Dans cette revue, un titre avait accroché mon attention : La Poésie portée disparue. Titre qui a pour effet de m’agacer tant je ne partage pas cette opinion. Mais l’article ne dit pas ça. Il est beaucoup plus nuancé. Certes, il fait état de difficultés et la menace qui pèse actuellement, par exemple, sur la Biennale des Poètes en Val-de-Marne en est un exemple. Mais il signale aussi que la poésie est bien présente sur internet, dans divers concours (notamment celui de la RATP qui affiche dans les rames des textes avec ou sans rimes). En faisant observer cependant que la poésie qui trouve ainsi un chemin vers le public renvoie à « une esthétique pour partie surannée ». Anne Dujin, qui signe cet article, affirme qu’il y a un réel lectorat de poésie, une réelle vitalité de l’édition poétique (le Marché de la Poésie qui se tient annuellement Place Saint Sulpice en témoigne). Elle remarque que ceux qui écrivent des poèmes ne sont pas toujours lecteurs de poésie (a contrario, Patrick Laupin évoque les relations existantes entre Baudelaire et Mallarmé). Voici la conclusion de l’article : « La poésie française est en plein travail. Travail qui consiste, comme l’écrit Jean-Michel Maulpoix « à interroger la réalité du travail de la langue, plutôt qu’à s’impliquer directement dans les débats de (son) temps ». Cela ne présage en rien d’un quelconque déclin, ni même d’une présence sociale moins intense à l’avenir. »