Quintessence est un spectacle équestre et aérien qui enchante le public parisien depuis le 22 octobre. Très franchement il ne faut pas bouder ce type de sortie qui ne fait aucune concession à la qualité et qui reste tout à fait accessible à tous les âges.
Le chapiteau est facile à trouver dans le Bois de Boulogne et un grand parking gratuit permet de se garer à proximité. Si vous optez pour les transports en commun sachez qu'une navette gratuite est organisée depuis la Porte de Passy.
J'ai été surprise par la taille tout à fait "humaine" des lieux et par le confort. Il ne fait aucun doute que nous sommes dans le registre du haut de gamme, néanmoins abordable. Pendant l'attente, le ciel du chapiteau est orné d'arabesques de lumières qui mettent en condition le spectateur. Le spectacle sera féerique.
La musique est bien entendu exécutée en direct par un orchestre positionne au dessus de la piste. Quintessence est conçu comme une quête au cours de laquelle un petit garçon, Joseph, qui se trouve être le petit fils d'Alexis Gruss, devra trouver un fragment de l'essence de chaque élément des quatre éléments, air, feu, terre et eau afin de sauver Pégase, le mythique cheval ailé.
Cette création, qui est la 43ème de la famille Alexis Gruss est en quelque sorte la suite de Pégase & Icare, déjà équestre et aérien qui fut un grand succès dans ce même chapiteau. La nouveauté est qu'elle a été conçue cette fois avec la collaboration de la compagnie Les Farfadais, qui comptent parmi les meilleurs acrobates aériens au monde.
Le dispositif s'organise sur trois espaces scéniques différents, la piste de cirque, une scène amovible, et dans les airs.
Les chevaux sont magnifiques. Poil luisant, crinière parfaitement brossée, œil brillant, sabot puissant. La sciure vole. Entrées et sorties se font au grand galop. On devine le marquage au fer rouge des espagnols sur la fesse, ce qui ne plait pas aux Gruss, mais c'est la coutume dans ce pays. Ce qui ne empêche pas les pas de danse, très élégant, et les dressés sur les pattes arrière.Les numéros s'enchaînent. Principalement avec des chevaux, mais on verra aussi des poneys, un couple de Jack Russels (Rhum et Buby des jumeaux confondant de ressemblance que la famille Gruss est allée chercher en Angleterre et que Gipsy a dressés) et bien entendu les acrobates des Farfadais dont les prouesses aériennes s'accordent à la perfection avec les cavalcades.
Des tableaux de haut niveau entraînent le public 2h30 durant, dans l'univers féérique de Quintessence dans une thématique autour des quatre éléments : l'Air, la Terre, le Feu et l'Eau.
L'air, évidemment, est le domaine où les Farfadais excellent, notamment avec des numéros de Benji et de sangles aériennes :La terre, c'est le domaine de prédilection des chevaux. Les numéros sont imaginés avec poésie et intelligence si bien que le spectateur est ébloui par leur beauté et leur élégance. Que ce soient une chorégraphie apparemment facile faisant voler la sciure ou des sauts périlleux sur le (large) dos de Sulky, un Postier breton de robe alezan, très robuste et surtout docile, ou d'un Cob normand, comme Aiglon, de robe couleur bai brun, né en 2010, qui appartient à une des 9 races de Trait françaises, vif mais calme, partenaire idéal des voltigeurs.Les chevaux courent, mais savent aussi danser un pas de deux de haute école.Il n'y a aucun temps mort. Pas de monsieur Loyal pour débiter un baratin qui ne manque à personne. La chanteuse chante en direct et c'est également un atout. Elle fait plus que chanter. On la remarque au fil des numéros, manifestement talentueuse en acrobatie et elle aussi cavalière.
Les Farfadais interviennent avec grâce. Un hommage posthume à Icare se joue en hauteur dans une partie du décor aérien. Le décor est astucieusement pensé avec une sorte de soucoupe qui peut monter et descendre au gré des numéros, et surtout ne pas endommager la piste de sciure dont la douceur est indispensable au confort des sabots des chevaux.Le feu est plutôt impressionnant, bouclé avec le Carousel mené avec doigté et sourire. On en oublie que c'est une prouesse. Il faut qu'un petit frison décide d'aller titiller les portugais pendant l'installation du numéro pour qu'on se rappelle combien le succès d'une telle aventure est fragile.C'est le résultat d'un immense travail qui ne se voit pas tant que tout se déroule comme prévu. Une variante malencontreuse et Alexis décide de faire évacuer la piste avant de recommencer selon le protocole convenu. Le carrousel parfait peut faire tourner les 26 chevaux dans de multiples sens et contre-sens.Le spectacle est complet. Voltige de haut vol, dressage, portés et acrobaties à cheval ou dans les airs, fildeferiste (avec Maud Florees), élastiques, équilibres (à l'échelle avec Firmin Gruss) et jongleries, ballets aériens et aquatiques... cette 43 ème création est très réussie. On est surpris aux saluts de noter qu'il ne sont que 9 cavaliers parmi les 20 artistes pour avoir exécuté autant de numéros. Les changements de costumes nous ont un peu abusés. Et souvent le même artiste effectue plusieurs numéros très différents.Pour finir, l'eau, qui est déversée en cascades depuis le ciel du chapiteau, avant d'être récupérée selon un système complexe et astucieux, dans un souci d'économie. Les artistes ruissellent (l'eau est tempérée). C'est magnifique.Alexis Gruss va chercher les animaux dans leur pays d'origine. Ce sont souvent des bêtes qui ont subi des violences et des maltraitances et que son équipe a à coeur de soigner pour leur accorder une belle nouvelle vie. C'est parfois un vrai défi, comme ce fut le cas avec les 4 portugais, ceux-là même qui ont subi la taquinerie du cheval frison.
Les chevaux sortent tous les jours. Trois prés sont à disposition à proximité. Ils vont quotidiennement au paddock. Cette après-midi les animaux se reposent en coulisse avant la seconde présentation. Chacun dans son box, avec sa pancarte indiquant Nom, âge, provenance et couleur de robe. On peut, après le spectacle, aller voir par exemple Voyou, un poney argentin, de race Falabella, né en 2008, une race miniature, croisement de pur-sang et d'Arabe. Ou Cordoba, pure race espagnole, dit andalou, de robe grise.
Quintessence d’Alexis Gruss et la compagnie les Farfadais, éblouit par le défi technique et impressionnant, mais surtout son univers fantastique est enchanteur. A ne pas manquer !
Alexis Gruss et les Farfadais
Nouveau spectacle Quintessence
Sous le chapiteau du Bois de Boulogne – Carrefour de la Grande Cascade – 75016 PARIS
Jusqu'au 19 février 2017 puis en tournée des Zéniths de France du 11 mars au 10 mai 2017 :
Nice, Marseille, Lyon, Saint-Etienne, Grenoble, Dijon, Strasbourg, Metz, Lille, Amiens, Rouen, Caen, Le Mans, Brest, Nantes, Limoges, Toulouse, Montpellier
Les photos qui ne sont pas logotypées A bride abattue sont de ©Time To Film.