Il m’est venu l’idée un jour de raconter l’histoire d’un personnage de roman qui s’incarnerait dans la vraie vie, et qui en plus se mettrait à persécuter le romancier qui l’a créé. Avec un tel thème, je m’orientais au départ vers un roman dans le genre fantastique. Mais très vite, j’ai eu envie de traiter le sujet autrement, sous forme d’un thriller psychologique. Cela permettait d’aborder le thème de la création littéraire, mais aussi de l’imagination, pour aboutir aux rapports que peuvent entretenir des lecteurs avec un personnage particulièrement noir, leurs fantasmes, leurs addictions. Et comme j’avais choisi au final de demeurer dans le rationnel, j’abordais également le domaine des souvenirs refoulés et du traumatisme.
« Incarnatio » est écrit de façon à aller à l’essentiel, découpé en tranches temporels, pour donner au roman un rythme collant à la vie réelle et entretenir en même temps le suspense.
Partisan d’un certain éclectisme, aimant le renouveau et surtout ne pas rester dans des schémas préétablis, après un roman noir comme « Insoumis », ce fut un réel plaisir d’aborder l’histoire d’un romancier dépassé par sa créature et rattrapé par ce qu’il avait voulu, consciemment ou inconsciemment, oublier.