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Blogueuses : doit-on jouer un rôle ?

Publié le 21 décembre 2016 par Happyswallow @happy_swallow_

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L’autre jour, en écrivant un article, je me suis surprise en train de m’inventer un air joyeux alors que clairement, je ne me sentais pas particulièrement d’humeur enthousiaste ce jour-là. J’ai arrêté mon écriture pour m’interroger sur le rôle que se donnent les blogueuses, volontairement ou non. Sommes-nous complètement honnête sur le web ou bien conditionnés à coller à des stéréotypes ?

Je pense que si je posais la question « êtes-vous transparentes ? » aux blogueuses, la majorité me répondrait que oui. Pourtant, je suis presque certaine que nous nous sommes éduquées mutuellement afin de coller aux tendances dans le but de… tout simplement plaire au plus grand monde.

Les blogueuses : fashion victims ? 

Je ne pointe pas seulement les blogueuses, mais tous les influenceurs ayant le vent en poupe. Youtube, Twitter, Instagram… Ah, Instagram ! C’est justement LE réseau social qui me fait complexer. Des photos tellement belles, tellement nettes, et tellement aseptisées. Parce que l’on sait qu’en ce moment, c’est tendance et que cela nous permettra d’attirer les likes. J’admets que j’ai voulu y succomber l’espace d’un instant avant de me rendre compte que mes tentatives de conformation à l’univers digital aboutissaient systématiquement à des échecs. D’abord parce que je n’ai pas ce talent de mise en scène mais aussi parce que, venant de moi, cela sonne faux.

Pour tout vous dire, je n’ai jamais testé Starbuck et je déteste le thé. Je n’ai pas succombé aux palettes Naked ou aux rouges à lèvres Mac. Toutes ces petites choses qui font que je ne me sens pas toujours légitime dans la blogosphère, pas toujours à ma place. Comme si une blogueuse se devait de boire systématiquement du thé, aller tous les week-ends à Disneyland ou collectionner les rouges à lèvres. En même temps, j’aime communiquer, avec vous, ce partage, c’est un peu ma drogue finalement.

Je pense qu’effectivement, beaucoup de personnes se lançant sur le web ressentent le besoin de se conformer à tous ces clichés. Parce qu’il existe un public. Ceci dit, nous nous retrouvons face à un cas de figure où ce marché tend à être saturé. Il suffit de regarder Instagram pour constater que de très nombreux feeds se ressemblent. Je pense que malheureusement, nous renions nos propres intérêts afin de coller aux exigences des abonnés. Pourtant, ces images mises en scène, irréelles nous éloignent de la vraie vie mais aussi de notre public. Une vie de rêve. C’est ce qu’on leur fait miroiter.

Se conformer pour une vie épanouie ? 

Mais cette vie de rêve n’est, comme son nom l’indique, que chimère. Lorsque j’écrivais ce fameux article, je voulais donner l’illusion que je n’étais que joie et bonheur alors qu’en réalité, j’étais dénuée d’émotions à ce moment-là, concentrée uniquement sur la rédaction d’un article. Je suis humaine et je vis des moments heureux et d’autres plus difficiles. Me conformer ne me permettra pas d’échapper aux réalités de la vie, du travail, de l’amour ou même de la mort. Me conformer ne me permettra pas d’être moi-même dans toute ma singularité, de vous faire savoir qui je suis vraiment.

Qui suis-je ? 

Je suis Julie, j’ai 24 ans. Je suis passionnée de musique et d’arts visuels depuis ma petite enfance. Contrairement à de nombreuses blogueuses, je n’aime pas cuisiner et je ne me maquille presque jamais. Je ne « lisse » pas les photos de moi. Je n’ai pas envie d’avoir l’air plus parfaite, de donner l’impression que j’ai une peau plus nette. Même si j’apprécie me maquiller, je ne voue aucun culte au maquillage. J’aime les produits de bonne qualité mais je ne ressens pas le besoin de me faire belle au quotidien. J’aime le bleu et le vert, je ne déteste pas le rose, mais je ne me reconnais pas dans cet univers girly. Je ne suis PAS girly et encore moins romantique. Et puis, j’en ai marre de voir du rose et des paillettes… Même si j’ai des similitudes avec les clichés de la blogosphère, je pense demeurer loin de tout ça. Et finalement, nous donnons aux lecteurs l’impression que nous sommes toutes semblables alors que dans le fond, nous sommes bel et bien différentes. Alors plutôt que de vouer un culte aux mouvements fashions du monde digital, vouons un culte à nos différences, nos spécificités et nos singularités.

Jouons-nous un rôle ? Peut-être que oui, malgré nous. Dans le but de plaire aux autres, et sans doute, surtout à soi-même. J’imagine aussi que notre image (à plus ou moins grande échelle) aura un impact sur les autres, et surtout sur les personnes extérieures à la blogosphère. Alors surveillons cette image. Pour ne pas créer chez l’autre un sentiment d’exclusion, mais surtout pour ne pas se perdre soi-même. 

Crédit photo : Creative Market


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