A l'approche de l'an 2017, on voit se multiplier les sorties de DTV, ces films qui n'ont pas eu l'heur de plaire aux distributeurs en salles mais qui se voient offrir une seconde chance sur le marché hexagonal de la vidéo. Vertiges est de ceux-là, qui essaient de prouver que leur statut (c'est-à-dire leur absence d'exploitation au cinéma) n'est pas légitime et tentent par ainsi de se faire une place au soleil. Et c'est encore nos camarades de Cinetrafic qui nous ont permis de le visionner.
Ce thriller à tendance psycho au titre français incongru est (déjà) le second remake de Loft, du même réalisateur, qui avait fait parler de lui au Festival du Film policier de Beaune en 2009. Il a d'ailleurs convaincu Mathias Schoenhaerts de reprendre son rôle original dans cette production plus cossue au casting assez impressionnant de beaux gosses du petit et grand écran ( Karl Urban est le nouveau Dr McCoy dans les derniers James Marsden essaie de se relancer après les films X-Men et et on ne présente plus Wentworth Miller qui avait explosé en son temps avec Prison Break avant de nous refroidir dans le rôle de Captain Cold de la série Flash). Quelques actrices à la plastique avantageuse (la troublante Rachael Taylor dont on admirait la belle voix de gorge dans Jessica Jones, Isabel Lucas de Knigh of Cups ou la Promesse d'une vie ou encore Rhona Mitra d'Underworld 3) complètent la distribution de ce qui s'annonce comme une œuvre sulfureuse et amorale.
Mais ce polar tient-il toutes ses promesses ? Le fait est que le pitch appelle son lot de rebondissements, de traîtrises et de coups fourrés (5 amis retrouvent dans un loft privé qu'ils partagent pour assouvir en secret leurs fantasmes le corps d'une jeune femme : qui l'a tuée ?) et qu'on suit d'abord avec un plaisir non dissimulé les interrogatoires vicieux des forces de police qui tentent de mettre en lumière les hésitations, atermoiements et surtout contradictions de chacun, les poussant dans leurs derniers retranchements afin de les forcer à s'accuser mutuellement. Car tandis que des preuves intrigantes s'accumulent pour battre en brèche leurs récits (notamment celui de l'architecte qui a conçu le loft) et révéler leurs turpitudes (leurs mariages ne pourront pas résister à ces révélations), le spectateur suit également à rebours le film des événements qui ont amené à leur arrestation, ainsi qu'à une mystérieuse défenestration. La réalisation joue la carte du gentiment pervers sans toutefois verser dans le glauque, voire l'érotisme soft sous-entendu dans la bande-annonce : on admirera les courbes généreuses d'Isabel Lucas, mais ce sera à peu près tout, même si on assistera également à quelques ébats enflammés sagement dévoilés. Et c'est bien le principal défaut de ce film à l'affiche tapageuse qui recourt à des ressorts grossiers, grotesques même, afin d'échafauder un complot tiré par les cheveux par le biais de retournements de situation hénaurmes. D'autant qu'on peine à s'identifier à ces individus dont le plus sage n'est pas celui qu'on croit.
Tout de même, les enchaînements, pour artificiels qu'ils soient, sont plutôt bien
ficelés et entretiennent savamment le suspense en s'acharnant à contredire toutes les hypothèses qu'on aurait éventuellement avancées : la mise en scène sans subtilité multiplie les fausses pistes et si on finit par s'arrêter sur le choix d'un coupable, bien malin qui pourra anticiper les motivations de ses actes.Faussement sophistiqué mais suffisamment captivant, voilà un thriller efficace à défaut d'être crédible, conçu avant tout pour faire passer un bon moment devant son écran.
Cinq hommes partagent les clés d'un loft dans le centre-ville. Dans ce lieu tenu secret, ils peuvent assouvir leu rs fantasmes en toute discrétion. Mais le rêve tourne au cauchemar lorsqu'ils y découvrent le corps sans vie d'une femme menottée au lit...
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