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Ma semaine à New York : visites, fripes, gens et moments bizarres

Publié le 19 décembre 2016 par Alanlimo @ChristoChriv

Visiter New York, c'est forcément vivre au moins un moment étrange pendant le séjour. Une rencontre, une discussion, une scène que vous apercevez dans la rue ; un truc qu'on vous propose, un truc qu'on essaie de vous vendre, un homme-sandwich en train de vous avertir que la fin du monde est imminente, une jeune étudiante en train de promener des perroquets en cage comme on promène son chien ... Ces petits moments vécus, qui ne durent tous qu'une poignée de secondes ; ces rencontres éphémères, bizarres, intenses, assurément " what the fuck ?! " , font la légende de New York. Une ville où l'ambiance, où la vie, est unique au monde. Où le " typique " local rime avec : bizarre, étrange, délirant, fascinant.

Le but de cet article n'est pas de remplacer un guide de voyage - indispensable, à New York - mais, plutôt, de vous partager mon expérience, coups de cœurs et déceptions, sans langue de bois.

Pourquoi j'ai adoré visiter New York, et pourquoi je ne pourrais jamais y vivre

A New-York, on entend toutes les langues du monde en permanence. Chinois, Anglais, Français, Coréen, Japonais, Urdu, Russe, Espagnol, se mélangent sans cesse avec le vacarme de la ville, les sirènes, le bruit des pas pressés des passants, le brouhaha de milliards de petites conversations qui s'entremêlent à des dizaines de centaines d'odeurs contradictoires - café, égouts, parfums, nouilles, hot-dogs, essence, fleurs et herbe fraichement coupée.

Elle fait tourner la tête, enchante tous ceux qui ne se lassent pas d'avoir un spectacle différent à chaque coin de rue avec quelques invariants : des gens qui se promènent avec un café ou un thé à la main - à croire que TOUS les Newyorkais naissent avec un mug dans la main ; des arbres, beaucoup d'arbres ; la vue des gratte-ciels où que l'on tourne la tête, tempérée par ces immenses avenues où le regard porte jusqu'à l'horizon sans jamais être interrompu.

Bref. New York, C'est le bordel, ça grouille de partout. Mais ... Vous vous rappelez de votre dernière chasse aux œufs de Pâques ? Dans votre appartement, dans le jardin de vos parents, dans une forêt ? Visiter New York, c'est à peu près la même sensation mais à l'échelle d'une énorme ville. Avec d'incroyables adresses, recettes à tester, bons plans, émerveillements, en guise d'œufs en chocolat.

Des milliers de petites pépites à chercher

Il y a mille et une façons de trouver ces endroits : en marchant dans la rue au hasard, en suivant les blogs spécialisés sur New York, en cherchant sur TripAdvisor, FourSquare ou SumWhere, en demandant simplement à des Newyorkais dans les cafés, les bars, les restos, ou tout simplement en demandant aux serveurs, toujours prêts à vous aider (avec le sourire) en échange d'un bon pourboire ...

Voici une (très petite) sélection des pépites sur lesquelles nous sommes tombés par hasard :

- Crossroads : LE temple de la fripe (" Thrift stores "). De très jolies fringues pas chères, souvent de qualité, que les habitants branchés de Brooklyn viennent revendre par dizaines de kilos avant d'enchainer avec une nouvelle session shopping. On y trouve de tout, et la sélection des vêtements proposées se fait de façon drastique au comptoir. Je ne suis pas vraiment du genre à passer des heures à faire les boutiques pour m'acheter de nouvelles fringues, mais cet endroit est vraiment génial.

- Back Room : l'un des deux derniers " bars clandestins " qui existaient au temps de la Prohibition. On y va pour le décor et l'ambiance, pour le petit jeu (facile) qui consiste à chercher l'entrée, pour le plaisir de boire un verre d'alcool en imaginant tous les New Yorkais des années 20 et 30 venir discrètement s'enfiler du Whisky. Par contre, c'est cher. Très cher. Genre 15 $ le shot de Bourbon Wild Turkey.

- Fort Gansevoort BBQ : ouvert en été seulement. Une merveilleuse rôtisserie en plein air qui propose du cochon de lait pour une dizaine de dollars seulement. C'est tendre, délicieux, parfaitement assaisonné - on mange avec les doigts (ils ne proposent pas de couverts) et on se lèche les babines rien qu'en y repensant.

