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[Critique] ASSASSIN’S CREED

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] ASSASSIN’S CREED

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Titre original : Assassin’s Creed

Note:

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Origine : États-Unis/France
Réalisateur : Justin Kurzel
Distribution : Michael Fassbender, Marion Cotillard, Jeremy Iron, Brendan Gleeson, Charlotte Rampling, Michael K. Williams, Denis Ménochet, Ariane Labed…
Genre : Science-Fiction/Action/Aventure/Adaptation
Date de sortie : 21 décembre 2016

Le Pitch :
Callum Lynch vient de se faire exécuter pour avoir commis un meurtre. Pourtant, c’est bel et bien vivant qu’il se réveille dans un mystérieux centre d’expérimentation en Espagne. On lui explique alors qu’il va devoir se plonger dans les souvenirs de son ancêtre, un illustre membre de la guilde des assassins, afin de retrouver la trace d’un puissant artefact…

La Critique d’Assassin’s Creed :

Les jeux-vidéos, aussi populaires soient-ils, n’ont jamais porté chance au cinéma. De Super Mario Bros à Street Fighter, en passant par Mortal Kombat, Tomb Raider ou Doom, force est de reconnaître, qu’à de rares exceptions près, de bons jeux se transforment quasi systématiquement en immondes nanars au cinéma. Avec son budget pharaonique, son réalisateur tendance et ses comédiens quatre étoiles, Assassin’s Creed pouvait la différence. Enfin en principe parce que dans les faits, malheureusement, c’est encore une fois la déception qui attend les gamers… et les autres.

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Retour vers le passé

Alors oui, peut-être que le postulat d’Assassin’s Creed passe bien sur console. Au cinéma, ici en tout cas, tout sonne faux. Faux et ridicule. Cette histoire improbable de processus censé faire renouer un type avec les souvenirs de son ancêtre s’avère vite complètement à la ramasse. La faute au scénario ? Peut-être, car il faut bien reconnaître que celui-ci enchaîne les lieux communs et les inepties. Quand ils ne sont pas d’une platitude extrême, les dialogues sont stupides et/ou complètement crétins. L’écriture du film n’a aucune fluidité, les enjeux ne tiennent pas la route, on a déjà vu tout ça en beaucoup mieux ailleurs de nombreuses fois et les clichés foisonnent. Après, il faut reconnaître à Assassin’s Creed sa fidélité au jeu mais cela ne suffit pas à se consoler. Pas trop d’audace dans le cas présent si ce n’est celle ne d’adapter clairement aucun des épisodes de la saga mais de se positionner après le dernier volet en date. On ne retrouve aucun des personnages principaux déjà connus mais un nouvel arrivant. Ce qui, au fond, ne change rien. Le mec est fringué pareil et lui aussi passe par ce truc qu’on appelle l’Animus pour revenir dans le passé. Idem pour ce qui est de l’exécution de ses prouesses physiques… On salue donc le désir de vouloir respecter le modèle, mais au fond, vu que c’est Ubisoft qui commande, rien d’étonnant là-dedans.

Justin Kurzel à la rescousse

Coincé entre le techno-thriller, le film d’aventure et le trip d’action bourrin, Assassin’s Creed ne convainc jamais vraiment. Sauf quand la maestria de Justin Kurzel parvient à insuffler un peu de lyrisme au spectacle. Kurzel qui retrouve Michael Fassbender et Marion Cotillard après son magnifique (mais un peu soporifique) Macbeth, et qui en profite pour à nouveau faire parler son talent quand il s’agit de donner du corps à des univers racés. Ainsi, parfois, son film s’avère plaisant à regarder. Certaines bastons ont de la gueule, tout comme quelques séquences, et tant pis si la photographie est bien trop sombre. Surtout en 3D. Kurzel est un graphiste et ça se voit. Il soigne l’emballage et peut en cela compter sur un l’investissement d’un Michael Fassbender toujours très crédible. Le problème, c’est que c’est bien le seul qui semble s’intéresser au film. Marion Cotillard est monolithique à souhait, pas aidée par un rôle inexistant, Jeremy Irons ne se foule pas vraiment, Brendan Gleeson semble se demander ce qu’il fout là (et nous aussi), Charlotte Rampling vient chercher son chèque et Michael K. Williams (un transfuge de The Wire, vu dernièrement dans l’excellente série The Night Of) campe un personnage transparent et anecdotique. Des acteurs prestigieux donc, visiblement embauchés dans le seul but de conférer du prestige à ce qui s’impose davantage au final comme une luxueuse publicité pour les jeux-vidéos.

Game over

Plus l’histoire avance et plus elle s’avère consternante. Le pire étant bien sûr la manière dont elle s’achève, avec une ouverture vers une suite qui, on l’espère, ne viendra jamais. Assassin’s Creed, sous ses apparats de production clinquante, n’est finalement rien d’autre qu’une boursouflure de plus. Un truc qui aurait pu être écrit et produit par Luc Besson, qui se regarde beaucoup le nombril et qui ne cesse de s’enfoncer, doucement mais sûrement, dans les tréfonds d’une nullité gênante et surtout bien plombante. L’espoir se fait la malle au profit d’un ennui envahissant que rien ne saurait venir dissiper. Ni les éternelles acrobaties des personnages, ni ce dénouement bancal, probablement écrit sur un coin de table un soir de biture. Et puis, ce n’est même pas drôle… Et ça, c’est plutôt triste.

En Bref…
Sur le papier, Assassin’s Creed semblait tout avoir pour s’imposer comme une réussite. À l’arrivée, c’est juste une adaptation ratée d’un jeu-vidéo réussi. Une de plus. Oui parfois c’est beau, oui certaines scènes d’action sont percutantes, oui Michael Fassbender assure, mais ça ne suffit pas. Il n’y a aucune émotion, aucun suspense et rien n’encourage une quelconque empathie pour les protagonistes. Une jolie coquille vide en somme. Globalement, le film est vraiment trop mal écrit, trop mal monté et bien trop crétin pour convaincre.

@ Gilles Rolland

Assassins-Creed-Michael-Fassbender
  Crédits photos : 20th Century Fox France


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