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Domi emorine/marcel loeffler

Publié le 18 décembre 2016 par Assurbanipal

Cristal Records. Sorti le 4 novembre 2016.

Distribué par Harmonia Mundi.

Domi Emorine: accordéon

Marcel Loeffler: accordéon

Gilles Coquard: contrebasse & basse

Cédric Loeffler: guitare

Unissez un homme et une femme de talent. Que font-ils? Du chababa, bada, bada. Si, en plus, ils marient le Jazz et la Java (Claude Nougaro), alors accordez donc l'aumône à l'accordéon ( Serge Gainsbourg).

Domi Emorine et Marcel Loeffler sont de sexe, d'origine, de culture, d'âge différents mais ils partagent le même instrument, l'accordéon et ils démentent allègrement une vieille boutade de musicien, " Un gentleman est un homme qui sait jouer de l'accordéon et qui s'en abstient ". Pour ma part, je remplacerais volontiers l'accordéon par la cornemuse ou la bombarde car " la cornemuse est le seul instrument capable de faire peur à la guitare électrique " ( Van Morrison).

Pour fêter leur union spirituelle, Domi Emorine et Marcel Loeffler n'ont pas convié de batteur. La présence d'une batterie eût été de trop pour une musique si légère, si aérienne. La basse et la contrebasse de Gilles Cocquard suffisent pour marquer le tempo. Pour la touche manouche, Cédric Loeffler, le fils de Marcel, est à la guitare. Bon sang ne saurait mentir.

Quant au duo, il est aérien, aussi à l'aise sur du classique " Le tombeau de Couperin - Prélude " de Maurice Ravel (n°6) ou " Take Bach " (n°7) que sur du Jazz musette " Le chemin des forains " (n°13) ou " Douce joie " de Gus Viseur (n°8) ou sur du Jazz moderne et contemporain avec " Spain " de Chick Corea (n°10) qui commence par le " Concerto d'Aranjuez " de Joaquim Rodrigo que Miles Davis rendit familier aux jazzmen et " Since we met " de Bill Evans (n°11) ou " September second " de M ichel Petrucciani (n°2) et la " Valse des crayons " de Patrice Caratini (n°4).

La diversité des sources d'inspiration ne nuit en rien à l'unité du style. Tout est joué avec fraîcheur, grâce et légèreté. La musique va, court, vole et nous venge de la grossièreté et de la lourdeur qui nous agressent sans cesse. Les accordéons sont unis d'un même coeur et d'un même souffle. Masculin/féminin, je ne saurais les distinguer.

En attendant que ce quartet sans tambour ni trompette joue sur scène, délectons nous de l'album de Domi Emorine/Marcel Loeffler, lectrices féminines, lecteurs masculins.


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