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Idiocracy

Par Mrvladdy @mrvladdycrane
IdiocracyIdiocracy. 1 heure 20. États-Unis. Comédie. Sortie en France le 25 avril 2007 (le 3 septembre 2006 aux États-Unis). Réalisé par Mike Judge avec Luke Wilson, Maya Rodolph, Dax Shepard, Terry Crews, David Herman, Justin Long, Anthony Campos, Sara Rue, Andrew Wilson, Thomas Haden Church... Avis écrit le 1er janvier 2017.

Joe Bowers, l'Américain moyen par excellence, est choisi par le Pentagone comme cobaye d'un programme d'hibernation, qui va mal tourner. Il se réveille 500 ans plus tard et découvre que le niveau intellectuel de l'espèce humaine a radicalement baissé et qu'il est l'homme le plus brillant sur la planète...

Exploité au début sous le titre de " Planet stupid " avant de garder son titre original, cela faisait un petit moment maintenant que j'avais envie de revoir " Idiocracy ". L'année 2016 n'a pas été toujours rose, le futur peut nous faire de plus en plus peur et pour bien commencer l'année, j'avais envie de prendre le parti d'en rire. Voilà comment je me suis retrouvé de nouveau devant ce divertissement.

Le scénario écrit par Mike Judge et Etan Cohen (rien à voir avec les frères Coen) me fait toujours autant rire jaune. Sous ses airs de comédies potaches bien huileuse, le film nous propose une version très caricaturale et assez sombre d'un avenir que l'on est bien loin d'espérer. Bien entendu, le résultat s'avère énorme et même assez peu crédible pourtant, en grattant un peu, le sous texte a de quoi nous faire peur.

Tout le discours avec ce nivellement vers le bas et une certaine complaisance pour certains à rester dans cet état d'esprit nous dépeint notre société actuelle avec une certaine acidité. Alors oui, ce film se vaut quand même pas mal moralisateur avec en plus un petit discours pour y remédier bien gentillet mais sous ses aspects de simple divertissement, je trouve que ce genre de signal d'alarme reste efficace.

Pour la crédibilité, on repassera. Un monde aussi stupide capable de posséder certaines technologies et réussissant même à survivre sans eau que l'on réserve uniquement pour l'usage des toilettes est assez grotesque. Mais en même temps, le film ne cherche pas pour autant à faire réaliste. Ici, la caricature interpelle et nous interroge même sur la situation actuelle de l'Homme qui n'a plus de prédateur naturel et qui voue un culte à des choses plus artificielle.

Tout ceci aurait pu être bien pompeux. Fort heureusement, le long métrage n'oublie pas son statut de comédie et au final, le scénario ne se prend pas plus la tête que ça. Il fait passer son message simplement même en jouant avec l'excès tout en nous amusant avec des gags bien lourds et des répliques sympathiques. Il faut aimer ce genre d'humour mais dans cet univers, cela reste cohérent donc ça ne m'a pas dérangé plus que ça.

A l'écran, j'ai bien aimé voir Luke Wilson (Joe Bowers). L'acteur n'a rien d'exceptionnel mais c'est aussi ce qui fait sa force. Il incarne avec justesse cet américain moyen sans ambition qui veut juste qu'on le laisse peinard. Entouré de parfaits imbéciles, le spectateur n'a pas beaucoup de mal à s'identifier à lui et à avoir de la sympathie à son égard.

Avec Maya Rudolph (Rita), il forme un duo que tout oppose. La recette a déjà fait ses preuves et cela fonctionne bien une nouvelle fois. Dommage que par moment elle soit un peu en retrait quand même dans cette intrigue. Son interprétation n'est pas dingue mais j'aurais bien aimé que l'on exploite un peu plus son personnage et l'opposition que celui-ci peut avoir avec celui de Luke Wilson.

Le casting joue bien le jeu sinon pour incarner la stupidité ambiante de ce long métrage. Si j'ai trouvé ça sympathique de voir le petit passage avec Justin Long (Le Docteur Lexus), il y a quand même deux acteurs qui ont su à mes yeux tirés leurs épingles du jeu. Terry Crews (Le Président Dwayne Elizondo Mountain Dew Herbert Camacho) tout d'abord qui dans son excentricité m'a beaucoup fait rire mais également Dax Shepard (Frito) que j'ai trouvé parfait dans la peau de ce stupide profond à qui il manque quelques connexions.

Seul film que je connais de ce réalisateur, Mike Judge fournit aussi un bon travail. Sa mise en scène est assez intéressante, il exploite bien son concept et joue agréablement avec la caricature qu'il met en place. Globalement, c'est très agréable à suivre, très rythmé et on n'a pas le temps de s'ennuyer grâce à un bon montage ainsi qu'à une courte durée de film parfaite pour ce type de spectacle.

Visuellement, on sent que le long métrage n'a pas bénéficier d'un budget faramineux. Plusieurs effets spéciaux et autres incrustations piquent les yeux. C'est regrettable car le portrait de cette ville futuriste n'en demeure pas moins intéressant. Maintenant, ses imperfections donnent néanmoins un certain charme à ce projet. Cela accentue le côté clownesque de cette œuvre et permet au film de mettre le divertissement en avant tout en faisant bien passer son message de fond.

Par manque de budget, je pense que l'on aurait pu aller plus loin aussi au niveau des différents décors et des costumes mais cela reste quand même cohérent avec ce que l'on nous propose. La bande originale composée par Theodore Shapiro ne comptera pas parmi celle que je trouve la plus mémorable mais elle fait son boulot aussi dans cet univers potache.

Idiocracy

Pour résumer, j'ai pris un certain plaisir à revoir " Idiocracy ". Le long métrage de Mike Judge est bourré de maladresses et d'imperfections mais il reste un divertissement des plus honnête. L'humour potache est assumé de bout en bout et bien que ce ne soit pas un humour dont je raffole, je trouve qu'ici il est bien mis au service d'un scénario très intéressant. Dans la surenchère de sa caricature, le film propose un débat sur la vision que l'on peut avoir de notre futur et le monde que l'on veut laisser. On peut s'intéresser au fond, à l'humour ou au deux, quoiqu'il en soit de mon côté c'est du tout bon.


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