Kitch time :)
Chaque mois, vers le milieu, je vous entretiens d'un album de musique qui m'a touché.
Le nom de la chronique m'est inspiré de 4 albums qui font parti de mon ADN.
Par ordre de création:
"Blonde on Blonde" de Bob Dylan.
"The Idiot" d'Iggy Pop.
"Low" de David Bowie.
"The Unforgettable Fire" de U2.
J'en connais toute les notes, tous les tons, toutes les nuances.
B.I.B.I. c'est aussi bibi, moi. Parce que je ne prétend pas vous offrir ce qu'il y a de mieux pour vous, je prétends seulement ouvrir une vanne sur une musique que vous n'auriez peut-être pas découverte autrement. En pigeant dans ce qui m'a peuplé les oreilles de puis 44 ans. Bibi, c'est aussi la terminaison de habibi qui veut dire je t'aime en dialecte irakien.
Musique, je t'aime pour ce que tu nous fais.
Entre 1977 et 1982.
Plus jeune, mes parents étaient eux-mêmes des grands fans de musique. Nous avions dans le salon, un grand système de son qui devait être le nec plus ultra des systèmes de son vers 1968. Avec espace pour les bobines, table tournante, entrée 8 pistes. et, révolution ultime, des boutons qui permettaient de nous enregistrer la voix( avec micro à fil et sur bobines toujours). Mes parents avaient leurs 33 tours, dans une sorte de grille à 33 tours, placée tout près du système de son.
Je commençais à jouer au hockey. Passionné par la chose. J'entrepris de montrer à mes soeurs comment on se débrouille sur patins. Mais comment s'y prendre dans un salon? Leader nocif, j'ai donc choisi de prendre plusieurs des 33 tours de mes parents, d'en extraire le microsillon, et d'en faire des patins. Ça glisse bien sur du bois vernis, un microsillon. J.J., ma soeur a trouvé inspirante cette idée, variant aussi les types de "patins" à faire glisser sous les pieds sur le plancher du salon.
"Hey! ce Gilles Vigneault glisse bien mieux que ce Jo Dassin!"
Greenjelly, ma plus jeune soeur, était en couche ou apprenait à marcher et pour se sentir dans le coup, elle s'est alors probablement concentrée sur la texture des microsillons et leur as gratté le sillon pendant que nous torturions les classiques de nos parents.
Harmonium, Fiori/Seguin, J'ai vu le Loup, le Renard, le Lion, des Beatles, des Stones, des Elvis y sont tous passés. Ruinés par le grand frère et ses idées connes.
Mais Roger Whittaker a survécu.
Ce Kenyen francophile a d'ailleurs fêté ses 80 ans en mars cette année.
Bien qu'écrivant la totalité de ses chansons en anglais (ses parents sont originaire d'Angleterre), le chansonnier fait appel au parolier français Pierre Cour qui a aussi écrit ou écrira pour Brigitte Bardot, Enrico Macias, Richard Anthony, Dalida, France Gall, Petula Clark, Les Compagnons de la Chanson ou Marie Laforêt.
Whittaker lance des albums en français, dont celui-ci, qui connaissent beaucoup de succès en France et au Québec.
Pour la petite histoire, mes soeurs ont toujours bien patiné suite à cette dynamique leçon.
LES CHANSONS DE MA VIE de ROGER WHITTAKER
La chanson qui ouvre l'album est probablement sa plus populaire en français. C'est aussi sa plus populaire en anglais. En effet, il s'agit de la mélodie d'un de ses premiers succès, Durham Town, en 1969, traduite autrement en français par Cour. Bien que c'était le Canada que nous voulions quitter, ma mère nous la chantait tout le temps celle-là.
Louisiane est la traduction de River Lady. La guitare acoustique y est riche et on y fait même un clin d'oeil à la francophonie de l'Acadie.
La chanson suivante restera une de nos favorites. Simple, modeste, "corny" diraient les chinois. Nous avions une voisine dont j'étais secrètement amoureux du prénom d'Isabelle. Ça aide à aimer des morceaux plein de sirop du genre. Il ne serait pas fou de croire qu'elle a été pensée pour France Gall, pour laquelle Pierre Cour écrivait aussi. et don le véritable prénom est Isabelle.
Remarquable siffleur, ce qui en fait le nerd absolu, Whittaker utilise le chant d'oiseau dans certains de ses morceaux comme celui-là, Une pub de Chevrolet à Laval avait utilisé cette mélodie dans les années 70.
La chanson suivante est un remarquable hit dans le coeur d'un enfant. Le texte surréaliste et absurde a été repiqué par Carmen Campagne (Pour les enfants justement) des années plus tard et même par Gildor Roy. Dans une intention comique, bien entendu.
Roger Whittaker aime Elvis et ce dernier lui rendre bien en lui interprétant le morceau. Mon père aussi adorait Elvis. Cette chanson était pour eux. Pas pour nous.C'est une traduction de la même chose, en anglais. (Mes parents avaient aussi Nana en haute estime).
La chanson suivante reste aussi un souvenir puissant. Avec le recul, il y a une parenté certaine à notre Leonard Cohen avec l'utilisation des choristes. Jacques Desrosiers, dans son personnage de Patof, en fait au moins deux versions.
La dernière chanson était débutée par une enfant. On ne l'aimait pas. Franchement trop pompier. On ne s'y rendait jamais. On arrêtait à Mammy Blue. Et on imitait Patof. En faisant les cons.
"Venez les filles! j'ai une idée de glisse sur microsillon!"
Pour amateurs de chansonniers, pour baby-boomers, pour amateurs de musique ringarde. de kitch, de sifflets, pour nerd, pour mon père dont c'est aujourd'hui l'anniversaire de son départ dans un monde meilleur, il y a 7 ans.