encore la musique sublime : tous ces ingrédients mis ensemble permettent aux spectateurs d'être en immersion dans le monde du spectacle. La vie et les sentiments des personnages sont mouvementés d'où certainement l'un des parallèles avec le spectacle (même s'il n'y a certainement pas que ce parallèle en question). Par ailleurs, le film a beau mettre en scène du théâtre parlé et le mime (un mélange efficace), il reprend logiquement certains de ses codes, il reste avant tout cinématographique et évite par conséquent les éventuels pièges tendus. Enfin, Les Enfants du Paradis, film à la fois poétique et émouvant sur une histoire d'amour impossible, est porté par une très bonne distribution même si (on ne me tape pas) j'ai eu un peu de mal avec l'interprétation d'Arletty (après je ne dis pas qu'elle joue comme une patate, loin de là !), qui a pourtant une voix et un accent mythiques, qui contribuent certainement à la magie du film
réalisé par William Wyler
avec Merle Oberon, Laurence Olivier, David Niven...
titre original : Wuthering Heights
Drame américain. 1h43. 1939.sortie française : 3 mai 1939
Movie Challenge 2016 : Un film en noir et blancMr. Earnshaw a deux enfants : le fils aîné, Hindley, et une fille, Catherine. Un jour, il ramène d'un voyage un enfant abandonné de six ans, Heathcliff, dont l'origine est inconnue, et qu'il traite comme son second fils. Hindley entre rapidement en conflit avec Heathcliff et, lorsqu'à la mort de ses parents il devient le maître de la maison, il traite Heathcliff comme un vulgaire domestique.
Catherine devient ravissante ; elle est courtisée par un riche héritier, qu'elle épousera au grand dam d'Heathcliff, qui a toujours été amoureux d'elle. Pourtant, Catherine aussi l'aime passionnément depuis toujours... (résumé : Wikipédia)
William Wyler est le premier réalisateur à avoir adapté, en version parlante, l'unique roman d'Emily Brontë, Les Hauts de Hurlevent, un sommet de la littérature britannique. Nommé huit fois aux Oscars (dont dans les catégories " meilleur film " et " meilleur réalisateur "), il remporte celui de la meilleure photographie noir et blanc. Ce long-métrage marque aussi le premier rôle de Laurence Olivier (nommé ici pour la première fois de sa carrière aux Oscars) au cinéma. Je n'ai pas lu le roman d'origine ni vu d'autres adaptations cinématographiques. Les puristes semblent contester cette version, lui reprochant d'être trop édulcorée et d'avoir trop coupé beaucoup de passages (la version de Wyler ne traite que 16 chapitres sur 34, donc délaisse la seconde génération des personnages). Je ne peux pas comparer avec ce que je ne connais pas mais en tout cas cette version m'a donné envie de lire (enfin) le roman de Brontë. Je ne crierai pas au chef-d'oeuvre (et j'avoue ne pas savoir concrètement si ce film est classé dans les chefs-d'oeuvre). Le film est un peu court (il ne dure " que " 1h40) par rapport à son ambition de grand film tragique et romantique. Même quand on n'a pas lu le bouquin, on sent qu'il manque des éléments narratifs. Vous allez me dire que je chipote vu que j'ai plutôt tendance à reprocher à des films d'être trop longs ! En tout cas, j'ai senti que c'était un bon film mais j'en attendais un chouïa plus. Plus long, je suis certaine qu'il aurait gagné en puissance (même s'il en a déjà). Le film m'a en tout cas beaucoup plu. De base, même si je n'ai pas tout vu (loin de là), j'aime bien en général le Hollywood classique des années 1930 (les films avaient tellement de charme !) et ici je n'ai pas été déçue. Le long-métrage enchaîne les qualités : la mise en scène est maîtrisée et élégante, l'histoire (racontée sous forme de flashbacks) est très captivante, les personnages forts en richesse, les décors absolument fantastiques, la photographie splendide, les costumes magnifiques et la musique (on a sorti pour l'occasion les violons) correspond aux émotions véhiculées. On retrouve bien une atmosphère gothique et les thèmes abordés (notamment le racisme, les conventions et différences sociales ou encore la fraternité) sont également bien traités. Enfin, Les Hauts de Hurlevent est un film poignant bénéficiant d'un beau casting. Merle Oberon (j'avoue tout : je la découvre dans ce film) et Laurence Olivier forment un couple évident de complicité et de passion (même si, en toute honnêteté, l'interprétation d'Olivier prend parfois le dessus) et David Niven complète également bien le casting.