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Camille Bertault & Dan Tepfer: un duo d'oiseaux au Sunside

Publié le 03 décembre 2016 par Assurbanipal

Paris, Ile de France, France

Mercredi 16 novembre 2016, 21h

Camille Bertault: chant

Dan Tepfer: piano

Lectrices attentives, lecteurs exhaustifs, vous avez forcément remarqué que j'ai maintes fois célébré le pianiste franco-américain Dan Tepfer sur ce blog. Par contre, j'ignorais l'existence de la chanteuse et compositrice française Camille Bertault jusqu'à ce concert avec Dan Tepfer justement. Honte sur moi! Que le grand Cric me croque!

La spécialité de cette citoyenne, fille spirituelle d'Amélie Poulain et de Mimi Perrin, est de chanter et de scatter en français sur des standards du Jazz (son impro sur " A pas de géants " de Jean Coltraîne a fait le tour du monde) ou ses compositions.

" Kisslove medley ", une relecture par Camille Bertault de plusieurs ballades dont " Un prélude à un baiser " ( A prelude to a kiss ) de Duke Ellington. En français, de course. Enchaîné sur " Juste toi, juste moi " ( Just You, just Me) , autre standard francisé. Après un concert à New York où Dan Tepfer remplaçait le pianiste prévu, voici leur deuxième concert, à Paris et prévu cette fois.

Un air plus entraînant. Toujours en français sur un standard." Mais pas pour moi " (But no for me). Une chanson sur l'amour qui ne vient pas. Dan fournit l'écrin pour le diamant de cette voix. Ca va mieux car " Notre amour va durer " ( Our love is here to stay). Diantre! Ca ne va plus car " Tu as changé " ( You've changed ). L'amour s'est perdu, éteint. Logiquement, ils enchaînent sur un blues, " Mon homme est parti maintenant " ( My man's gone now). Quel grossier personnage ose ainsi faire souffrir une si ravissante citoyenne? Dan crée une onde (é)mouvante qui porte la voix.

Ils enchaînent sans nos applaudissements. C'est " L'amour à vendre " ( Love for sale). Cela ferait une bonne musique de réclame pour un site Internet de rencontres matrimoniales, genre " Mes tics ". A condition que le patron ait le sens du second degré. Petits jeux dans l'aigu entre voix et piano. C'était un autre medley de chansons d'amour dont je n'ai pas capté le titre.

" Nouvelle York " une chanson composée par Camille Bertault, lors de son premier séjour à New York, USA. Ca swingue élégamment. Elle décrit, émerveillée, ses impressions. Manifestement, la ville lui fut plus souriante qu'à Céline dans le " Voyage au bout de la nuit ".

Un Blues d'H erbie Hancock. Camille nous demande la permission d'ôter ses chaussures pour chanter pieds nus. Elle a assez fait la belle et veut être à l'aise. Permission accordée. Le texte porte sur les petits filous, pas ceux de la laiterie, non, juste les petits voleurs. Dan swingue bien en phase avec la voix.

Une chanson d'amour. Un standard de la ballade. Dan joue de la main droite sur le clavier et de la main gauche dans les cordes. Magique.

" Arbre ravéologique " dédié à Maurice Satie et " Satiesque " à Esoterik Satie. Camille Bertault a une formation de pianiste classique. Elle la recycle intelligemment. Romance sans parole. ca coule bien. Les paroles arrivent, en hommage à Maurice Ravel. S'ensuit l'hommage à Erik Satie et à ses calembours qui inspirent toujours Martial Solal. Dan fait balancer et avancer Satie alors que cet homme aimait rester chez lui dans sa vie comme dans sa musique.

" Entre les deux immeubles ", chanson dédiée par Camille Bertault à la recherche de l'idée lorsqu'elle regarde la trouée de ciel, entre les deux immeubles situés en face de chez elle. Une chanson inspirée par le manque d'inspiration. Sur le même thème, Claude Nougaro & Eddy Louiss écrivirent une merveille " Le chant du désert ".

Nikolaï Kapustin, pianiste et compositeur ukrainien, né en 1937, a écrit des préludes et suites pour piano, influencées par le Jazz. D'où la chanson " Suite au prochain numéro ". Texte dans la lignée de S erge Gainsbourg et de ses jeux d'allitérations. Camille Bertault n'est pas pasteurisée. Qu'elle ne soit jamais lyophilisée et mise sous vide!

PAUSE

Une chanson sur le thé et la pendule. A connotation sexuelle. Si, c'est possible. Camille Bertault le fait. Un hommage décalé à Annie Cordy assurément, " Tatie Cardie " tiré de l'album " En vie " de Camille Bertault.

Dan entame une ballade subtile. Un standard dont le titre m'échappe. Ca balance doucement. Il me semble qu'il est question du pont de Chelsea. La Tamise coule doucement sous les doigts du pianiste.

" Double je ", joli titre pour un duo. Une chanson psychologique. Ca balance chaudement.

Premier défi de la deuxième partie. Camille va chanter sur les " Variations sur les Variations Goldberg " de JS Bach par Dan Tepfer. Elle scatte dessus. Fusion voix&piano très réussie. C'est délicieux et fondant. Dans le public, un vieil homme solide, enthousiaste, se met debout pour applaudir.

Une bossa nova.

" Course ", un morceau rapide bien sûr. Elle chante en duo avec Dan puis Dan enchaîne avec une course effrénée sur le piano. Retour au duo vocal.

Deux chansons tristes s'enchaînent, " Amertume " et " Certes ". L'ambiance est spleenétique comme disait Charles Baudelaire. Enchaînement subtilissime du piano entre les deux chansons.

Il y a école le lendemain et mon cerveau n'est plus assez éveillé pour suivre de telles acrobaties sonores.

Je m'en vais donc avant " A Pas de Géants " la version française de " Giant Steps " ( John Coltrane). Heureusement pour moi et pour vous, resplendissantes lectrices, splendides lecteurs, ce morceau a été enregistré et filmé.

Voir le film en illustration de cet article.

C'est tout, les gars!


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