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Ils m'ont dit de crier. Alors j'ai crié.

Publié le 29 novembre 2016 par Paulo Lobo

Ils m'ont dit de crier. Alors j'ai crié.

Hana Sofia Lopes @ Cinémathèque de Luxembourg Make-up : Luca Di Michele

Il est peut-être temps de faire mon boulot de reporter indépendant. D'autant plus que sur ce blog je suis entièrement libre de faire comme je veux, de malaxer les mots qui me plaisent, de dire tout et son contraire, au rythme qui m'est propre (ou sale), sans pression économique/financière/politique. Ce blog est à moi. Et peu m'importe l'audience. Je dis tout haut ce que je pense tout bas. Et je pense tout haut ce que je dis tout bas. Cela fait plus de dix ans que ça dure. La technologie m'a offert ce champ d'expérimentation qui n'engage que moi et les forces indicibles qui me mobilisent. Ici, je ne suis pas salarié, je ne suis pas employé, je ne suis pas contrôlé, je suis un électron libre.
Mais l'électron même n'est-il pas retenu autour du noyau par une force plus grande que lui ?
Faut pas rêver, en ce monde on a tous quelque part un maître, un conditionnement, une force gravitationnelle. Même ceux qui clament haut et fort qu'ils font cavalier seul. Comme moi. Asservi, tel un électron pas libre. Manipulé, telle une marionnette en bois, voilà ce que je suis.
Je répète après vous. Je pense ce que d'autres ont pensé avant moi. Où commence mon autonomie, jusqu'où les batteries intégrées dans mon organisme me permettront-elles de marcher ?
We are the robots.
Pourquoi vous, pourquoi lui, pourquoi elle ?
J'ai appris à poser des points d'interrogation, cela donne un peu de peps à mon expression, je fais montre d'éveil intellectuel, je fais semblant de m'intéresser. Mais est-ce que cela sonne vrai, ce que je vous dis, quand je vous le dis? Est-ce que j'y mets assez de sentiment, d'inflexion de la voix, d'accentuation du regard? Vous me croyez quand je vous parle, quand je vous écris ? Vous me trouvez sincère ? Oui, non, combien de fois devrai-je vous le dire ? Combien de fois pourrai-je encore vous provoquer ? Ceci n'est pas un cri de révolte, c'est la face cachée de la soumission.
Et si je vous prenais par la main et vous emmenais dans les rues étroites d'un vieux quartier de port de mer ? Pour y chercher les traces des flibustiers anciens, ou de ces figurants qui ont joué dans les films des années 60 ?
L'illusion serait imparfaite certes mais merveilleuse quand même, il suffit de mettre un peu de poussière d'étoiles dans les yeux .

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