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Le CHE au chevet de FIDEL

Publié le 27 novembre 2016 par Le Journal De Personne

Le CHE a été fait prisonnier pour rendre compte en tant que témoin privilégié des faits d'armes de son compagnon Fidel Castro

LE  CHE : Je vous emmerde une fois, deux fois, plusieurs fois s'il le faut

LE  CONTRE RÉVOLUTIONNAIRE : On va peut-être finir par confondre ce beau rebelle ?

LE  CHE : Je ne suis pas un rebelle, même si j'en ai l'air !  Le rebelle vous résiste, le révolutionnaire vous renverse !

LE  CONTRE RÉVOLUTIONNAIRE : Des mots !  Rien que des mots, pour décrire une violence expéditive qui se décide sans appel et se commet sans délai. Et là-dessus tous les rebelles sont logés à la même enseigne !

LE  CHE : Des rebelles, j'en ai condamné plus d'un ... j'ai toujours été heurté par les ... changements d'humeur,  les craquements,  les défaillances, les volte faces, les trahisons en tous genres ! Parce que la Révolution exige obéissance, rigueur et discipline... Pour nous, il n'y a qu'une alternative et une seule : comprendre ou aller se faire pendre.

LE  CONTRE RÉVOLUTIONNAIRE : Je me demande s'il y a vraiment chez vous, un souci réel des autres .... Sinon comment justifier cette exaltation pour la lutte en soi et quelle qu'elle soit !

LE  CHE : Je suis peut-être quelqu'un qui peut faire couler le sang inutilement... mais je suis aussi quelqu'un qui peut donner sa vie pour RIEN !

LE  CONTRE RÉVOLUTIONNAIRE : Bien d'autres que vous tenaient les mêmes propos...  mais ils n'eurent en rien un écho semblable aux vôtres. Pourquoi ?

LE  CHE : Les honneurs ça m'emmerde ! Voilà pourquoi.

LE  CONTRE RÉVOLUTIONNAIRE : Moi aussi ça m'emmerde. Il y a cependant une question susceptible de faire avancer les débats :

LE  CHE : La réponse est QUOI mais quelle était la question ?

LE  CONTRE RÉVOLUTIONNAIRE : Une question essentielle : nous sommes en 1965, après votre brillante, si si si brillante... intervention à la conférence d'Alger sur les problèmes économiques  des pays du Tiers Monde... après le fameux coup de poing dans la gueule de l'Union Soviétique pour ses prétentions impérialistes, vous avez brusquement disparu de l'arène politique. Pourquoi ?  Il paraît qu'à votre retour à Cuba vous vous êtes enfermé avec Fidel Castro plus de deux jours et deux nuits... et  puis... et depuis.... plus rien ! A part des déclarations du type, le CHE a fait et fera toujours des choses révolutionnaires. Fidel n'a jamais rien révélé de cet aparté. Que s'est-il passé quand vous vous êtes retrouvés les yeux dans les yeux ? Vous a t-il condamné, démissionné ou disgracié ? Y a -t-il eu un deal et quels en étaient les termes ? Il y avait entre vous et lui à l'époque et nul ne l'ignorait des divergences réelles en matière de politique étrangère : vous, vous étiez pour une offensive permanente, pas lui. Vous, vous étiez pour empêcher les deux super puissances de croquer la pomme à pleins dents, ce n'était pas son avis... Et puis du jour au lendemain vous abandonnez votre poste de ministre, votre grade de commandant, votre nationalité cubaine, pourquoi ? AH oui ! Pour libérer Cuba de toutes responsabilités !  Mais responsabilités par rapport à qui, par rapport à quoi ? Par rapport au frère soviétique que vous avez largement éclaboussé au passage... ou parce que vous l'avez fait sans en référer ? Sinon rien n'explique rien ne justifie votre... retraite anticipée... votre  Lynchage ? La révolution cubaine en est-elle venue à éliminer son meilleur ami ? Comment et à quel prix ?

LE  CHE : Je suis un inguérissable romantique.  C'est vous qui l'avez dit.

LE  CONTRE RÉVOLUTIONNAIRE : Que s'est-il passé après votre retour d'Alger ? J'aimerais bien faire ici la lumière sur cet obscur point noir de l'histoire... Y a t-il eu des accords ? Quel accord avez-vous conclu  sur l'issue à donner à ce désaccord ?

LE  CHE : Ma retraite était un acte de discipline politique ni plus, ni moins.

LE  CONTRE RÉVOLUTIONNAIRE : Etait-ce une figure libre ou une figure imposée ?

LA CONFESSION DU CHE :

L'histoire m'acquittera, lui aussi... Je m'en souviens encore de ce tête à tête.

Fidel était furieux ... furieux parce que contrarié... il était contrarié parce qu'il était obligé de me remettre à ma place, la place que je n'aurais jamais dû quitter... si je voulais vraiment m'acquitter de la tâche qu'il m'était assigné... il disait sans chercher à m'en persuader : que mes intentions étaient pures mais que le cœur de l'homme ne l'était pas... qu'il n'était pas encore temps de s'attaquer aux deux super grands, sous peine d'avoir à faire un jour à un seul, un seul empire, ce qui est pire que le pire... il faut toujours plusieurs poids, plusieurs mesures...

Parce que de plusieurs maux le moindre est toujours mieux... plusieurs ennemis plutôt qu'un !

Puisqu'en politique il n'y a pas d'amis et puis il m'a serré dans ses bras... et il m'a murmuré à l'oreille : compagnero Guevara, tu m'as foutu dans la merde !

C'est ainsi qu'on a mis fin d'un commun accord à plusieurs années de collaboration... fraternité oblige ! Fraternité désoblige !

Et puis on s'est passé le film des événements à venir : les mots, les lieux, les armes... y compris son obscure fraternité avec la force, qui ressemble chez lui à un festin... y compris mon obscure fraternité avec la mort qui ressemble chez moi à un destin !

LE CONTRE RÉVOLUTIONNAIRE : Poursuivez !

LE CHE : Vous me prenez pour un con, camarade ?


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