- Des dizaines et des dizaines de bars et cafés à thème, tous confortables et rigolos avec, chacun, une façon différente de préparer leur espresso. A trouver par soi-même.

- Strand Bookstore : il paraît que c'est une institution. En tout cas, c'était assurément la librairie la plus chouette dans laquelle nous ayons mis les pieds à NYC. Un mélange entre Gibert Jeune (pour les livres d'occasion) et n'importe quelle librairie indépendante parisienne (pour le décor, les sélections, les vitrines, les têtes de gondoles toujours de qualité). Cerise sur le gâteau : des prix moins chers qu'ailleurs, dans un pays où les livres coûtent relativement chers (en tout cas plus qu'en France).

- Vanessa's Dumplings : une chaîne spécialisée dans les dumplings, plus connus en France sous leur nom japonais (Gyozas). C'est bon, c'est pas très cher, et il y en a un peu partout dans la ville !

New York, capitale du WTF

New York, c'est tout un tas de bonnes adresses, mais aussi beaucoup, beaucoup de moments où l'on se dit " What the Fuck ?! " - ceux qui ne connaissent pas cette expression pourront essayer de la traduire littéralement (" Quel est cet accouplement ? ") ou se dire, de façon un peu plus juste, " Qu'est-ce que c'est que ce truc bizarre ? ".

Chacun se fera sa propre expérience (partagez la votre en commentaire !). De notre côté, nous avons : croisé beaucoup de gens habillés comme dans un film de science-fiction ; vécu dans un Air BNB en forme de tour de Raiponce au milieu d'une zone industrielle, seul logement à des dizaines de kilomètres à la ronde, et idéalement situé juste en face d'une planque du FBI spécialisé dans la lutte contre le crime organisé ; croisé un monsieur à l'air très méchant, habillé comme un clochard, qui portait sur ses épaules deux enceintes qui criaient " FART, FART, POOPING, FART, POOPING, POOPING " (" Fart " = " PET ", " Pooping " = " FAIRE CACA ") suivant le bouton sur lequel il appuyait. Nous avons également vu, au bord de l'Hudson, une scène assez surréaliste où des centaines de Juifs sur leur 31 ont débarqué tout d'un coup pour lire des versets de la Torah et prier en direction du mur des lamentations (c'était le Yom Kippour) au milieu du tournage du clip d'un guitariste qui chantait sur un rocher avec, en arrière-plan, le pont de Brooklyn et le soleil couchant sur Manhattan. Le tout, au milieu de poussettes, de hipsters, de touristes, de poètes en train d'écrire, et de gens avec des mugs de cafés à la main.

Une ville où le repos n'existe pas

Mais tous ces côtés plus fascinants les uns que les autres, font également de New York une ville épuisante. Même dans les endroits créés pour se détendre, les gens s'activent, sans cesse. Discutent, débattent, inventent. Dans les cafés, brunchs, parcs, on trouve toujours des photographes, des gens en train de faire du sport ou du yoga, des écrivains en train d'écrire, des blogueurs en train de blogguer, d'amis qui parlent des films qu'ils ont vu, qui parlent des films qu'ils pourraient faire, des courts-métrages qu'ils pourraient réaliser.

C'est la raison principale pour laquelle je ne pourrais jamais vivre à New York. Trop de monde, trop d'activité, trop d'énergie ; et même si la nature n'est jamais vraiment loin, elle est quand même, psychologiquement, à l'autre bout du monde. Tout comme le sont les silences, la solitude, les animaux et la simplicité.

Un autre constat que nous avons fait, avec beaucoup d'étonnement, a été que les gens les plus sympas que nous ayons croisé vivaient dans les Etats les plus paumés. L' "Américain moyen ", le " Redneck ", le " plouc ", celui qu'on adore caricaturer, a souvent été la personne la plus gentille, curieuse et adorable, tandis que le Newyorkais a souvent été froid, distant, hautain. Ce n'est qu'une expérience très personnelle, représentative de rien, mais j'avais envie de l'écrire quelque part dans cet article.

Ces attractions touristiques dont je me serais passé

Il y a beaucoup d'endroits, de " must do " , d'incontournables que je n'ai pas visité pendant mon séjour à New York. Une semaine, ça reste court - et je préfère les grands espaces, les petites villes de campagne, les endroits à taille humaine. Les mégalopoles ne sont pas mon fort, loin de là.

Cependant, il y a deux endroits - bien connus - qui valent vraiment le coup : le Pont de Brooklyn (en fait, tous les ponts pédestres de New York en général) et la High Line. J'en parle dans cet article un peu plus en détail.

A contrario, voici les visites dont je me serais passé :

- Times Square, c'est l'horreur absolue. Trop de monde. Trop d'achalandeurs et de solliciteurs en tous genres. Trop de boutiques, de lumières, de bruit, de circulation, de touristes ... L'endroit est tellement noir de monde que même " y aller pour voir " ne vaut pas vraiment le coup - c'est plus joli en photo et dans les films. Et les boutiques gonflent leurs prix pour des produits moins bons que partout ailleurs.

- La statue de la liberté est plus belle de loin (= dans le paysage de NYC) que de près.

- Central Park ... est un parc. Immense, très bien entretenu, très beau, oui, mais c'est avant tout un endroit précieux pour les New Yorkais qui, eux, ont souvent besoin d'une bouffée d'air frais au milieu de beaucoup de vert. Pour un touriste, mieux vaut sortir de la ville et s'aventurer n'importe où ailleurs, dans l'un des milliers de parcs nationaux qu'ont les Etats-Unis.

- Tout ce qui ressemble de près ou de loin à un gratte-ciel est, selon moi, un piège à touriste. Top of the rocks, Empire State Building, etc, sont des immeubles qui n'ont d'intérêt que pour leur belle vue sur la ville. Mais, selon moi, la vue la plus belle qu'on puisse avoir sur New York, est gratuite. C'est la vue qu'on a depuis n'importe quel pont, lorsque le soleil se couche sur Manhattan.

- Coney Island permet de voir l'océan Atlantique, et de se balader sur une jetée où s'égrènent des dizaines de petites boutiques et parcs d'attractions en tous genres. C'est sympa, mais encore une fois, cet endroit est surtout intéressant pour ceux qui vivent ou restent longtemps à New York. Autrement, c'est beaucoup de route / de transports pour un endroit, certes mythique, mais qui n'a qu'un intérêt très limité pour un voyageur étranger.

Mes conseils pour un premier voyage / visite à New York

- C'est sur EasyVoyage que j'ai trouvé le vol Paris-New York le moins cher : 299 € aller-retour !

- NE VOUS GAREZ JAMAIS PRES D'UNE BOUCHE A INCENDIE ! Si vous le faites, faites le à 6 mètres AUTOUR de la bouche en question. Sinon, c'est 115 $ d'amende. La ville de New York génère tous les ans 1 milliard (oui, un fucking MILLIARD) de dollars rien qu'avec cette amende. Nous avons été heureux d'apporter notre contribution.

- Pour l'hébergement, qui est hors de prix à New York (deuxième ville la plus chère au monde après Moscou, pour les tarifs hôteliers), passer par Air BNB sera la solution la moins chère MAIS il faut penser à réserver à l'avance. Très, très à l'avance. Si vous vous y prenez une semaine avant de partir, vous arriverez à trouver quelques chambres potables à 45 $, mais vous risquez de faire beaucoup de transport. Pour plus d'informations sur comment trouver un hébergement pas cher à New York, je vous invite à jeter un œil à cet article que j'ai écrit.

- Louer une voiture pour partir explorer le reste du pays, si vous le pouvez. Ne comptez pas trop sur les bus Greyhound et compagnie.

- Concentrez-vous sur Manhattan et le quart nord-ouest de Brooklyn (Williamsburg). Et si vous ne devez choisir qu'une seule station de métro, descendez à Bedford Avenue. Oui, il y a un million de milliards de trucs à voir et à faire ailleurs, dans les autres quartiers et les autres Burroughs mais, croyez-moi, si vous n'avez pas de guide, d'ami, de connaissances sur place pour vous amener dans ces endroits, vous aurez déjà largement de quoi occuper vos yeux, vos oreilles et votre nez pendant une vie entière à Manhattan et Williamsburg.


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